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samedi 30 juillet 2016

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La question n’est pas d’aimer ou non Hillary Clinton

Les conventions des deux grands partis américains viennent de se dérouler, l’une après l’autre.
Elles ont intronisé leurs candidats qui avaient remporté sans contestation possible leurs primaires, Donald Trump du côté républicain à Cleveland, Hillary Clinton du côté démocrate à Philadelphie.
La bataille électorale mettra donc aux prises un populiste démagogue soutenu par la droite radicale pour une grande part et une centriste qui a fait alliance avec une grande partie de la gauche démocratique.
Dans un autre temps, on aurait pu dire, «que le meilleur gagne».
Mais nous ne sommes pas face à n’importe quelle élection.
Nous sommes dans le cas de figure, sondages à l’appui, où les Etats-Unis pourraient avoir à leur tête, le 8 novembre prochain, un des pires hommes politiques de ce XXI° siècle, Donald Trump.
Ceux qui le comparent avec l’acteur de série B Ronald Reagan devenu président avec un discours parfois populiste se trompent.
Reagan était un danger potentiel par certaines de ses prises de position mais il n’était pas, comme Trump, un homme inculte, un homme ignare des problèmes de son pays et de la situation du monde, un homme qui ment, un homme qui triche, un homme prêt à s’allier avec les pires ennemis de son pays pour l’emporter, un homme qui ne défendrait pas ses alliés s’ils étaient attaqués, un homme qui se dit prêt à aller frapper ses adversaires politiques, un homme qui insulte la terre entière – opposants, étrangers, femmes, minorités ethniques, etc. – sauf lui-même, un homme qui voit son pays comme une grande scène médiatique pour se vendre et vendre ses produits avant de penser à le gouverner pour le bien de tous, un homme imprévisible qui aura la force nucléaire la plus destructrice et l’armée la plus forte du monde.
Et l’on pourrait continuer cette liste effrayante où l’on doit ajouter tout ce que l’Amérique possède comme personnages douteux, haineux et arrivistes que Trump charrie avec lui, comme les politiciens Newt Gingrich, Chris Christie, Rudolph Giuliani et d’autres, comme ces supporters qui, tous les jours devant les caméras des chaînes d’information en continu, veulent mettre Clinton en prison, voire la tuer, qui se proposent d’en découdre violemment avec tous ceux qui ne vénèrent pas leur chef et souhaitent expulser tous les latinos du pays ainsi que tous les musulmans.
Car Trump a réussi à réveiller les plus bas instincts d’une partie de la population, il a libéré la parole de tous ces gens irrespectueux et hargneux qui n’attendent qu’un signal pour s’en prendre à tous les boucs émissaires qu’on leur présente.
Quand Reagan voyait l’Amérique en rose, Trump la voit du noir de la haine et de l’intolérance.
Sans oublier que Reagan était devenu un politique de longue date et avait dirigé le plus grand Etat des Etats-Unis, la Californie, il connaissait le boulot avant de rejoindre Washington alors que Trump n’a jamais rien fait en la matière.
Enfin, Reagan était beaucoup plus pragmatique que certains le craignaient alors.
Ce qui est en jeu avec la possible victoire du promoteur newyorkais, c’est l’avenir de la démocratie aux Etats-Unis mais aussi dans le monde, c’est la paix et ce sont les valeurs humanistes.
Ce n’est évidemment pas écrit d’avance mais c’est un risque bien réel qui existe et qu’il ne faut pas prendre.
C’est la raison pour laquelle, la question primordiale lors de cette élection n’est pas d’aimer ou non Hillary Clinton, c’est d’empêcher absolument l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.
Bien sûr, Hillary Clinton est compétente, présente un programme qui tient la route, possède l’expérience pour être la première présidente des Etats-Unis et elle a raison de déclarer qu’elle pense d’abord à l’avenir de son pays qu’elle voit radieux pendant que Trump ne rêve que d’un retour en arrière où les «blancs» régnaient littéralement en maître, en dépeignant les Etats-Unis actuels, première puissance de la planète faut-il le rappeler, comme l’endroit… le plus horrible sur terre!
Cependant, l’enjeu du 8 novembre, malheureusement, dépasse les simples oppositions partisanes dans une démocratie comme ce fut le cas lors des élections précédentes.
Ici, c’est le «tout sauf Trump» qui est l’impératif catégorique.
Et, bien entendu, cela implique pour les Américains de voter pour Hillary Clinton, qu’ils soient démocrates, républicains, independents, libertariens ou écologistes, qu’ils soient de droite, de gauche ou du Centre, voire «ailleurs».
Oui, la question pour tout défenseur intransigeant et responsable de la démocratie républicaine et de ses valeurs humanistes, n’est pas d’aimer ou non Hillary Clinton, c’est de faire barrage à Donald Trump.

