Alors que l’on commémore le quinzième anniversaire du 11
septembre 2001 qui détruisit les deux tours du World trade center à New York et
fit près de 3.000 morts (en comptant l’attentat contre le Pentagone à
Washington et le crash de l’avion détourné qui se dirigeait vers la Maison
blanche ou le Congrès), la campagne électorale continue à battre son plein aux
Etats-Unis.
Lors d’un discours devant la communauté LGBT, Hillary
Clinton a ainsi affirmé que la moitié des fans présents lors des meetings de
Donald Trump étaient des gens «déplorables» parce qu’ils sont «racistes,
sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes».
Devant les réactions de certains médias, le lendemain, la
centriste s’est excusée d’avoir fait cette déclaration.
Pourtant, elle n’aurait pas du faire ces excuses: elle
disait vrai.
Comme tout ceux qui, depuis un an, suivent la campagne de
Trump, le savent en écoutant ceux qui se rendent à ses réunions électorales,
non seulement, elle n’avait pas tort mais elle était sans doute en-dessous de
la réalité, à la fois, quantitativement et qualitativement…
Et, afin de se battre efficacement contre cette haine qui
envahit de plus en plus la politique américaine mais aussi celle des
démocraties républicaines occidentales, il faut bien appeler un chat, un chat,
un raciste, un raciste, un sexiste, un sexiste, une fripouille «déplorable»,
une fripouille «déplorable»!
Car, dans les meetings de Trump, cette foule souvent
fanatisée se met à crier des propos détestables tels qu’il faut emprisonner
Clinton voire la tuer.
Il suffit d’interviewer quelques uns de ses représentants
pour les entendre affirmer sans le moindre complexe que tout ce que dit Trump
est vrai, donc que les Mexicains sont des violeurs, qu’Obama n’est pas un vrai Américain
et qu’il n’aurait jamais du être président des Etats-Unis, que les journalistes
sont des menteurs, que les héros de guerre n’ont pas plus de courage que lui,
etc.
Reste que les fans de Trump sont loin d’être les seuls
personnes «déplorables» soutenant des politiciens populistes et démagogues.
Il y a ceux de Marine Le Pen en France, ceux de Nigel Farage
au Royaume Uni, ceux de Frauke Petry en Allemagne, ceux de Viktor Orban en
Hongrie et bien d’autres encore, malheureusement.
Tous ces gens qui sont souvent «racistes, sexistes,
homophobes, xénophobes, islamophobes».
Mais, chut! Il ne faut pas le dire.
Du coup, le fameux politiquement correct dénoncé sans cesse
par les extrémistes de tout bord, notamment ceux de la droite extrême et
radicale – et par les soutiens de Trump dès l’entame des primaires républicaines
–, devrait donc fonctionner pour empêcher d’«insulter» (c’est-à-dire, en
réalité, de dénoncer) ces personnages «déplorables» aux propos inqualifiables
mais surtout pas en sens inverse où ces mêmes personnages «déplorables»
pourraient, eux, s’en donner à cœur joie dans leurs débordements.
Pire, les dénoncer seraient être sur le même plan qu’eux
selon certains commentateurs qui mélangent tout et son contraire et n’ont
manifestement pas compris grand chose.
On croit rêver devant ce terrorisme «intellectuel» qui
assimile ceux qui transgressent par l’insulte et le mensonge et ceux qui les
dénoncent qui, en plus, se retrouvent anathématiser et stigmatiser pour
simplement dire ce qui est.
Des personnes «déplorables» qui seraient donc des victimes
quand on les appelle par leur nom…
Certains journalistes américains avaient déjà dénoncé ce
faux parallèle entre les attaques ordurières du clan Trump et la dénonciation
de ceux-ci par l’équipe de Clinton.
Ils ont raison et font leur métier.
D’autres ont également rejeté l’affirmation selon laquelle
les propos de Clinton sont des insultes puisqu’ils s’appuient sur la réalité.
Ils ont raison et font leur métier.
Quant au personnel politique, il faut qu’il apprenne, une
bonne fois pour toute, que tout électeur potentiel n’est pas une personne digne
d’intérêt et que l’on trouve des crapules chez ceux qui ont le droite de vote.
Et, ici, parce que l’on défend la démocratie républicaine et
les valeurs humanistes, on le répètera tant qu’il faudra, tant que ce sera
vrai.
Alexandre Vatimbella
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