La seule chose positive avec la crise de la covid19 était que nous avions été amenés à faire un constat sur l’état de la société et du monde et que nous affirmions alors «plus jamais ça» en imaginant que la société de l’après serait complètement différente de celle de l’avant grâce à cette prise de conscience que tout cale n’avait que trop duré et qu’il fallait un bouleversement de nos pratiques et de nos comportements.
Nombreux n’ont absolument pas adhéré à cette thèse qui voulait qu’une crise sanitaire aurait cet impact particulièrement bénéfique, voire révolutionnaire, alors que ni la peste noire, ni la grippe espagnole n’en avait eu à leur époques.
A la fois parce que la nature humaine est la nature humaine et que les fondamentaux de la vie sont ce qu’ils sont.
Plus que dans le changement, le «monde d’après» est en réalité actuellement un grand rattrapage donc sur nombre de points le «monde d’avant» en pire!
Oui le chômage baisse grâce à la reprise économique mais celle-ci produit, entre autres, naturellement de l’inflation, de la pollution, de la raréfaction des matières premières où il n’y en a pas forcément pour tout le monde et des tensions internationales.
Rien de nouveau même si les bonnes intentions continuent à faire parti du discours.
Mais peut-être que le changement que nous souhaitions n’en est qu’au démarrage et que s’il va prendre du temps, il est bien là.
Ainsi, les multiples plans de relance ont presque tous des volets sociaux et environnementaux importants et font la part belle à l’innovation, cette dernière étant sensée être mise à disposition essentiellement de ce «monde d’après» meilleur.
C’est en tout cas, sur le papier, les objectifs affichés des deux plans les plus ambitieux, l’étasunien et l’européen.
De même on peut saluer la volonté d’une grande partie de la communauté internationale de mettre en place une fiscalité pour taxer les multinationales qui échappent à un juste impôt.
Pour autant, la direction prise actuellement par cette même communauté internationale ressemble à ce «monde d’avant», certes toujours aussi critiqué, mais peu remis en cause par les décisions de court-terme où la sortie de crise a balayé toutes les autres préoccupations.
Or l’inflexion doit être prise maintenant – voire aurait du être prise déjà pendant le crise sanitaire et économique – parce qu’il est déjà bien tard pour mettre l’humanité sur les bons rails et que le retour des vieux réflexes rendra encore plus dur, dans une période de croissance que nous connaissons, leur abandon.
Dès lors, il faut espérer sans trop y croire malheureusement, que les deux sommets qui vont se tenir dans les prochains jours, le G20 à Rome les 30 et 31 octobre et la COP26 à Glasgow qui débutera dans la foulée le 1er novembre, seront décisifs pour ce monde réellement d’après.