Alexandre Vatimbella

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vendredi 29 juillet 2016

Etats-Unis. Présidentielle 2016. La coalition Clinton veut réunir Centre et Gauche

Dans son discours d’acceptation de sa désignation comme candidate du Parti démocrate à la présidentielle du 8 novembre, Hillary Clinton a voulu sceller une coalition entre le Centre et la Gauche.
La centriste a d’abord abordé ses thèmes traditionnels
Elle a martelé à plusieurs reprises son slogan «We’re stronger together» (nous sommes plus forts ensemble).
De même elle a indiqué qu’elle serait «la présidente des démocrates, des républicains et des ‘independents’».
Sans oublier, évidemment, la devise de l’église méthodiste à laquelle elle est affiliée et que sa mère lui répétait souvent: «Faire tout le bien que tu peux à tous ceux que tu peux de tous les moyens que tu peux et aussi longtemps que tu peux».
En outre, elle a repris les propositions de son programme qu’elle a développées depuis le début de sa campagne, notamment sa volonté d’offrir les mêmes opportunités à tous les Américains dans une société plus juste.
A cela, elle a ajouté un certain nombre de mesures défendues par Bernie Sanders comme une hausse substantielle du salaire minimum ou la gratuité des études supérieures pour les plus défavorisés.
Néanmoins, il ne faudrait pas en conclure qu’elle a viré à gauche.
Elle a seulement pris en compte la réalité des Etats-Unis aujourd’hui.
Rappelons que le Centrisme est un juste équilibre et que ce dernier est largement rompu dans le pays actuellement.
Après un coup de balancier très à droite lors de la présidence de George W Bush et la nécessité de remettre le pays sur les bons rails par Barack Obama après la Grande récession de 2008, il faut désormais rééquilibrer la société américaine avec plus de justice sociale et fiscale, des programmes de développement et de réparation des infrastructures tout en consolidant toute l’œuvre législative d’Obama.
Or, la Droite républicaine s’est ingéniée systématiquement pendant les huit années de présidence de ce dernier à tout bloquer dans le seul but de le voir échouer et non pour le bien des Etats-Unis mais pour celui de leur parti.
Ce n’est donc pas avec cette droite radicale, irresponsable et obstructionniste que le juste équilibre pourra être (ré)installé, ni même recherché.
D’où la légitimité pour les centristes de s’allier avec la Gauche pour les quatre prochaines années comme d’ailleurs ce fut le cas dans le passé et comme c’est le cas dans le présent dans nombre de pays.
Enfin, elle a repris son crédo pragmatiste, «faire en sorte que les choses soient faites» en expliquant que pour améliorer la société, il faut du cœur mais aussi changer les lois, il faut de l’action.
Son premier rôle, a-t-elle déclaré, sera de donner un travail bien payé à tous les Américains.
Pendant ce temps là, Donald Trump a menacé de «casser la figure» aux intervenants à la Convention démocrate qui avaient dit du mal de lui tout en prétendant que son appel aux Russes pour espionner Hillary Clinton était «sarcastique»…
A noter que le premier débat télévisé Clinton-Trump aura lieu le 26 septembre sur CNN.

Sondages des sondages au 29 juillet 2016
Situation stabilisée

Clinton
Trump
Ecart
Election projection
44,5%
43,7%
Clinton 0,8
Five Thirty Eight (1)
41,1 %
41,5%
Trump 0,4
Huffington Post
44,1%
42,8%
Clinton 1,3
New York Times
42,7%
41,8%
Clinton 0,9
Polltracker
43,9%
44,0%
Trump 0,1
Pure Polling
44,8%
43,4%
Clinton 1,4
Real Clear Politics
44,7%
45,6%
Trump 0,9
270 to win (1) (2)
43,8%
42,2%
Clinton 1,6
(1) Prend en compte 3 candidatures (+ Gary Johnson – Libertarian party)
(2) Prend en compte un mois de sondage alors que les autres prennent
en compte autour de 15 jours de sondages


Alexandre Vatimbella

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jeudi 28 juillet 2016

Etats-Unis. Présidentielle 2016 - Convention démocrate: d’Obama à Kaine, l’humanisme progressiste à l’honneur

