Comment un monde divisé en 197 Etats où les priorités nationales l’emportent sur les problèmes planétaires pourrait agir efficacement contre les menaces écologiques qui ne connaissent aucune frontière et se fichent pas mal d’actions locales à l’échelle ridiculement insuffisante?
Tel est bien la première raison à l’inaction coupable de l’Humanité dans sa lutte pour une Terre propre et durable dans laquelle elle pourrait vivre décemment.
Et si les tribunes – comme celle que viennent de publier des scientifiques français pour que les candidats à la présidentielle se prononcent en faveur de mesures drastiques – appelant tel ou tel gouvernement à se mobiliser et à prendre des décisions draconiennes et exemplaires sont toujours les bienvenues pour informer la population sur l’état plus que préoccupant de la planète, elles manquent leur cible qui est avant tout la communauté internationale.
Que vaudrait en effet une France vertueuse en la matière face à une Chine coupable?
Pas grand-chose malheureusement d’où la nécessité d’une gouvernance mondiale.
Mais, là, on est dans une utopie encore plus grande que celle de l’efficacité d’une lutte coordonnée entre tous les Etats…
Dès lors – face à l’impossibilité de créer cette société mondiale aujourd’hui et demain – la tâche devient prométhéenne.
D’autant qu’elle ne concerne pas seulement les dirigeants des pays mais toute leurs populations qui, si elles reconnaissent les dangers, voire même s’en inquiètent sincèrement, n’ont pas du tout envie de se sacrifier pour la juste cause.
Il semble que les jeunes générations ont pris, non seulement, conscience du défi mais qu’elles veulent le relever.
Si l’on peut être dubitatif sur la persistance de cette volonté au fur et à mesure elles vont vieillir, en revanche le fait qu’elles seront physiquement présentes quand les effets du réchauffement climatique se feront sentir de manière forte permet d’espérer qu’elles n’attendront pas ce moment pour malgré tout prendre des décisions et des dispositions adéquates.
Cela demeurera sans doute insuffisant et gageons – comme cela a toujours été le cas jusqu’à présent et qu’on ne voit pas pourquoi cela changerait – avec un certain fatalisme que la vraie mobilisation se fera quand l’ampleur de la crise écologique sera tellement prégnante qu’on ne pourra pas faire autrement que d’engager un combat à la vie à la mort avec toutes les conséquences qui toucheront l’Humanité dont une grande partie risque de ne pas survivre alors.