Va-t-on vers une guerre entre la Russie et l’OTAN à propos
de l’Ukraine mais plus largement à cause des revendications de Vladimir Poutine
d’avoir une zone d’influence à ses frontières ce qui, soit dit en passant,
concernerait une partie de l’Union européenne?...
Les experts sont divisés sur la question sachant qu’amasser
des troupes et des armes tout en se regardant en chiens de faïence n’est pas de
bon augure!
Bien sûr, des discussions ont lieu et personne n’a
réellement intérêt à ce qu’un conflit survienne.
Mais le bluff du gouvernement russe – qui n’a pas, quoiqu’il
arrive, la capacité de mener une guerre longue et meurtrière –, comme beaucoup
de ceux qu’ont connu l’Histoire, peut dégénérer et ne plus être gérable.
Si Hitler voulait, in fine, une guerre contre les
démocraties occidentales, il ne pensait pas que son coup de force en Pologne,
avec l’aide de l’Union soviétique, déclencherait la guerre à ce moment-là – ses
généraux estimaient l’armée allemande pas encore assez forte – et que celle-ci
deviendrait la plus meurtrière de l’Humanité.
Du coup, il faut se préparer à toutes les éventualités en se
rappelant que la Première guerre mondiale vint d’un attentat terroriste qui,
jamais, n’aurait du provoquer le séisme qui s’ensuivit même si les animosités
pré-existaient et pouvaient être enflammées à tout instant par un événement
même de second ordre.
Mais c’est bien ce qui se passe avec le gouvernement russe
qui cherche depuis des années à se confronter à l’Occident dans une volonté de
lui faire payer le déclassement de son pays qu’il ne doit en réalité qu’à
lui-même.
Toujours est-il que si la crise ukrainienne ne débouche pas
sur un conflit, ce ne voudra pas dire que tout risque de conflagration sera
évacué.
Car si la situation géopolitique actuelle n’évolue pas – et
c’est un «si» d’importance – dans les années à venir, alors une guerre
deviendra inévitable entre les démocraties et les totalitarismes.
Bien sûr, tout le monde, de la Russie aux Etats-Unis en
passant par la Chine et l’Union européenne, va dire qu’il n’en veut absolument
pas.
Cependant, la réalité est que, de plus en plus, se font face
avec agressivité, deux visions du monde complètement distinctes et, surtout,
inassimilables.
Le pouvoir chinois et l’autocrate russe en place à Moscou
rêvent de détruire la démocratie dans le monde ce qui passe par l’abaissement
des pays qui la pratiquent et au premier rang desquels on trouve évidemment les
Etats-Unis et les membres de l’Union européenne.
Pour Xi Jinping et Vladimir Poutine, le modèle de
gouvernement est celui qu’ils proposent, un régime fort à tendance totalitaire
où le nationalisme remplace tout cet effort de mondialisation (à ne pas limiter
à la globalisation qui n’est que la partie économique de celle-ci) pour créer
une communauté planétaire qui serait régie par les valeurs humanistes,
garantissant paix et dignité humaine.
La guerre pourra être évitée si les forces démocratiques –
bien peu puissantes actuellement, au demeurant – en Chine et en Russie
parviennent à inverser la montée, pour l’instant inexorable, du despotisme.
Bien sûr, elle pourrait être évitée si les démocraties
renoncent à la liberté et font allégeance aux dictatures…
Mais cette dernière option n’est pas la plus probable à ce
stade parce que cela signifierait que les pays alors anciennement démocratiques
deviendraient, de fait ou de force, de simples satellites des pays
totalitaires, ce que leurs populations n’auraient rien à gagner à court, moyen
et long termes.
Alors, oui, il faut que les démocraties républicaines se
préparent à une guerre qu’elles ne souhaitent pas comme pour la Seconde guerre
mondiale où leur impréparation surtout psychologique – les efforts militaires
étaient là contrairement à une légende colportée pendant de nombreuses années
après 1945 – les firent vaciller jusqu’à leur possible extinction.
Se préparer ne veut pas dire faire la guerre.
Cela signifie l’éviter au maximum mais être prêt à la faire
et, surtout, à la gagner.