En attendant ce soir où Hillary Clinton fera son premier discours en tant que candidate officielle du parti, la Convention démocrate de Philadelphie a connu des moments forts hier soir.
Les discours de Barack Obama, de Joe Biden et celui de Tim Kaine après sa désignation comme candidat à la vice-présidence, ont montré la vitalité de l’humanisme progressiste dans le parti, une sorte d’écho à la gauchisation de certains de ses militants autour des thèses du sénateur socialiste du Vermont, Bernie Sanders.
Car c’est bien autour du Centrisme et du centre-gauche que les interventions du président en place et de son vice-président et de son éventuel successeur se sont placées.
Que ce soit Obama, Biden ou Kaine, tous ont parlé de la nécessaire bataille pour sortir les plus démunis de la pauvreté mais aussi de l’importance de la classe moyenne et de son renforcement ainsi que de l’indispensable contribution des plus riches à l’effort du pays pour qu’il soit plus juste.
Mais sans le sacrifice d’une économie ouverte qui est la clé de la prospérité partagée et le moteur du progressisme qui permet d’offrir de meilleurs salaires, une couverture santé universelle, un accès pour tous aux études supérieures et la prise en charge de tous les enfants défavorisés sans oublier les programmes pour lutter contre le réchauffement climatique ou ceux pour assurer la sécurité des Américains.
Barack Obama a ainsi défendu son bilan et rappelé les réussites de sa présidence plombée au départ par la Grande récession dont il a réussi à faire sortir les Etats-Unis par des aides, en particulier à une industrie automobile sinistrée avec, à la clé, un chômage au plus bas depuis plus de huit ans.
Et selon lui, la seule qui pourra poursuivre avec succès ses politiques est Hillary Clinton.
Il lui a rendu un hommage particulièrement fort en déclarant qu’«Il n’y a jamais eu une femme ou un homme, ni même moi ou Bill (Clinton) qui a été plus qualifié pour être présidente des Etats-Unis», ajoutant dans la foulée, «Elle est capable et elle est prête à être la prochaine commandant en chef».
Au terme de ses deux mandats à Washington, il a affirmé, «Je suis plus optimiste sur le futur de l’Amérique que je l’ai été auparavant».
Obama s’est aussi félicité du choix de Tim Kaine comme colistier d’Hillary Clinton et a rendu hommage à son parcours politique mais aussi d’homme engagé avec succès dans des causes sociales.
Pendant ce temps, sur Fox news, le commentateur réactionnaire et soutien de Donald Trump, Bill O’Reilly, pour tenter de relativiser le discours unanimement salué de Michelle Obama, le premier jour de la convention, a expliqué que, bien sûr, la Maison blanche avait bien été construire «en partie» par des esclaves noirs mais que ceux-ci avaient été bien traités…

Sondages des sondages au 28 juillet 2016
Donald Trump en reflux

Clinton
Trump
Ecart
Election projection
44,0%
43,5%
Clinton 0,5
Five Thirty Eight (1)
40,8 %
41,3%
Trump 0,5
Huffington Post
44,1%
42,8%
Clinton 1,3
New York Times
42,7%
41,8%
Clinton 0,9
Polltracker
44,4%
44,1%
Clinton 0,3
Pure Polling
44,8%
43,2%
Clinton 1,6
Real Clear Politics
44,6%
45,7%
Trump 1,1
270 to win (1) (2)
44,0%
42,2%
Clinton 1,8
(1) Prend en compte 3 candidatures (+ Gary Johnson – Libertarian party)
(2) Prend en compte un mois de sondage alors que les autres prennent
en compte autour de 15 jours de sondages


Alexandre Vatimbella

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jeudi 21 juillet 2016

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Face aux Trump, Poutine et Daech, l’évidente urgence d’Europe

