Nathalie Loiseau, ancienne ministre des affaires européennes française et députée Renaissance au Parlement européen a commis ce que l’on appelle une bourde diplomatique en expliquant qu’elle ne voulait pas que l’Union européenne, en matière de politique étrangère ressemble à une «Grosse Suisse molle».
Elle a suscité une réaction indignée de la part des autorités suisses dont celle de l’ambassadeur helvétique à Paris.
Elle s’est donc excusée pour ses propos.
Mais pourquoi?!
Toute l’histoire récente de la Suisse plaide pour un regard critique sur sa diplomatie en tant que nation soi-disant «neutre».
Pendant longtemps les Suisses ont délibérément caché la manière dont ils ont agi lors de la Seconde guerre mondiale, rendant la consultation des archives gouvernementales quasiment impossible.
Il a fallu que des personnalités politiques courageuses imposent une commission parlementaire pour que le pays jette enfin un regard sur des comportements parfois indignes vis-à-vis de l’Allemagne nazie dont elle fut un des principaux bailleurs de fonds, avec laquelle elle eut un commerce florissant, en particulier pour tous les produits et matières premières dont avait besoins l’armée du Reich, sans parler de la fermeture honteuse de ses frontières aux réfugiés juifs.
Au-delà d’une volonté de préserver la paix sur son territoire, elle a souvent eu une complicité coupable avec les autorités de Berlin.
Mais si cette commission a eu le mérite d’exister et de produire un rapport, ce dernier a été très vite enterré pour que l’on puisse passer à autre chose…
Parce que le fonctionnement de l’Etat suisse a été de faire du pays un place forte financière sans regarder d’où venait l’argent et sans se préoccuper de sa propreté.
D’où une diplomatie pour le moins accommodante et d’une prudence qui ressemble fort à de la collusion avec les pires régimes de la planète, tout au moins une bienveillance pas très ragoûtante, ce qui a permis à moult dictateurs ayant pillé leurs pays de déposer leur rapines dans les coffres des banques helvètes.
C’est pourquoi Nathalie Loiseau a eu raison, d’une part, de prendre la Suisse comme exemple et, d’autre part, de ne pas vouloir que l’Union européenne lui ressemble ce qu’elle fait bien trop souvent.