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lundi 28 février 2022

Edtorial. La résistance à un prix

Empêcher Poutine de gagner la partie est une absolue nécessité pour le présent et le futur de la paix mondiale.

Dès lors, on doit absolument soutenir toutes les mesures de rétorsion prises par les Occidentaux, que ce soit les Américains, les Européens ou l’OTAN.

A constater la nervosité du despote russe, on voit bien qu’elles atteignent déjà leur premier but, sa déstabilisation, et sa décision abracadabrante de mettre en alerte sa force de dissuasion nucléaire – on rappelle qu’il est l’agresseur et non l’agressé – en est la preuve la plus éclatante.

Il est à espérer que toutes ces mesures produisent au plus vite leurs effets afin d’éviter le bain de sang en Ukraine et que la menace russe s’abatte sur d’autres pays.

Bien évidemment ces mesures ne sont pas indolores pour les peuples occidentaux.

Cependant, la résistance à un régime dictatorial belliqueux a un coût que nous allons payer, que nous devons accepter de payer pour le prix de notre liberté et de la démocratie.

Il est difficile d’évaluer l’importance de son montant mais un conflit comme celui qui est en cours peut le faire grimper très vite et très haut.

Heureusement, la Russie n’a que du pétrole et du gaz à nous vendre.

Reste les effets indirects sur d’autres matières premières et produits ainsi que la déstabilisation du système financier mondial.

Néanmoins, plus les mesures contre le régime de Poutine seront fortes et atteindront leur objectif, plus vite nous sortirons de la guerre et moins nous serons impactés.

D’où la nécessité de ne pas reculer d’un pouce et de se mobiliser pour que la pression fasse plier un personnage qui ne comprend que le rapport de force.

 

samedi 26 février 2022

Le Focus. Après la Russie à Kiev, la Chine à Taipei?

On connait la doctrine de la Chine consistant à affirmer qu’aucune intervention extérieure dans la politique d’un Etat souverain n’était légitime et acceptable, principe qui vise évidemment à empêcher la condamnation du Parti communiste chinois pour la dictature qu’il a instauré dans le pays et les constantes violations des droits humains.

Ou, plutôt, on connaissait.

Car, voilà que tout d’un coup, ce non-interventionnisme connait des exceptions ou, au moins, une, l’invasion de l’Ukraine par la Russie!

La réaction mesurée – et c’est un euphémisme – de Pékin à la guerre déclenchée par Vladimir Poutine en est une preuve évidente.

Mais cette exception n’est-elle pas explicable par le fait que Xi Jinping, lui-même, s’apprête à copier le président russe en envahissant Taïwan sous l’identique prétexte fallacieux que l’île aurait appartenu depuis toujours à la Chine comme l’Ukraine à la Russie?

Petite aparté, et l’Ukraine et Taïwan des démocraties; et la Russie et la Chine sont des dictatures…

Dès lors, doit-on s’attendre qu’après que les chars russes soient dans les rues de Kiev de retrouver les chinois dans les rues de Taipei?

C’est d’ailleurs ce dont ont peut-être discuté Poutine et Xi lorsqu’ils se sont rencontrés lors de l’ouverture des Jeux Olympique de Pékin et même ce qu’ils ont convenus ensemble – après que le dictateur russe ait promis à son homologue chinois qu’il n’irait pas tuer de l’Ukrainien pas avant la fin de ceux-ci, gentille attention!  –, l’invasion de l’Ukraine étant un test grandeur nature pour la Chine afin d’observer la réaction des Occidentaux, des Etats-Unis, de l’Union européenne et de l’OTAN.

Vue que la réaction est assez minime, voire minable selon certains même si mourir pour l’Ukraine ne fait pas partie des priorités des populations occidentales et que faire la guerre à la Russie comporte le risque d’un embrasement général type troisième guerre mondiale, le test aurait démontré que la réaction sera la même si la Chine envahit Taiwan.

Car qui veut aller mourir pour cette île asiatique?!

Pourquoi donc Xi se gênerait-il?

Qui viendra défendre Taïwan au-delà des belles paroles et de quelques sanctions?

Puisque les soldats américains ne peuvent pas mourir pour l’Ukraine comme l’a dit et redit Joe Biden, pourquoi pourraient-ils mourir pour Taïwan?!

Puisque les soldats européens ne peuvent pas aller au secours du peuple ukrainien, pourquoi iraient-ils sauver les Taïwanais?!

Oui, ces questions méritent d’être posées et de susciter une réponse claire.

D’autant que l’Ukraine et Taïwan ne sont pas les seuls pays que lorgnent la Russie et la Chine.

Parce que si la Russie et la Chine se sont entendues alors nous devons, enfin, sortir de ce comportement de l’autruche qui consiste à ne pas vouloir voir la réalité qui pourtant s’afficher devant nous yeux depuis longtemps car s’il y a bien quelques chose que Poutine et Xi sont incapables de cacher c’est leur hubris et le peu de cas qu’ils font de la vie humaine.

vendredi 25 février 2022

Commentaire. La guerre contre l’Europe!