Que l’on comprenne bien, l’union de l’Europe n’est pas un souhait, un espoir, une utopie.
C’est une nécessité absolue.
C’est une évidente urgence.
Devant les menaces qui pèsent sur le vieux continent et la trahison de la Grande Bretagne, les Européens, pour sauver ce qu’ils sont et ce qu’ils ont bâti en plus de trois millénaires, doivent construire leur futur ensemble… ou disparaître.
Quand on voit la politique impérialiste russe de Poutine avec, notamment, ses visées sur des pays satellisés autrefois par l’Union soviétique, continuant en cela les entreprises tsaristes, c’est une évidence.
Quand on voit les crimes de Daech et du terrorisme islamique avec leur volonté de détruire l’Europe et ses valeurs, c’est une évidence.
Quand on voit qu’une partie du peuple américain soutien le dangereux populiste Donald Trump qui vient de dire que, s’il est élu, son pays ne soutiendra pas systématiquement ses alliés de l’OTAN devant une agression extérieure et qui veut tourner le dos à la mondialisation, le tout dans un double mouvement d’isolationnisme politique et de protectionnisme économique, c’est une évidence.
Mais c’est aussi une évidence quand on voit la montée en puissance de l’armée chinoise et des revendications de Pékin en matière territoriale.
C’est aussi une évidence quand on voit l’instabilité chez tous les voisins de l’Europe, à commencer par la Turquie.
C’est aussi une évidence quand on voit la montée en puissance des populismes démagogiques dans la plupart des pays européens.
C’est encore une évidence quand il faut trouver des solutions urgentes et humanistes aux problèmes de l’immigration.
C’est toujours une évidence quand il faut se mobiliser pour notre environnement et maîtriser le réchauffement climatique.
Oui, il faut que tous les Européens qui veulent passer à la vitesse supérieure se réunissent le plus rapidement possible pour renforcer l’union économique et financière, pour créer une véritable union politique, pour mettre sur pied une indispensable armée mais également une police.
Tout cela pour recréer de la croissance économique, pour approfondir la démocratie républicaine, pour assurer la sécurité et pour, in fine, un vivre mieux de chaque Européen.
Tout cela pour permettre aux peuples d’avoir l’espoir des lendemains meilleurs et de sentir cette énergie d’un avenir commun où l’impossible d’hier devient le possible de d’aujourd’hui.
Mais, surtout, parce que, pour en revenir au début, c’est une nécessité absolue.
Et que l’on soit bien conscient que demain, ce sera trop tard.
Le XXI° siècle n’attendra pas l’Europe.
A elle de ne pas le manquer.

Alexandre Vatimbella
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mardi 19 juillet 2016

Etats-Unis. Présidentielle USA 2016 - Le mensonge, mode de fonctionnement des Trump.

On avait Donald qui va racontant autant de fadaises qu’il le pouvait, plus elles sont grosses plus elles lui plaisent ainsi qu’à ses fans transis.
Voilà maintenant sa femme, Melania, qui semble avoir également beaucoup de problèmes avec la vérité.
Non seulement elle a arrangé son cv pour s’attribuer des diplômes universitaires et une expérience professionnelle qu’elle n’a pas tout en enjolivant nettement au passage la situation sociale de ses parents, mais voilà qu’elle vient de donner un discours à la Convention républicaine de Cleveland qu’elle prétend avoir écrit toute seule ce que contredit son entourage qui parle de texte écrit par ses conseillers.
