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mardi 30 novembre 2021

Le focus. Monsieur Johnson, assumez votre Brexit

Le Royaume-Uni, seul, a décidé de quitter l’Union européenne.

Pour pouvoir continuer à commercer avec les pays membres de celle-ci et bénéficier de réels avantages pour son économie, il a signé un accord, négocié pendant des mois, qui lui octroie des droits mais aussi lui impose des devoirs.

Comme il fallait s’y attendre, Boris Johnson, devenu premier ministre grâce à sa campagne populiste, démagogique, agressive et mensongère lors du référendum où le peuple britannique a acté majoritairement et librement la sortie de son pays de l’UE, ne respecte pas l’accord qu’il a signé sans contraintes avec les Européens.

Pire, il utilise les pays de l’UE, dont la France principalement dans un remake pathétique de la Guerre de cent ans, comme un punching-ball pour se défausser sur eux de son irresponsabilité et de son incompétence.

Mais monsieur Johnson, un politique qui se prétend un leader assume ses choix.

Et mesdames et messieurs les britanniques, un peuple qui s’estime grand n’accuse pas les autres des conséquences des décisions qu’il a prises.

Si tout Européen convaincu qu’il faille une Union plus intégrée et plus fédéraliste n’a pu que se féliciter que le loup introduit dans la bergerie la quitte enfin et de son plein grès, aucun d’entre eux n’a poussé le Royaume-Uni dehors.

Les peuples et les dirigeants qu’ils se choisissent quand ils font des erreurs voire des fautes, à eux d’en subir les conséquences et de travailler pour réparer les dommages causés.

Aujourd’hui, rien de tel ne se déroule ainsi de l’autre côte de la Manche.

C’était sans doute prévisible mais cela demeure inacceptable.

 

mardi 23 novembre 2021

Le Focus. S’allier avec l’Inde de Modi contre la Chine de Xi, est-ce raisonnable?

Les relations internationales des démocraties obéissent souvent à des règles qui sont le contraire de celles qui les régissent.

Parce que ces relations impliquent tout autant des alliances qui reposent sur une vision commune que, surtout, sur des intérêts communs, ces derniers pouvant être partagés, soit conjoncturellement, soit géo-stratégiquement, avec des régimes qui sont parfois à l’opposé les uns des autres.

Il n’est pas question ici de dire que l’Inde n’est plus une démocratie, «la plus grande démocratie» comme elle est parfois appelée si l’on prend en référence sa population, mais, qu’à sa tête se trouve un dangereux extrémiste qui, par le passé, a été responsable de massacres religieux, le populiste Narendra Modi.

Et il est devenu l’allié de l’Occident, en particulier de la France, pour être le contrepoids principal de l’impérialisme chinois en Asie, dans la zone indo-pacifique comme on désigne cette région du monde qui englobe tout autant l’Australie que Taïwan.

Voilà qui n’est guère surprenant quand on sait que l’Inde et la Chine sont les meilleures ennemies du monde avec des conflits et des récriminations sans fin l’une envers l’autre.

Une Inde, qui plus est, a, pour l’instant perdu, est de loin, la compétition au développement avec sa voisine chinoise et qui en voue une grande peur de ne devenir qu’un satellite de la puissance retrouvée de Pékin.

D’un certain côté, il est donc naturel de s’allier avec elle pour contenir et contrer les ambitions du Parti communiste chinois dans la région et dans le monde qui se manifeste avec agressivité comme peuvent le constater les Indiens à périodes répétées avec les incidents armés à leur frontière pour des territoires qui sont réclamés par la Chine.

De l’autre, Modi est bien de la trempe de Trump.

Et si l’on était obligé à avoir des relations les plus normales possibles avec les Etats-Unis du temps où ce dernier était à la Maison blanche sans mettre des préalables à celles-ci, première puissance mondiale oblige, ce n’est pas du tout le cas avec l’Inde de Modi qui a besoin de l’Occident pour son développement et sa sécurité.

La fermeté avec Modi devait être de la même nature que celle que l’on a avec un autre populiste démagogue, Bolsonaro, le président du Brésil.

Mais l’Inde a néanmoins quelque chose de plus «à vendre» que son ancien collègue au sein du BRICS (acronyme désignant le club des pays émergents les plus dynamiques au début du 21e siècle: Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), c’est sa proximité avec la Chine (et les armes qu’elle achète à la France…).

Le problème est que Narendra Modi est relativement imprévisible et que la politique qu’il mène dans son pays va souvent à l’encontre des valeurs démocratiques.

