Et pas seulement pour ses habitants, ni même de la Chine
mais pour l’Humanité entière.
D’autant que nous pressentons que, comme ce fut le cas pour
les manifestants de la place Tienanmen à Pékin en 1989, que le régime
dictatorial du triste personnage, monsieur Xi, l’empereur rouge, va créer à nouveau
des martyrs de la liberté, comme n’avait pas hésité à le faire le «bon»
monsieur Deng alors.
C’est pourquoi, tous les défenseurs de la démocratie, dont
au premier rang les centristes, doivent se mobiliser et soutenir les
Hongkongais dans leur demande totalement légitime, sans l’ombre du moindre
doute, pour leur liberté et leur dignité.
Mais, ils doivent le faire avec cette angoisse qu’un régime
comme celui du Parti communiste chinois ne reculera pas parce qu’au bout de ce
processus enclenché par les habitants du territoire autonome, il y a la
démocratie, honnie par ses dirigeants et prêts au sacrifice de la peau des manifestants
pour sauver la leur, leur pouvoir et leurs avantages sonnants et trébuchants
que leur longue pratique de la corruption et de la prévarication leur a permis
d’acquérir et d’agrandir dans des proportions indécentes.
Les protestations contre les agissements du pouvoir
totalitaire du PCC ne datent pas de cette année mais ont débuté en 2014 sans
jamais vraiment s’arrêter, depuis le jour où Pékin a décidé qu’il était temps
de «normaliser» Hongkong, c'est-à-dire d’y éliminer lentement mais sûrement la
démocratie par des décisions scélérates.
D’où les réactions fortes d’une population qui connait,
elle, la valeur de la liberté.
Et si les manifestants pro-démocratie de 2014 avaient comme
principe la non-violence (et le mouvement fur un échec), ceux de 2019 estiment,
comme une grande partie de la population, que la violence est un moyen pour se
faire entendre même si leurs vies sont en jeu.
Car il y a, chez eux, cette conviction – que tous les actes
du pouvoir communiste de Pékin confirment – qu’ils luttent pour la survie de
leur liberté et de leur dignité mais aussi cette hantise que le pire est devant
eux, que la répression de Xi sera comme celle de Deng.
C’est pourquoi leur détermination et leur courage sont aussi
des actes de désespoirs que nous ne pouvons regarder sans réagir.
Nous aussi, les défenseurs de la démocratie et de la
liberté, nous sommes pris par cette angoisse qu’il n’y a aucune issue heureuse
pour ce mouvement et que tout va se terminer dans un bain de sang.
Mais cela ne nous empêchera pas de soutenir toutes ces
femmes et tous ces hommes qui se lèvent pour le plus beau combat que l’on
puisse mener, celui de la liberté et de la dignité de l’être humain.
Il en va de notre propre dignité.
Alexandre Vatimbella