Surtout, il s’agit d’un très mauvais plagiat du discours donné en 2008 par… Michelle Obama, à la Convention démocrate!
Du coup, si son mari est élu le 8 novembre prochain, les Américains auront deux menteurs pour le prix d’un, un slogan bien moins glamour que celui de Bill Clinton en 1992 qui promettait deux Clinton pour le prix d’un s’il était élu.
Mais cette histoire de plagiat n’est qu’une pièce d’un puzzle où haine, division, mensonges, platitudes ont été le lot commun de tous les intervenants lors du premier jour de cette convention dont le but était de donner de la crédibilité à la candidature du promoteur newyorkais, tout en essayant de montrer un Parti républicain uni.
Entreprise pour le moins raté.
Cela a commencé par une joute entre les fans de Trump et ceux qui l’abhorrent, ce qui a provoqué une suspension de séance.
Cela a continué avec des discours de haine, visant en particulier Hillary Clinton où le summum fut atteint lorsqu’une femme dont le fils a été tué lors de l’attaque du consulat américain de Benghazi est venue déverser tout un flot de mensonges, d’acrimonies et de détestation qui fut, évidemment, applaudi par toute la salle.
Un moment qui résume parfaitement ce qu’est ce mouvement populiste et démagogue où l’insulte, la colère et l’intolérance font figures de projet politique.
D’autres interventions, comme celle de l’ancien maire de New York, Rudolph Giuliani, où la platitude le disputait aux contre-vérités, ont suivi jusqu’à l’apothéose du plagiat de madame Trump dont les médias ont tout de suite fait leurs choux gras.
Bien entendu, les deux jours prochains seront du même acabit, il suffit de voir le programme et le nom des intervenants pour s’en convaincre.
L’apothéose aura lieu avec le discours de Donald Trump qui pourrait être encore plus agressif que d’habitude.
Tout cela n’est pas particulièrement étonnant, une convention étant un moment où l’on se retrouve entre soi pour fêter son candidat et tenter de donner une dynamique en vue de l’élection générale tout en tapant sur le candidat du parti opposé.
Pour autant, c’est également le lieu où l’on doit tendre la main à tous ceux qui ne partagent pas votre vision politique mais qui pourraient néanmoins voter pour vous.
Or, sur ce que l’on a vu de cette première journée et même si le tir est corrigé, il semble impossible que le Parti républicain tel qu’il est aujourd’hui, pris en otage par un Trump qui n’est que la conséquence de ses dérives populistes et irresponsables depuis plus de vingt ans et, surtout, depuis l’élection de Barack Obama.
On ne voit pas comment, à l’heure actuelle, un seul électeur centriste, par exemple, pourrait mettre un bulletin Trump dans l’urne le 8 novembre.
Pourtant, on prête au candidat républicain la volonté de se présenter comme celui qui refuse la droite radicale de son parti et la gauche du Parti démocrate en insistant sur le fait qu’il est au centre et qu’Hillary Clinton, en ayant reçu les soutiens d’Elisabeth Warren et de Bernie Sanders, les deux égéries des «liberals», serait une candidate socialiste.
Avec le choix de son colistier, le conservateur proche de l’extrême-droite, Mike Pence, cela ressemble à la quadrature du cercle en matière de manipulation de l’opinion.
Déjà, néanmoins, Trump a testé une nouvelle posture ces dernières semaines, être le candidat antisystème, c’est-à-dire que ses ennemis sont à la fois les démocrates et les républicains…

