Le prix du pétrole augmente, voilà une mauvaise nouvelle pour l’économie mais une bonne pour l’environnement.
Dans la hausse du prix de l’essence à la pompe –comme on dit – se trouve résumé pour la population toute la contradiction devant laquelle se retrouvent tous les gouvernements de la planète.
L’Humanité a lié, depuis la fin du 19e siècle, une grande partie de sa croissance économique à une énergie peu coûteuse qui a longtemps été le pétrole.
Une croissance qui a accéléré les problèmes environnementaux dont, bien sûr la pollution de l’air et le réchauffement climatique.
Ce dernier nous met dans l’obligation de prendre des décisions douloureuses si nous voulons faire en sorte que la planète soit encore un lieu de vie acceptable pour cette même Humanité.
Dès lors, l’augmentation du prix du pétrole devrait une bonne nouvelle, nous obligeant à à repenser notre modèle de développement, notamment en utilisant des énergies alternatives.
Sauf que celles-ci n’existent pas encore à la dimension nécessaire, voire au stade de grande production, pour prendre efficacement le relais et que d’autres ne sont pas assez fiables ou bon marché pour permettre à l’économie de fonctionner sans trop de dommages afin d’assurer une croissance qui, quoi qu’on en dise, est toujours utile.
Dès lors, actuellement, il n’y a pas de bonne solution, la faute en revenant à nous tous qui n’avons pas voulu décider et qui avons choisi la fuite en avant lorsque la question globale du pétrole s’est posé avec acuité dans la deuxième partie du 20e siècle.
Lors des premières crises pétrolières dans les années 1970, il aurait pu y avoir une vaste réflexion sur la manière de développer la planète et comment assurer de la meilleure façon possible une croissance sans recours à une énergie fossile qui polluait et mettait à la merci les pays quand les prix s’envolaient.
En France, le développement de l’énergie nucléaire fut décidé, ce qui lui permet, par rapport à certains pays sans pétrole comme elle, d’être moins impactés mais, malgré tout, cela la met dans une situation délicate.
Sans parler des éventuels dangers que représente l’atome civil.
En revanche, l’investissement massif dans une croissance qui aurait pu se passer du pétrole n’a été fait nulle part même si des rapports qui tapissent les étagères des décideurs se sont multipliés pour mettre en garde ceux-ci et la population et chercher des solutions efficaces et acceptables.
Bien sûr, on pourrait choisir la décroissance prônée par certains, ce qui permettrait, à la fois, de payer une facture énergétique beaucoup moins élevée et de limiter le réchauffement climatique.
Une situation que nous avons d’ailleurs vécue malgré nous au début de la crise sanitaire où nous respirions un air plus pur et que les prix du pétrole étaient au plus bas.
Mais, avec la reprise d’activité, tout est revenu comme avant et surtout pas comme ce fameux «monde d’après» que les experts en tout genre et les politiques nous promettaient et qu’il n’avait, bien sûr, aucune chance de voir le jour puisque les chemins pour y parvenir n’existaient tout simplement pas et/ou que nous n’avions pas préparé la voie pour y parvenir.
D’autant que la chimère de la décroissance est dangereuse en l’état de l’organisation de l’économie mondiale et peu acceptable par des populations majoritairement pauvres qui se trouvent, pour certaines, dans les pays les plus pollueurs de la planète comme la Chine ou l’Inde.
C’est donc à une croissance respectueuse que nous devons élaborer et mettre en place.
Même si elle ne se fait pas en un jour, nous sommes, tous, collectivement coupables de son absence et de ce paradoxe où l’augmentation du prix du pétrole est, à la fois, une très mauvaise et très bonne nouvelle!