Il serait donc bienvenu de mettre en place un cadre aux relations avec l’Inde actuelle dans lequel on définirait ce qui est acceptable ou non de la part du gouvernement Modi – le silence des Européens sur les comportement répréhensibles de delui-ci est assourdissant – tout en se rappelant que celle-ci est malgré tout encore une démocratie et que donc une alternance politique est possible.

Et souhaitable.

 

lundi 22 novembre 2021

Le Focus. Etats-Unis – Le Parti démocrate centriste ou gauchiste?

Le débat sur l’actuelle idéologie dominante du Parti démocrate agite le monde politique aux Etats-Unis.

La question est de savoir si la formation est aux mains des centristes ou des gauchistes ou, ad minima, otage de l’une ou de l’autre de ces ailes.

Les récentes joutes entre ses élus au Congrès ainsi que la discussion sur l’orientation partisane des plans présentés par Joe Biden – dont celui sur les infrastructures a été définitivement voté – ont réactivé débats et polémiques.

Avec les dernières élections de ce début novembre où plusieurs élus, dont des gouverneurs d’Etat, remettaient leur mandat en jeu, qui ont montré un recul ou un tassement des scores démocrates, notamment par rapport à la présidentielle de l’année derrière, en particulier en Virginie où le sortant démocrate a été battu par son challenger républicain, les médias ont voulu voir dans les résultats un désaveu d’une politique trop à gauche menée par la Maison blanche, une interprétation néanmoins largement exagérée où des circonstances locales ont joué tout autant et même plus que les affrontements nationaux.

De même que ce serpent de mer sur la création d’un troisième parti qui serait situé au centre de l’échiquier politique, sous-entendu, le Parti démocrate ne l’est pas, et qui a la faveur des sondés comme le démontre la dernière enquête d’opinion sur le sujet où 62% d’entre eux déclaraient qu’une telle formation était souhaitable.

Contrairement à ce que pense beaucoup, la bataille entre Gauche et Centre a toujours eu lieu chez les démocrates ainsi que celle entre Centre et Droite chez les républicains.

Si la droite radicale l’a finalement emporté par KO au Parti républicain, ce n’est pas (encore?) le cas au Parti démocrate malgré la montée en puissance des radicaux de gauche qui ne représentent pour l’instant qu’une petite minorité.

Mais celle-ci a-t-elle tout de même réussie à le gauchiser?

Si l’on se rappelle de l’époque de Franklin Roosevelt (1933-1945) où, dans l’équipe qui gérait le New Deal, on trouvait nombre de gauchistes et de communistes, encartés ou sympathisants, ou celle de l’après-Johnson avec la candidature désastreuse du démocrate de gauche George McGovern face à Richard Nixon en 1972, celle d’aujourd’hui montre indubitablement quelques similitudes avec les scores du socialiste Bernie Sanders – qui n’est pas et n’a jamais été membre du parti – lors des deux dernières primaires en 2016 face à Hillary Clinton et en 2020 face à Joe Biden ainsi que l’activisme de personnalités comme Elisabeth Warren ou Alexandria Ocasio-Cortez.

De plus, cette gauchisation du parti viendrait en réaction à la droitisation du Parti républicain selon les analystes même s’il convient de ne pas oublier qu’une stratégie mise en place dans les années 1980 par l’aile droite des républicains a été de prétendre qu’elle représentait le Centre et que c’était les démocrates qui basculaient à gauche, une fake news qui fut bientôt relayée par certains grands médias et qui l’est toujours, sans la moindre preuve à l’appui comme l’on démontré d’éminents politistes.

Or donc, de tout cela, on doit évidemment constater que l’aile gauche du Parti démocrate s’est renforcée depuis la présidence de George W Bush (2001-2008) et que l’épisode Donald Trump (2017-2020) a été indubitablement une aubaine pour celle-ci.

En revanche, le choix de Joe Biden pour être le candidat à la présidentielle de 2020 a montré, comme celui de 2016 d’Hillary Clinton, que le Parti démocrate demeurait essentielle centriste avec un tropisme centre-gauche.

Quant aux politiques menées par Joe Biden, elles ne peuvent être interprétées uniquement sous le seul prisme d’une échelle gauche-centre.

Non seulement une épidémie mortelle a imposé de prendre des mesures fortes mais les dégâts de la présidence Trump (mais aussi du blocage des républicains depuis des années sur des sujets-clés) demandaient également des décisions vigoureuses concernant, par exemple, les infrastructures qui sont souvent dans un état lamentable que ce soit des ponts en ruine ou le retard pris par le pays en matière d’internet à très haut débit, voire simplement à haut débit.