Alexandre Vatimbella

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dimanche 17 juillet 2016

Etats-Unis. Présidentielle 2016 - Convention républicaine: recherche centristes désespérément

Ce lundi s’ouvre la Convention républicaine à Cleveland dans l’Ohio qui va officialiser le triomphe lors des primaires de Donald Trump qui sera donc le candidat du parti pour l’élection générale du 8 novembre.
Elle validera également le choix de son colistier, Mike Pence, le gouverneur ultraconservateur de l’Indiana et compagnon de route de l’organisation d’extrême-droite du Tea Party.
Ce dernier choix, fait presque à contrecœur par le promoteur newyorkais qui préférait Chris Christie, confirme néanmoins le positionnement du Parti républicain à la droite extrême de l’échiquier politique si jamais il y avait eu un doute à ce sujet ces dernières années.
Si le ticket Trump-Pence va rassurer les conservateurs du parti et plaire aux républicains purs et durs, il risque d’être incapable de transcender les lignes partisanes, ce qui est une obligation pour remporter la présidentielle.
En effet, les Américains qui se disent républicains représentent un potentiel de 30% de l’électorat contre plus de 35% pour ceux qui se disent démocrates, le reste, un peu plus de 30%, étant des «independents» dont 10% sont proches des républicains, 10% des démocrates et 20% sont de vrais indépendants qui peuvent changer leur vote.
Or, ces derniers n’ont strictement aucune envie de voter, pour l’instant, en faveur d’un démagogue populiste allié à un conservateur rétrograde, tous deux proches de l’extrême-droite.
Et l’arithmétique est sans pitié pour les républicains depuis 1992 où sur six élections présidentielles, ils n’ont remporté la majorité du vote populaire qu’une seule fois, en 2004, lors de la réélection de George W Bush sur fond de peur suite à l’attentat terroriste du 11 septembre et d’une campagne particulièrement détestable contre le candidat démocrate, justement parce qu’ils ont été incapables de séduire cette Amérique modérée mais aussi les noirs, les latinos, les asiatiques, les femmes et les jeunes.
En outre, le choix de Pence (qui était en compétition avec le gouverneur opportuniste de New Jersey, Chris Christie, et l’ancien leader des républicains à la Chambre des représentants, Newt Gingrich, un homme de la droite radicale) montre une nouvelle fois l’absence totale de centristes dans un parti qui a pourtant compté dans ses rangs les premiers de l’histoire des Etats-Unis.
Ainsi, si l’on met à part les Pères fondateurs de la nation américaine, notamment l’un d’entre eux, James Madison, qui étaient des modérés proches des thèses du Centre d’aujourd’hui, les deux premiers grands centristes –par ailleurs, deux grands présidents – furent Abraham Lincoln et Theodore Roosevelt.
De manière étonnante, ces deux hommes ne sont guères plus cités par les républicains, surtout le second, qui leur préfèrent Ronald Reagan (sic) mais sont devenus de véritables héros pour… les centristes démocrates!
Abraham Lincoln est le modèle du centriste Barack Obama depuis toujours, celui qui était sa référence durant toute sa campagne de 2008 et pas seulement parce qu’il a aboli l’esclavage mais parce qu’il a lutté pour garder en vie la seule démocratie au monde à l’époque et parce qu’il s’est toujours battu pour unir plutôt que pour séparer.
Lincoln qui est aussi une référence pour la candidate centriste à la présidentielle de cette année, Hillary Clinton, qui vient de donner un discours important sur la cohésion indispensable au pays à Springfield, la capitale de l’Illinois où il fut élu pour la première fois.
Quant à Theodore Roosevelt, Barack Obama le cita régulièrement lors de sa campagne de 2012 et donna un discours particulièrement remarqué à Osawatomie (Kansas) en 2011 sur les inégalités sociales, là où en 1910, Roosevelt présenta le programme de sa nouvelle politique centriste et progressiste, le «New nationalism».
S’il y avait encore des centristes en nombre au Parti républicain dans les années 1960 avec comme chefs de file des hommes comme Nelson Rockefeller ou George Romney (le père de Mitt Romney, le candidat républicain à la présidentielle de 2012), ils ont pratiquement disparus aujourd’hui avec des élus qui se comptent sur les doigts d’une main et qui la jouent, la plupart du temps, profil bas, comme Susan Collins, sénatrice du Maine, ou qui, par opportunisme électoral, reprennent les thèses des conservateurs extrémistes, comme John McCain, voire qui jettent l’éponge comme l’ancienne sénatrice du Maine, Olympia Snowe.
Pendant ce temps, les démocrates ont eu quatre présidents centristes, Lyndon Johnson, Jimmy Carter, Bill Clinton et Barack Obama, sans parler de leurs candidats battus par des républicains comme John Kerry face à George W Bush.
Cette absence de courant centriste digne de ce nom chez les républicains est un handicap grave pour le parti et toutes les tentatives de le recentrer ces dernières années ont échoué à cause de conservateurs extrémistes qui sont les mêmes qui ont bloqué les institutions à Washington et qui empêchent qu’un nouveau juge soit nommé à la Cour Suprême.

