«Je suis ici aujourd’hui parce que je crois en Hillary Clinton», a déclaré Barack Obama lors d’un meeting en commun avec la candidate du Parti démocrate à la présidentielle à Charlotte en Caroline du Nord.
Il a ajouté qu’elle était la plus qualifiée pour être la prochaine présidente.
Même si le soutien du président centriste pour une candidate centriste ne faisait aucun doute tellement leurs points de vue sont proches ainsi que leurs projets politiques, celui-ci est total pour celle qui, après avoir été une adversaire lors de la primaire de 2008 puis sa secrétaire d’Etat de 2009 à 2012, est devenue une amie, selon les mots même de Clinton, et son héritière politique.
Lors de son discours devant une foule conquise, il a affirmé qu’il croyait comme Hillary Clinton que les Etats-Unis étaient plus forts lorsque tous les Américains travaillaient ensemble pour faire avancer le pays, une vision éminemment centriste du consensus indispensable au succès de la nation américaine depuis son indépendance.
De même, il a estimé qu’elle savait, en tant que centriste, comment mettre sur pied des coalitions pour faire passer des mesures en trouvant les compromis nécessaires avec tous.
Il a également expliqué pourquoi il trouvait Hillary Clinton brillante et intelligente, pourquoi il l’avait choisi comme secrétaire d’Etat et pourquoi elle était la mieux qualifiée pour conduire le pays, à la fois, pour l’avenir de celui-ci mais aussi pour continuer la politique qu’il avait mis en œuvre pendant ses huit ans à la Maison blanche.
Dans le même temps, il a attaqué durement Donald Trump en expliquant que si l’on voulait une politique économique en faveur des travailleurs, il n’était pas qualifié à la différence d’Hillary Clinton.
D’autant que, selon lui, le choix des électeurs au mois de novembre sera celui du futur avec Clinton ou du retour en arrière avec Trump, celui d’une Amérique pour tous avec Clinton ou seulement pour quelques uns avec Trump.
Il a terminé son discours en disant qu’il était prêt à passer le bâton du relais à Hillary Clinton et a demandé aux Américains de voter pour elle.
De son côté, Hillary Clinton l’a loué sur sa présidence, notamment sur la sortie de la crise économique qui est survenue en 2008, juste avant le début de son premier mandat, et sur son leadership.
«Barack Obama malgré toutes les obstructions dont il a été victime a travaillé pour tout le monde», a-t-elle continué.
Puis elle a rappelé que «Ni Obama, ni moi n’aurions pu être ici en tant que président et candidate au début de l’histoire des Etats-Unis», faisant allusion à la couleur de peau d’Obama et à son sexe.
Elle est revenue sur la raison pour laquelle, malgré leurs différends pendant la campagne des primaires en 2008 il lui a proposé de devenir sa secrétaire d’Etat et pourquoi elle a accepté, parce que «Tous les deux nous aimons notre pays.»
Elle a également expliqué que «Nous avons besoin d’une économie qui marche pour tout le monde et pas seulement pour les plus nantis», comme celle qu’a voulu mettre en place Obama et que les républicains ont combattu avec vigueur, voire hargne.
C’est pourquoi, elle a pris l’engagement d’augmenter les salaires notamment le salaire minimum au niveau fédéral.
Faisant allusion à Donald Trump et à ses propos qui divisent, elle a affirmé qu’«En Amérique, nous faisons passer l’intérêt général avant notre intérêt particulier» et qu’«En Amérique nous n’enfonçons pas les autres nous les aidons en s’en sortir».
Juste avant ce meeting, le directeur du FBI, James Comey, avait fait une déclaration devant la presse pour révéler les conclusions des investigations réalisées à propos des e-mails d’Hillary Clinton lorsqu’elle était secrétaire d’Etat et le fait qu’elle avait utilisé un serveur personnel et non celui de son administration.
Selon lui, rien ne permet de la mettre en accusation parce qu’aucune faute intentionnelle ou aucune volonté de se mettre hors-la-loi n’ont été relevées même si quelques messages top secrets se sont retrouvés sur ce serveur et auraient pu être piratés.
En revanche, il a déclaré que Clinton et son équipe mais aussi le Département d’Etat avaient géré cette question des e-mails parfois de manière «imprudente».
Rappelons que d’autres secrétaire d’Etat, auparavant, avaient, eux aussi, gérés leur e-mails sur des serveurs personnels comme les républicains Condoleezza Rice et Colin Powell.
Même si cette affaire est désormais close au niveau judiciaire, les réactions des républicains – celle de Trump en particulier – montrent que, politiquement parlant, il n’en est pas de même et ces derniers devraient utiliser cette histoire jusqu’au jour de l’élection pour décrédibiliser Hillary Clinton qui, néanmoins, peut aujourd’hui pousser un ouf de soulagement.
Alexandre Vatimbella
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