Le populisme n’est pas un comportement récent, il existe depuis que les humains ont fait société.
Mais avec le temps c’est-à-dire avec l’expérience désastreuse du populisme à travers les âges et une humanité moins ignorante, comment une technique manipulatoire aussi frustre et sommaire peut encore séduire autant de gens?
En réalité, le populisme comme les extrémismes ne parle pas à notre intelligence mais à nos émotions alors que les autres courants politiques parlent et à notre intelligence et à nos émotions.
Surtout, il parle à nos angoisses et nos anxiétés, non pas pour les canaliser er les atténuer mais pour les conforter puis les exciter et les aggraver dans des discours anxiogènes où se mêlent avec une exagération démesurée tous les sentiments les plus négatifs comme le racisme, la xénophobie, la recherche du bouc émissaire, la haine de l’autre différent, etc.
Il serait vain et faux de prétendre que nous pouvons faire disparaître toutes nos questions existentielles à la base de nos inquiétudes, donc de supprimer complètement ce qui est à l’origine de la séduction que peuvent procurer les réponses simplistes et démagogiques des populistes qui sont tellement réconfortantes pour certains car elles semblent leur expliquer le monde avec ces fameuses oppositions systématiques et primaires eux-nous, gentils-méchants, bons-mauvais, amis-ennemis et ainsi de suite où la nuance n’a pas sa place.
Ces réponses qui permettent ensuite de proposer des antidotes aussi grossiers que fallacieux.
Ce n’est donc pas demain, ni après-demain, que nous trouverons la solution pour éradiquer définitivement le populisme de nos sociétés, donc des aventuriers qui s’en emparent pour, à la fois, des ambitions personnelles mais aussi pour tenter d’expliquer leurs propres affres.
Mais faire avec le populisme comme avec l’extrémisme ne veut pas dire accepter l’un ou l’autre.
C’est seulement de poser que le combat contre ces ennemis de la démocratie et du respect de la dignité de l’autre est constant, jamais gagné et que la vigilance est de tous les instants.
Cette vigilance passe par une conscience aigüe des périls que le populisme recèle et de refuser cette idée confortable que même s’il parvenait au pouvoir, il ne serait pas aussi dangereux qu’il en a l’air.
C’est, entre autres, ce que pensaient une majorité d’Allemands lors de la montée du nazisme et de sa prise de pouvoir par les élections.