Que personne n’en doute, l’invasion de l’Ukraine par la soldatesque poutinienne est autant destinée à annexer ce pays qu’à envoyer un message aux Européens, «votre tour viendra»!

Parce que le despote du Kremlin croit dur comme fer que les démocraties sont en bout de course – sa manipulation réussie de l’Amérique de Trump n’a pu que le conforter dans cette vision – et qu’il va pouvoir être le nouveau maître du continent, plus, le maître du monde.

C’est donc une guerre en Europe qu’il a déclenché mais surtout une guerre contre l’Europe, contre sa civilisation, contre ses régimes démocratiques.

Oui, que personne n’en doute, la guerre contre l’Ukraine est la première phase d’une guerre contre l’Europe.

Oui, nous sommes en guerre même si les Russes n’ont envahi pour l’instant que le territoire de l’Ukraine.

Demain, après-demain, dans un an, dans dix ans, ce sont d’autres pays qui seront dans le viseur de Poutine si nous ne décidons pas de l’arrêter maintenant.

Oui, dans cette volonté de mettre au pas l’Europe, Poutine est un nouvel Hitler parce qu’il agit exactement comme lui ainsi que nous avons eu l’occasion de le dire et de le démontrer ici et comme l’a fait remarqué, en passant, une journaliste lors de la conférence de presse du secrétaire général de l’OTAN lorsqu’elle lui a demandé comment l’alliance comptait «arrêter Hitler… pardon, Poutine» dans un lapsus qui n’en était pas un!

C’est à ce niveau de menace que nous devons désormais agir.

Nous avons déjà un temps de retard.

Faisons en sorte de le rattraper au plus vite.

 

jeudi 24 février 2022

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Nous devons nous mobiliser face à la guerre déclenchée par Poutine

Vladimir Poutine a donc déclenché la guerre en Ukraine.

L’invasion du pays a commencé et le dictateur russe a prévenu la population et les militaires ukrainiens de ne rien faire en les menaçant d’une réponse «que vous n’aurez jamais vu».

Au-delà de la situation en Ukraine, des morts et de la désolation dont on a déjà des échos, c’est un jour noir pour la paix dans le monde et la possibilité d’un embrasement général tout simplement parce que les opérations militaires russes semblent d’une envergure beaucoup plus importantes que craintes même si les Etats-Unis, que l’on brocardait pour sa communication catastrophiste, avaient prévenu de ce qui est en train de survenir.

Si l’offensive des forces russes se poursuit et s’étend, si les combats deviennent de plus en plus violents, alors nous serons, nous Français et autres peuples de l’Union européenne, directement mis en péril face à un danger d’une ampleur que l’on n’aura pas connu depuis la Seconde guerre mondiale et que même la guerre froide n’avait pas atteint.

Nos dirigeants sont donc devant un fait accompli qui nécessite des réactions rapides et extrêmement fortes – comme un embargo général et un renforcement des armées aux frontières de l’UE – afin d’empêcher la Russie d’aller plus loin et de punir le plus fortement possible le régime scélérat de Poutine.

Mais, nous aussi, peuples européens, nous devons nous mobiliser pour faire comprendre au Kremlin que nous ne laisserons pas faire.

Bien sûr que cela va impacter notre vie quotidienne voire notre niveau de vie si la guerre se prolonge mais nous n’avons pas le choix si nous voulons éviter de nous retrouver dans la perspective d'un troisième conflit mondial.

Parce que si tous les pays occidentaux ont bien signifié que nous n’irons pas mourir pour l’Ukraine, la folie mégalomaniaque de Poutine peut évidemment déraper et alors c’est pour nous et nos enfants que nous devrons nous battre.

Le pire du pire n’est pas encore sûr.

On peut encore espérer que Poutine n’ira pas jusqu’au bout de sa logique notamment si ses amis Chinois lui disent de mettre la pédale douce, ce qu’ils n’ont pas fait jusqu’à maintenant.

Mais ce qui se passe actuellement nous montre que, tout en gardant notre calme, le temps de l’apaisement et de la minimisation de la menace n’a plus cours.

 

 

Editorial. La démocratie nécessite courage et principes pour se faire respecter

L’épisode ukrainien n’est pas singulier ni étonnant dans l’histoire récente mais il montre comme ses prédécesseurs que pour être respectée la démocratie nécessite courage et défense de ses principes ce qui est loin d’être le cas de la part de ses dirigeants partout sur la planète.

Ceux-ci, tout en se gargarisant des valeurs démocratiques, transigent toujours avec les ennemis de la liberté et, en particulier, les régimes totalitaires et autocratiques.

Les sanctions prises après que Poutine ait reconnu les républiques fantoches du Donbass et y ait envoyé ses troupes sont du pipi de chat face au défi que pose le maître du Kremlin à la démocratie.

Mais comment avons-nous pu aller en Russie en 2018 pour la Coupe du monde de football alors que celle-ci avait annexé la Crimée en 2014?

