Populisme et extrémisme font bon ménage et les deux cohabitent aisément dans une proximité à l’intérieur d’un même parti, voire d’une même personnalité politique.
C’est le cas, par exemple, avec le RN et la famille Le Pen ou avec LFI et le «leader maximo» Mélenchon.
De même, les extrémistes peuvent trouver des relais à leur engagement politique dans le populisme tout comme les populistes peuvent être attirés par les thèses extrémistes qui leur permettent une radicalité dans leur récriminations à l’encontre de la démocratie républicaine.
Enfin, extrémistes et populistes peuvent s’allier dans un front anti-démocratique pour des raisons tactiques, pour se présenter uni dans leur contestation de l’ordre démocratique afin de le détruire.
Mais ils ne sont pas forcément liés.
Par exemple, au Royaume-Uni avec Boris Johnson qui est assurément un populiste mais pas un extrémiste.
Néanmoins son alliance avec l’extrémiste Nigel Farage pour faire sortir son pays de l’Union européenne lors du référendum sur le Brexit qui lui permet ensuite de s’emparer du pouvoir, montre la proximité des combats politiques des deux courants.
A l’inverse, le gouvernement polonais conduit par le parti Droit et Justice est extrémiste mais pas populiste.
Dans le cas de Donald Trump aux Etats-Unis, son populisme trouve naturellement ses alliés puis ses ralliés chez les extrêmes mais n’a pas, au départ la radicalité qu’il acquiert au cours de la présidence de celui-ci.
Tout comme chez Viktor Orban en Hongrie
En revanche, Eric Zemmour est, à la fois, un populiste et un extrémiste dès le départ tout comme l’est Matteo Salvini en Italie ou l’ancien leader de Podémos en Espagne Pablo Iglésias.
Un mélange des genres qui a surtout été pratiqué en Amérique du Sud même s’il faut aussi, parfois, faire des séparations entre, par exemple, les extrémistes Castro ou Pinochet et les populistes Peron ou Chavez.
Le cas de la famille Le Pen est un peu plus compliqué puisque le patriarche, Jean-Marie, est bien un populiste – un poujadiste – qui s’est trouvé propulsé à la tête d’un parti extrémiste, le Front national, et qui a coloré l’idéologie extrémiste de ce dernier avec du populisme.
Marine Le Pen, elle, est certainement plus populiste qu’extrémiste mais a repris l’héritage du père malgré ses dires alors que la petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen est plus extrémiste que populiste.
In fine, les deux mouvements, extrémiste et populiste, sont deux dangers pour les régimes démocratiques et républicains notamment en Europe où leur développement récent et leurs alliances ont de quoi inquiéter et sonner la mobilisation de tous les démocrates.
Pour autant, il convient de ne pas les confondre pour ne pas faire des erreurs de jugement dans la lutte pour les éradiquer.