L’urgence demandait les plans qui ont été mis sur la table par l’actuel président qui n’est pas et n’a jamais été autre chose qu’un centriste avec une fibre sociale évidente, lui qui vient de la classe ouvrière.

Pour autant, il n’est pas inutile de rappeler aux démocrates qu’une gauchisation de leur parti se paierait cash comme l’ont montré toutes les élections nationales ou locales où cela a été le cas sauf dans des fiefs spécifiques comme San Francisco ou New York.

Mais même dans cette dernière où la gauche radicale est puissante au sein du Parti démocrate, c’est bien un centriste, Eric Adams, qui vient d’être élu en remplacement d’un Bill de Blasio qui a toujours revendiqué son positionnement de gauche…

 

samedi 20 novembre 2021

Le Focus. Faire de tous les jours, une Journée internationale de l’enfant

Le problème avec les Journées mondiales, c’est que le grand public s’en fiche.

Et comment pourrait-il en être autrement puisque nous avons un nombre presqu’infini de ces journées avec certaines qui se déroulent le même jour!

Sans parler que pratiquement personne ne sait quand elles ont lieu.

Une Journée est donc notre bonne conscience pour souvent ne pas ou ne plus agir, voire même ne plus se souvenir…

La Journée internationale de droits de l’enfant n’y échappe évidemment pas.

Organisée tous les 20 novembre, elle n’est quasiment pas fêtée et ne donne lieu à aucun événement d’envergure qui pourrait lui donner de la visibilité.

Et c’est bien dommage tant la cause des enfants requiert une attention entière et totale de la communauté internationale, de tous les habitants de la planète.

Partout, oui partout – et avec des degrés différents évidemment – des enfants sont en danger et cette être fragile qu’est l’enfant doit être protégé et ses droits promus.

L’enfant est jeune mais pas un sous-citoyen, il doit pouvoir être une personne à part entière et son intégrité physique et mentale doit être en même temps assurée.

Quel pays au monde peut dire qu’il est parvenu à faire que tous ses enfants bénéficient de ce statut?

Aucun.

D’où ce que nous disions sur la nécessité de mettre cette cause comme une priorité.

D’autant que des enfants qui connaissent le bien être dans tous les domaines (affectif, sécuritaire, sanitaire, acquisition des savoirs, etc.) sont des adultes qui seront capables de comprendre les enjeux de la planète, d’être responsables et d’avoir une vision humaniste.

Pour ceux qui ne voient que par le biais des intérêts et de l’utilitarisme, un enfant heureux est un donc investissement gagnant pour l’Humanité et pour chacun de ses membres.

Il n’y a donc aucune raison de ne pas agir sur une toute autre échelle que ce qui se fait actuellement.

Et comme ces grands rendez-vous sur le climat et la protection de notre environnement, il serait bon que les enfants aient les leurs.

jeudi 18 novembre 2021

Le Focus. Les multiples raisons qui ont poussé Poutine et Loukachenko à créer une crise migratoire

Personne ne peut sérieusement penser une seule seconde que Vladimir Poutine, malgré ses dénégations, n’était pas au courant du projet de sa marionnette bélarusse, Alexandre Loukachenko, de fomenter une crise migratoire à la frontière de l’Union européenne et plus spécifiquement à celle de la Pologne.

Non seulement le dictateur de Minsk ne peut agir sans l’aval de son protecteur russe qui le maintient en vie mais le maître du Kremlin avait nombre de raisons de créer une tension avec l’UE et le gouvernement polonais.

Non, il n’y avait donc pas seulement et surtout un mouvement d’humeur du dictateur biélorusse contre l’Union européenne à cause des sanctions prises par cette dernière contre son régime répressif et violent, voire criminel, dans la cette provocation.

D’abord parce qu’il a fallu tout organiser pendant des mois pour amener des migrants des pays du Moyen Orient et de les lancer à l’assaut de la frontière de la Pologne.

Ensuite parce qu’il y a avait un dessein beaucoup plus large que de créer une simple pression afin de faire plier Bruxelles à propos des sanctions déjà prises à l’encontre de Loukachenko.

On peut ainsi lister tous les motifs qui ont amené cette crise et qui profitent, tous, à Poutine tandis que Loukachenko pourrait être le grand perdant de ce grand bluff.

Il y a d’abord la volonté de punir l’UE pour s’immiscer dans le pré-carré russe, que ce soit en Biélorussie, en Moldavie, en Ukraine et en Géorgie.