Comment avons-nous pu nous rendre en Chine pour les Jeux Olympiques d’hiver qui viennent de se terminer alors que ses dirigeants emprisonnent dans des camps de concentration les Ouïghours, mettent au pas la liberté à Hongkong et menacent Taïwan d’une invasion?

Et comment pouvons-nous aller au Qatar pour la prochaine Coupe du monde à la fin de l’année alors que le pays est un des principaux bailleurs de fonds du terrorisme islamiste?

Où sont les vraies mesures punitives à l’encontre de la Turquie d’Erdogan, du Brésil de Bolsonaro, des Philippines de Duterte, de la Hongrie d’Orban, de la Pologne de Kaczynski?

Où sont celles qui devraient toucher nombre de régimes qui bafouent constamment les droits des humains?

Alors, bien sûr, nous n’aurions pas, exemples parmi d’autres, le pétrole des monarchies du golfe, le gaz venu de Russie ou d’Algérie, les produits à bas prix et les terres rares venus de Chine.

Or donc, c’est bien le manque de courage et d’adhésion aux principes qui fondent pourtant nos régimes démocratiques qui en est la cause en raison de nécessités qui permettent notre mode de vie d’être ce qu’il est et à son niveau d’être aussi élevé.

Les régimes totalitaires, eux, n’ont pas ce problème puisqu’elles musèlent leurs populations qui ne peuvent pas se plaindre des problèmes que leur causent dans leur quotidien les décisions folles et aberrantes de leurs chefs.

Oui, les Russes vont souffrir des mesures prises par les Occidentaux mais cela ne préoccupe guère Poutine qui, comme tous les despotes, est prêt à sacrifier une partie de son peuple – voir les précédents avec Staline ou Mao – pour ses ambitions mégalomaniaques.

Mais cela ne nous dédouane d’agir en accord avec ce que nous disons défendre et aux prêches que nous faisons sur le respect de la dignité humaine.

Ou alors nous validons le fait que l’intérêt matériel est le réel moteur de nos sociétés.

Nous avalisons que la richesse est plus importante que la liberté et que nous vivons dans des ploutocraties plutôt que des démocraties.

Si c’est le cas, les lendemains seront terribles pour la liberté.

mardi 22 février 2022

Le focus. Poutine choisit la fuite en avant et assume le risque de guerre

Lors d’une allocution télévisée aussi surréaliste que lénifiante, Vladimir Poutine franchi l’étape ultime avant la guerre en reconnaissant les deux républiques autoproclamées et fantoches du Donbass qui appartiennent en droit international à l’Ukraine puis a décidé d’y envoyer son armée soi-disant pour maintenir la paix, une imposture qui n’est crue par personne.

Or donc des soldats russes vont entrer en Ukraine et vont se trouver face à face avec les forces de cette dernière avec tous les risques que cela comporte d’autant que les provocations de Poutine vont continuer afin que l’incident tant voulu se produise et dégénère en guerre.

Parce que le dictateur russe l’a bien dit, l’Ukraine en tant que nation libre et indépendante n’existe pas, niant son histoire qui remonte au Xe siècle.

Ce territoire, selon lui, est une partie intégrante de la Russie que celle-ci est légitime à récupérer un jour, un peu comme Taïwan pour la Chine.

D’autant que le gouvernement en place à Kiev, toujours selon le maître du Kremlin, est, à la fois, illégitime et corrompu.

Peu importe en réalité qu’il ait été élu démocratiquement dans un scrutin reconnu par la communauté internationale comme s’étant déroulé honnêtement et que la corruption était la règle sous le règne du gouvernement pro-russe et poutinien de son ami Ianoukovytch avant qu’il soit chassé du pouvoir par la révolution de Maidan en 2014, ce que n’a jamais accepté Poutine.

De plus, il a accusé les autorités ukrainiennes de préparer un génocide des russophones qui vivent sous son territoire et de n’être qu’un cheval de Troie des Etats-Unis et de l’OTAN.

Tant de mensonges dans une allocution a sidéré tous les observateurs qui, sonnés, ne parlent plus que de guerre à venir tant Vladimir Poutine semble avoir choisi la fuite en avant sans qu’il y ait une issue autre que le bruit des canons.

Les pays occidentaux ont réagi en condamnant fermement ses propos.

Emmanuel Macron – qui a tenté jusqu’au bout d’empêcher que la situation s’envenime et qui avait semblé réussir à amener Poutine à la table des négociations avant que l’on réalise que celui-ci lui avait menti – a fait cette déclaration:

«En reconnaissant les régions séparatistes de l'est de l'Ukraine, la Russie viole ses engagements et porte atteinte à la souveraineté de l'Ukraine. Je condamne cette décision. J’ai demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies et des sanctions européennes.»

Et les sanctions vont pleuvoir sans que l’on sache si cela va calmer le dictateur russe ou l’enflammer tant il semble ne plus avoir des capacités de jugement réalistes.