Pour ceux qui me font l’honneur de me lire et savent que je porte la parole d’un humaniste et responsable, basé sur des valeurs et des principes forts
ainsi que la défense intransigeante de la démocratie républicaine, ceux-là
savent également que j’ai souvent parlé des défis de cette même démocratie républicaine
face aux dangers des extrémismes, des populismes, des régimes autoritaires et
dictatoriaux, des terrorismes.
Et ils savent que j’ai souvent rappelé l’Histoire et les
événements dramatiques d’un passé pas si lointain et criminels, événements qui
peuvent toujours revenir.
Et ils n’oublient pas que j’ai, à chaque fois, demandé que
l’on se dresse contre ces menaces et ceux qui les portent.
Ceux-là ne seront donc aucunement étonnés que je souscrive
aux soi-disant propos polémiques d’Emmanuel Macron lors de son discours de
Quimper le 21 juin alors même que je tenais les mêmes avant qu’il ne soit en
politique.
Non plus que je salue une nouvelle fois cette volonté
pro-européenne tant l’union entre tous les peuples d’Europe dans une fédération
est la seule voie d’un vrai salut dans ce XXI° siècle de toutes les espérances,
de tous les défis mais aussi de tous les dangers.
Et oui, Emmanuel Macron a raison de dénoncer le nationalisme
et l’extrémisme comme de «lèpres», comme l’avait si justement fait François
Mitterrand en son temps, lui qui épousa la cause de l’Europe pour éviter ce
qu’il avait vécu directement dans les années 1930 et 1940.
Et oui, il a raison de fustiger les «provocateurs», comme le
ministre de l’Intérieur italien et fasciste assumé, monsieur Salvini, et leur
«bêtise».
Et oui, il a raison de dire qu’il ne faut pas oublier le
«quotidien» face aux grands sentiments, qu’il faut garder les bras ouverts tout
en n’oubliant surtout pas qu’il faut avant tout s’occuper de ceux qui sont là,
les habitants de la France, qui attendent que l’on construise un meilleur vivre
ensemble face à leurs difficultés quotidiennes.
Ces propos dits avec force et avec «indignation» sont non
seulement justes mais indispensables quand on voit les Kaczynski, les Orban,
les Salvini, les Zeman, les Strache, les Trump, non pas exister mais, tous,
gouverner nos démocraties républicaines, ouvrant la possibilité de l’abîme
vertigineux que nous avions cru, à tort, boucher le puits sans fond définitivement.
Sans oublier que d’autres comme les Le Pen, les Meuthen et
quelques autres frappent à la porte du pouvoir.
Et comment ne pas souscrire à la conclusion de son discours
de Quimper (dont je reproduis ci-dessous les passages qui ont fait débat et que
je ne peux que soutenir):
«Nous aurons des indignations et elles seront justes, nous
aurons des combats et nous les porterons. Et nous aurons à résister, parfois à
l’émotion, d’autres fois aux discours de haine parce qu’il fut tenir un cap.»
Oui, nous devons être en première ligne, nous les humanistes, afin d’empêcher, en ces «temps troublés» le retour de
l’inacceptable et l’insupportable en portant cette révolte si chère à Albert
Camus.
Au nom de mon grand-père blessé dans les tranchées de la
Marne, au nom de mon père combattant à El Alamein et au nom de mon oncle tué
aux commandes de son Spitfire.