Poutine ne peut, ne veut, accepter que ces pays soi-disant souverains répondent aux sirènes européennes et que la dernière partie du glacis imaginé et voulu par Staline pour protéger l’URSS (et surtout la Russie) ne disparaisse.

Il s’agit, selon Poutine, d’intérêts vitaux pour son régime autocratique.

Ensuite, il y a la volonté d’affaiblir l’UE en montrant qu’elle est incapable de gérer une crise de cette sorte.

Pourquoi maintenant et en Pologne?

Tout simplement parce qu’en provocateur malin qui tente par tous les moyens de mettre les pays occidentaux en difficultés – les Etats-Unis en connaissent un rayon –, Poutine a voulu profiter des mauvaises relations actuelles entre la Pologne et ses partenaires européens suite à la politique anti-libérale menée par le gouvernement au pouvoir à Varsovie pour tenter de ridiculiser l’Union européenne.

Il voulait montrer au monde que l’UE est faible, que sa prétendue puissance n’est que de la poudre aux yeux et qu’à la moindre anicroche, elle recule systématiquement.

Sans oublier de la présenter comme inhospitalière aux persécutés de la Terre, en contradiction avec ses valeurs affichées et à créer des angoisses dans les populations de l’UE sur un «envahissement» dans lequel, évidemment, les populistes démagogues, amis de Poutine, n’auraient pas manqué d’affirmer que des terroristes islamistes s’étaient faufilés.

De même, Poutine a voulu envoyer un message aux Polonais en leur disant que l’UE ne les protègerait jamais assez face à la puissance russe et que l’allégeance, la réelle, celle qui découle de la force, devait se faire à Moscou et pas à Bruxelles – l’Ukraine en sait quelque chose.

En montrant cela, Poutine voulait que les Polonais en concluent que les Européens ne les aideraient pas aujourd’hui et encore plus demain et du coup s’éloigne de l’UE.

Message qui était également à destination de tous les pays satellites de l’ère soviétique intégrés désormais dans l’Union européenne, des pays baltes à la République tchèque en passant par la Hongrie.

Il s’agissait donc de tester la solidarité européenne et la force des liens entre les Etats-membres.

Enfin, et ce n’est pas le moins important pour Poutine, se poser, pour la Russie, en arbitre capable de dénouer la crise et trouver une solution.

Oui, il convient toujours de chasser Loukachenko du pouvoir après qu’il ait volé les dernières élections et qu’il emprisonne et tue ses opposants.

Mais, surtout, il ne faut pas laisser à Poutine l’occasion de s’attaquer impunément à l’Union européenne.

Malheureusement, il sera plus facile de prendre de nouvelles sanctions contre le régime en place à Minsk que d’en prendre tout court contre le maître de Moscou…

Parce que Poutine n’a pas entièrement tort sur la puissance de l’Union européenne.

mardi 16 novembre 2021

Le Focus. Etats-Unis-Chine, un G2 plutôt guerre froide que harmonie heureuse


La rencontre entre Joe Biden et Xi Jinping n’a évidemment régler aucun dossier chaud entre les Etats-Unis et la Chine.

Ce sommet n’a même pas apaisé les tensions et a ressemblé à ceux de la guerre froide entre Américains et Russes plutôt qu’à une rencontre «harmonieuse», terme que les communistes chinois aiment tellement utiliser pour parler de la normalisation de leur peuple et du monde selon leur idéologie.

Non, le but est, avant tout, de renouer le contact entre la première puissance mondiale et celle qui cherche à la détrôner.

Mais le plus important par les temps qui courent, c’est que, par l’entremise américaine, l’Occident et les démocraties rappellent à la Chine qu’il et elles ne sont pas prêts à accepter une mainmise de l’Empire du milieu sur la planète et l’imposition de ce «rêve chinois» qui ressemble fort à un cauchemar qui mixe les mondes décrits par Huxley et Orwell.

Et il est important que ce soit les Américains qui portent le message parce que la réalité c’est que le seul pays qui peut contrecarrer les ambitions dangereuses de la Chine et sa volonté de contrôler le monde pour son profit, ce sont bien les Etats-Unis.

Ce qui ne veut pas dire qu’il faut rechercher le conflit à un moment où les maîtres de Pékin parlent constamment avec agressivité de faire parler la force, mais de dire qu’en face de leur discours martial, il y a du répondant.

Bien sûr, cela n’est pas vraiment du multilatéralisme mais, n’en déplaise à Emmanuel Macron, quand les choses deviennent vraiment sérieuses, c’est bien les grandes puissances qui ont le dernier mot.