Le 8 novembre 2016, date qui demeurera dans l’Histoire comme
une injure à la liberté, à la responsabilité et au respect, le démagogue
populiste, menteur, agresseur de femmes, ayant fait quatre fois faillite dans
ses affaires, le tristement célèbre Donald Trump – surtout connu alors pour ses
émissions bas de gamme de téléréalité et sa haine de Barack Obama – a remporté
la présidentielle américaine malgré avoir obtenu trois millions de voix en
moins que sa rivale, la centriste Hillary Clinton.
Depuis, toutes les appréhensions qui existaient si par
accident il était élu ont été validées.
Et l’ensemble des médias (sauf peut-être Fox News et le Wall
Street journal aux Etats-Unis, propriété d’un autre triste sire, Rupert
Murdoch) ont pointé tous ses agissements dangereux (notamment en politique
étrangère) mais aussi son incapacité à faire passer une quelconque législation
en un an de pouvoir – encore un record lié à son incompétence et à son
déséquilibre mental – ainsi que ses
propos racistes, sa défense des suprémacistes blanc et des armes à feu lors des
différentes tragédies qui ont ensanglanté son pays (Las Vegas, Texas, etc.) et
d’autres (France, Allemagne, Royaume Uni, Espagne, etc.).
On pourrait s’arrêter là si le principal danger représenté
par Trump n’était pas ailleurs.
Car, attention, derrière l’incapacité, la bêtise et la
grossièreté évidente du personnage, se cache un projet bien plus alarmant: la
volonté affirmée de détruire les bases de la démocratie et de la république.
Trump a ainsi expliqué avant son accession au pouvoir qu’il
voulait mettre le chaos à Washington pour enrayer la machine gouvernementale et
détruire ce qu’il appelle le «deep state», l’Etat profond, c’est-à-dire,
au-delà des fantasmes complotistes d’un populiste démagogue, toute la base de
fonctionnement de l’Etat fédéral.
Des propos qu’il a souvent répété depuis mais qui sont
souvent passés inaperçus tellement ses frasques prenaient le dessus, ce qui
n’était pas innocent…
Le but, détruire le système actuel basé sur la démocratie et
le républicanisme au nom d’une vision libertarienne d’extrême-droite où la
démocratie représentative libérale et sociale est l’ennemi numéro un afin de
faire des Etats-Unis une sorte de jungle où les plus forts et les plus riches
pourraient faire ce qu’ils veulent.
Pour y parvenir, il faut également détruire la
représentation de ce système en abreuvant la société de fausses nouvelles et de
propagande mensongère tout en s’attaquant aux médiateurs d’information, en
premier lieu, la presse.
Il faut constamment déstabiliser la société par des actes et
des propos qui semblent complètement erratiques mais aussi instillé le doute
sur la réalité des choses pour construire une sorte de monde parallèle pendant
que l’on détruit le vrai.
Et, force est de reconnaitre, qu’à l’abri des regards,
pendant que l’on occupe la population à un cirque grotesque, l’entreprise
connait un certain succès comme le montre plusieurs enquêtes de médias
américains.
Elle est actuellement en cours dans des domaines comme de
l’environnement, la santé, le droit des minorités (notamment en leur déniant le
droit de vote par des lois iniques dans les Etats dominés par les
républicains), l’économie et la finance mais pas seulement.
Ce projet n’a évidemment pas été pensé par Trump mais par
les idéologues d’extrême-droite qui sont auprès ou proches de lui ou ont été à
ses côtés comme Steve Bannon.
Trump, lui, n’a fait – si l’on peut dire – que le reprendre
à son compte parce qu’il sert ses intérêts financiers, ses projets personnels
et des fantasmes d’un monde où ne règnent que des soi-disant complots.
Sans oublier sa haine de Barack Obama d’où la destruction de
toute l’œuvre législative quelle qu’elle soit de l’ancien président centriste.
Dès lors, on comprend que la lutte pour se débarrasser de
Donald Trump n’est pas seulement alimentée par une haine d’un crétin égotiste.
Elle est un combat de la démocratie républicaine contre ses
ennemis de l’intérieur.
Donc, un combat centriste qui doit être mené à son terme
même si, aujourd’hui, la sidération de voir Trump fêter sa première année à la
Maison blanche est forte...
Alexandre Vatimbella