Barack Obama a déclaré dans une interview à CNN qu’il était préoccupé par l’avenir de la démocratie expliquant que celle-ci «exige que chacun d'entre nous comprenne que celle-ci n'est pas automatique» mais demande qu’on la protège.
Il a ajouté qu’il espérait «que le vent va tourner».
L’ancien président des Etats-Unis a par ailleurs affirmé que les Américains doivent «s’inquiéter lorsque l'un de nos principaux partis politiques [Parti républicain] en vient à adopter une façon de penser notre démocratie qui est méconnaissable avec ce qu’il disait il y a cinq ans ou dix ans et qui aurait été alors considéré comme inacceptable».
Selon le centriste des «esprits sombres» ont pris le contrôle du Parti républicain.
En cela, l’insurrection du 6 janvier dernier lorsque des émeutiers ont tenté de prendre le contrôle du Capitole, siège du pouvoir législatif, est emblématique pour l’ancien président des Etats-Unis.
Mais si cette foule a accompli cet acte intolérable «la raison en est que la base des républicains y croyait et la base y croyait parce que cela leur avait été dit non seulement par le président, mais par les médias qu'ils regardaient»
Pour lui, les causes des profondes divisions des Américains viennent de ce «nous vivons dans des mondes différents et qu’il devient de plus en plus difficile pour nous de nous entendre, de nous voir».
«Nous avons plus de stratification et de ségrégation économiques, analyse-t-il. Vous combinez cela avec la stratification raciale et le cloisonnement des médias, donc vous n'avez pas seulement un Walter Cronkite [légende des journaux télévisés des années 1960-1970] qui livre les nouvelles à toute l’Amérique, mais vous avez 1000 lieux différents qui le font dorénavant. Tout cela a contribué à ce sentiment que nous n'avons rien en commun.»
Il faut donc recréer du lien et la solution d’Obama, consiste à multiplier les réunions en face à face où les gens entendent les luttes et les histoires des autres.
Le problème est «de savoir comment créer ces lieux, ces lieux de rencontre pour que les gens puissent le faire parce qu'en ce moment, nous ne les avons pas et nous en voyons les conséquences».
Celui qui a été le premier président noir estime que le problème du racisme n’est, non seulement, pas toujours réglé mais «qu'il existe certains médias de droite, par exemple, qui monétisent et capitalisent pour attiser la peur et le ressentiment d'une population blanche qui assiste à un changement en Amérique» qui devient un pays métissé où les blancs sont de moins en moins majoritaires.
Et de préciser qu'il reste « difficile pour la majorité des Américains blancs de reconnaître que vous pouvez être fiers de ce pays et de ses traditions et de son histoire et de nos ancêtres et que, pourtant, il est également vrai qu’il s'est passé des choses et que les vestiges de cela persistent et continuent».