Alexandre Vatimbella

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vendredi 15 juillet 2016

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Nice: la fête de la liberté ensanglantée

Après New York, Paris, Bruxelles, voici Nice avec son camion fou et ses 84 morts dont de nombreux enfants un jour de fête nationale, un 14 juillet, le jour de fête de la liberté, cette liberté honnit par les islamistes et pour laquelle nous nous sommes tant battus.
Il est bon ton dans certains milieux et certains salons d’expliquer, de comprendre, voire de compatir, aux terroristes islamistes – en particulier ceux qui sont nés ou qui vivent dans nos pays – qui ont choisi la violence et de tuer des innocents parce que l’Occident, l’Europe, la France, la démocratie, la république et que sais-je encore, la vie tout court, ont été durs avec eux, les reléguant dans des banlieues-ghettos, ne leur offrant aucun avenir, refusant de les intégrer, etc.
Admettons un instant que tout cela soit vrai et constitue l’essentiel de la radicalisation de ces hommes et de ces femmes ainsi que de leur passage à l’acte.
Au cours de trois dernières années, mais on pourrait remonter encore plus loin, combien d’attentats de tueries ignobles n’ont pas été le fait d’islamistes ou de personnes s’y référant?
Et où ont-ils frappés ces combattants soit disant anti-impérialistes et anticolonialistes comme les considèrent ces donneurs de leçons dont je parlais plus haut?
En France, en Belgique, en Russie mais aussi aux Etats-Unis, au Canada mais aussi en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Nigéria, au Mali, au Burkina Faso mais aussi aux Philippines, en Indonésie mais aussi au Pakistan, en Inde, en Afghanistan mais aussi en Irak, en Syrie, au Yémen, en Turquie, en Egypte, en Libye ou même en Arabie Saoudite, le pays qui est un de leur principal bailleur de fonds.
Voilà une liste de pays – malheureusement non-limitative – où les terroristes ont frappé.
Dont une majorité qui ne sont pas occidentaux ou européens et qui ne sont pas des démocraties.
Et la majorité des morts qu’ils ont causés ne sont pas des occidentaux.
Parce que l’Islam n’est pas le véhicule pour se venger de la soi-disant méchanceté l’Occident, même si il est utilisé comme tel par certaines racailles trop heureuses de trouver un motif pour assassiner le plus de monde possible, c’est une religion qui prétend à l’hégémonie et condamne toutes les autres et, bien sûr, les athées et les agnostiques.
Et oui, il existe une lecture pacifique du Coran mais elle n’est pas du tout universellement reconnue dans le monde musulman, loin de là.
Et oui, aussi, l’islam radical, ce sont tous ces pauvres bougres enrôlés de force par Isis, Al Qaida, Boko Haram, les Talibans, Morabitoun et autres organisations qui ont promu le meurtre en action politique quotidienne et qui sont souvent obligés d’être des tueurs et des kamikazes.
Les jeunes filles enlevées par Boko Haram dans les pays africains où le groupe sévit – dont certaines n’ont pas plus de dix ans – sont envoyées de force avec des bombes reliées à des minuteries sur les marchés et dans les rues quand elles ne préfèrent pas être volontaires pour échapper à leurs tortionnaires et à l’horreur de leur existence quotidienne en espérant que quelqu’un sera capable de désamorcer la bombe qu’elles portent.
Quant à l’assassin de Nice qui a foncé avec son camion, nous ne savons pas encore et nous ne saurons peut-être jamais s’il s’était radicalisé.
Il se peut très bien qu’il se soit décidé sans en parler avec personne et sans rien mettre sur des réseaux sociaux.
C’est pour cela que les attaques de la Droite et de l’extrême-droite vis-à-vis du gouvernement et de son soi-disant laxisme dans cette affaire sont indécentes en l’état actuel de l’enquête.
Comment pourrait-on trouver quelqu’un qui n’a aucun lien avec les organisations terroristes?!
Néanmoins, il n’est pas besoin de chercher un lien explicite entre son geste et l’appel au djihad.
Il suffit de penser que, quels qu’aient été ses problèmes de couple, de travail, de relation avec la société ou même mentaux, il savait, de par les médias et la propagande des terroristes islamiques que l’on pouvait, avec la bénédiction d’une religion, fut-ce d’une de ses interprétations discutable, écraser des centaines de personnes.
Voilà qui lui a suffi pour passer à l’acte car il serait tout aussi incompréhensible d’affirmer que tout individu violent, dépressif, voire désespéré, va prendre le volant d’un camion pour foncer sur une foule afin de tuer des dizaines de gens qui ne lui ont rien fait…
Et nier cet état de fait fera en sorte de ne rien régler et que, dans le futur, nombre d’individus qui n’auront aucun lien visible avec les groupes terroristes ou avec leur idéologies meurtrières, passent de plus en plus à l’acte.
Alors, au nom de l’humanisme, au nom de la liberté, au nom du respect, au nom de la défense de ce que nous sommes et de ce que nous voulons être, nous avons le droit de demander des comptes à l’Islam, à une religion qui, par son livre saint, le Coran, encourage ses fidèles à faire «la guerre à ceux qui ne croient point en Dieu ni au jour dernier, qui ne regardent point comme défendu ce que Dieu et son apôtre ont défendu, et à ceux d’entre les hommes des Ecritures qui ne professent pas la vraie religion», c’est-à-dire à tous ceux qui ne sont pas musulmans.
Oui, il est légitime de lui demander s’il est compatible avec la démocratie républicaine.
Existe-t-il un exemple?

