Le nouveau premier ministre de Bulgarie, le centriste Kiril Petkov, a déclaré dans une interview dans le quotidien Le Monde que son gouvernement entendait lutter contre la corruption et respecter l’Etat de droit.
Il a même précisé qu’il n’y aurait zéro tolérance dans un
pays gangréné par une corruption endémique et où la justice ne fait pas son
travail pace qu’elle-même atteinte:
«Pendant la campagne, le slogan de notre parti était « Tolérance zéro pour
la corruption ». Pas une simple diminution ou un meilleur contrôle :
tolérance zéro ! Il n’y aura aucune exception pour quiconque utilise les
ressources publiques pour son propre bénéfice. La première étape consistera à
créer une agence anticorruption très forte, qui disposera de pouvoirs d’investigation
et pourra intervenir si les poursuites judiciaires ne commencent pas. Ce sujet
deviendra aussi une priorité absolue du ministère de l’intérieur. De son côté,
le Parlement a créé une commission anticorruption qui pourra se pencher sur les
ministères et les administrations publiques. En même temps, nous nous
acheminons vers l’idée de changer le Conseil supérieur de la magistrature et,
potentiellement, le procureur général.»
Quant à l’Etat de droit, il affirmé:
«La connexion entre adhésion à l’UE, fonds européens et Etat de droit devrait être aussi resserrée que possible. Je viens d’un pays où cela n’a pas été le cas et les résultats ne sont pas à la hauteur de ce que l’on aurait pu espérer, vu l’argent qui a été dépensé. Nous ne pouvons pas parler de tolérance zéro seulement à l’égard de la corruption en Bulgarie, cela doit être le cas dans toute l’Europe.»
Voilà de bonnes résolutions qu’il convient de saluer pour un des pays les plus pauvres de l’Union européenne et qui tranchent face aux comportements délictueux de gouvernements come ceux de Pologne ou de Hongrie qui défient ouvertement la loi et les traités qu’ils ont signés.
Kiril Petkov, qui a pris ses fonctions le 13 décembre dernier, a fait campagne en faveur de la transparence et de l’honnêteté mais est à la tête d’une coalition assez hétéroclite ce qui pourrait être un frein à la mission qu’il s’est assigné.