Pour le sinologue Jean-Pierre Cabestan, la Chine serait dans une stratégie d’«encerclement» de l’Occident par le Sud en nouant des alliances avec l’Afrique et l’Amérique latine.
Force est de reconnaitre la pertinence de cette analyse.
Car si Pékin a besoin de l’Afrique et de l’Amérique du Sud pour leurs terres fertiles et leurs matières premières ainsi que de ses marchés pour écouler ses produits manufacturés, elle a également besoin d’elles pour sa politique étrangère afin de se constituer un portefeuille de pays «amis» qui pèseront dans les instances internationales à son profit, qui copieront son modèle de développement et surtout politique, qui seront des alliés, voire des affidés, dans la lutte contre le modèle démocratique dont les Occidentaux sont les principaux promoteurs et dont les dirigeants communistes chinois ont fait leur principale cible.
Avec l’aide d’une Russie, aux moyens limités et à la puissance en déclin selon les analystes chinois, mais néanmoins capables d’être un perturbateur du monde libre, la Chine espère par ce biais pouvoir diriger le monde, en tout cas devenir la seule superpuissance qui compte en 2049.
Pourquoi cette date choisie par le dictateur Xi Jinping?
Parce qu’il s’agira du centenaire de la prise de pouvoir par les communistes du pays.
Bien sûr, les dirigeants chinois voudraient accélérer les choses et Xi qui aura – s’il est encore en vie – 96 ans en 2049 souhaite ardemment, dès à présent, devenir l’égal de Mao – ce sinistre criminel –, ce qui passe selon lui, par la prise de Taïwan et son annexion.
Une cible d’autant plus alléchante que cette île est une insulte à la «pensée de Xi» et démontre tous les jours au monde et à l’opposée de toutes les analyses foireuses à ce sujet, que les Chinois ne sont pas inaptes à la démocratie ou que leur culture n’est pas adaptable à la liberté, bien au contraire.
Ce serait donc faire coup double, un peu comme ce qui se passe actuellement à Hongkong mais, évidemment, à une échelle bien plus importante.
Tous les Africains et tous les Sud-américains ne sont pas d’accord pour devenir des satellites d’un pouvoir totalitaire dont la seule ambition n’est pas de répandre le bien-être partout dans le monde mais de le dominer.
Cependant, beaucoup de dirigeants corrompus et d’élites à qui l’on fait miroiter pouvoir et richesse tout en les formant dans des instituts en Chine sont déjà des alliés de Xi Jinping.
Reste à savoir si le régime communiste chinois aura les moyens de ses ambitions alors que ses difficultés économiques et sociales ont progressé ces dernières années.
Si une révolte du peuple chinois semble assez improbable au vu de la société de surveillance mise en place et de la répression féroce qui touche tous ceux qui ne pensent pas correctement, l’effondrement du pays n’est pas aussi improbable que cela au vu de l’importance des problématiques que le pouvoir va devoir résoudre.
Mais le pari d’encerclement peut réussir et il serait judicieux que les Occidentaux, au lieu d’être désunis face aux communistes chinois, en prennent réellement conscience.