Alexandre Vatimbella



dimanche 10 juillet 2016

Le Focus. Chantages et menaces, seules armes de la Russie?

De ses années communistes et d’empire soviétique, la Russie de Vladimir Poutine a gardé ce comportement d’agressivité continuelle sur la scène internationale.
Dernière réaction en date, les déclarations martiales après le sommet de l’OTAN et la décision prise par celle-ci de renforcer sa présence militaire face aux provocations constantes russes de toutes sortes.
Pour être reconnue comme grande puissance alors même que les fondations du régime étaient d’une friabilité extrême comme le prouvera son auto-effondrement dans les années 1990 – et non pas une quelconque conspiration capitaliste –, l’URSS montrait constamment les dents et était dans la menace constante d’un point de vue rhétorique.
Si Gorbatchev puis Eltsine ont essayé de changer cela avec un certain courage, ils ont échoué parce que la communauté internationale se méfait toujours d’une Russie qui, tout au long se son histoire, a plutôt utilisé une diplomatie musclée qu’un soft power.
Surtout, parce que la Russie a systématiquement refusé de faire son aggiornamento, non pas pour rentrer dans le rang mais pour s’adapter à la nouvelle donne qui était celle de la mondialisation, de la globalisation et du leadership américain puis d’un duo Etats-Unis-Chine et à ce que le pays était en réalité, une puissance économique de seconde zone, en lambeaux et que seules les matières premières permettaient de maintenir en vie.
Plutôt que de jouer une mondialisation ouverte et s’attaquer au délabrement de son économie grâce aux rentrées de devises venant du pétrole et du gaz, ce qui aurait demander courage, responsabilité et capacité, la Russie, avec l’arrivée de Poutine, a choisi l’affrontement à l’extérieur et la corruption ainsi que la chasse aux opposants à l’intérieur, seul moyen à sa disposition aux yeux du maître du Kremlin pour demeurer un pays qui compte.
C’est évidemment dommage pour la paix et l’entente entre les peuples.
C’est encore plus dommageable pour la Russie et ses citoyens.
Abreuvée jusqu’à plus soif de propagande et de fausses informations, voire de tricheries organisées (comme celle du dopage de l’ensemble des sportifs du pays pour gagner des compétitions et vanter ainsi la grandeur du pays), vivant dans le culte d’un passé héroïque largement exagéré – avec une admiration d’une partie importante d’entre elle envers le boucher Staline – la population russe s’est rangée derrière le va-t-en-guerre Poutine espérant dans la renaissance du pays par un coup de baguette magique.
Ce dernier n’a d’ailleurs qu’un plan basique et extrêmement dangereux, se confronter le plus possible aux Etats-Unis et à ses alliés, notamment l’Union européenne.
On l’a vu en Crimée.
On le voit en Syrie.
Sans parler de toutes les prises de position sur de multiples questions, uniquement parce les Etats-Unis et l’Europe ont dit le contraire.
Il espère ainsi qu’on le reconnaîtra à sa juste valeur sur la scène internationale et qu’on fera une place à la Russie dans le concert des superpuissances.
Or, ces dernières qui ne sont que deux, les Etats-Unis et la Chine à un degré moindre pour l’instant, n’ont aucune envie de faire assoir la Russie de Poutine à leurs côtés et ce dernier le sait bien.
Pour autant, afin de garder son pouvoir, il doit concrétiser cette ambition jusqu’à jouer avec la paix mondiale et les intérêts de son pays.
L’exemple le plus frappant est ce rapprochement improbable entre la Russie et la Chine, deux pays qui se regardent en chiens de faïence depuis des siècles.
La puissance économique et militaire de la Chine est bien plus dangereuse pour la Russie que pour les Etats-Unis ou l’Union européenne.
Le marché russe est très intéressant pour les produits chinois alors que ceux de la Russie n’ont quasiment aucun intérêt pour la Chine, ce qui risque à terme de tuer une grande partie du tissu industriel russe.
Les grands espaces vides de population de la Russie sont une aubaine pour la Chine qui rêve de les peupler avec ses ressortissants avant sans doute de les réclamer, les différends frontaliers et territoriaux entre les deux pays étant extrêmement nombreux et n’ont jamais cessé même au temps de l’entente Mao-Staline.
Devant une Russie très mal en point, en grande partie de par sa faute, Poutine n’a en effet que les armes des menaces et du chantage pour parvenir à ses fins.
Et l’on sait, malheureusement, que celles-ci sont capables de causer des tragédies.

Alexandre Vatimbella
© 2016 LesNouveauxMondes.org



mercredi 6 juillet 2016

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Brexit ou quand la Grande Bretagne tourne le dos à son glorieux passé

La mondialisation a fait le Royaume Uni et il ne peut exister sans elle.
Jamais un petit pays comme lui n’aurait pu en effet devenir la première puissance mondiale sans la mondialisation dont il est un des créateurs et sans doute le principal bénéficiaire dans l’Histoire.
L’empire britannique sur lequel le soleil ne se couchait jamais comme aimait à le penser la reine Victoria a pu s’édifier parce que le pays avait décidé de s’ouvrir à l’extérieur – seul moyen pour lui de ne pas être asphyxié en tant qu’île – et a montré la voie aux autres nations européennes et du monde entier pour se développer.
A l’inverse, la Chine a perdu son rang de première puissance mondiale dans le même temps en se calfeutrant derrière ses frontières et ce n’est qu’en les rouvrant à la fin du XX° siècle qu’elle a pu récupérer son ancien statut.
Tourner le dos à l’Union européenne selon les tenants du brexit devrait permettre au Royaume Uni de redevenir une puissance mondiale.
Outre le fait qu’en se recroquevillant derrière ses frontières, aucun pays n’a pu y parvenir, ce qu’avait très bien compris Theodore Roosevelt qui encouragea les Etats-Unis à se mondialiser en construisant une flotte digne de ce nom au début du XX° siècle, les Européens ne sont plus le centre du monde et n’y parviendront plus chacun de leur côté, c’est une évidence.
De plus, c’est l’Union européenne qui a permis à la Grande Bretagne de ne pas être rétrogradée dans la division inférieure et, surtout, de devenir la cinquième puissance économique mondiale en bénéficiant à plein du grand marché européen.
Cet abandon
Contrairement à ce que croient les Britanniques qui ont voté pour le brexit, cet acte n’est pas celui d’un grand peuple au destin magnifique qui regarde vers le large mais celui d’un petit peuple au repli mesquin qui se regarde dans la glace.

Alexandre Vatimbella


Etats-Unis. Présidentielle 2016 - Barack Obama: «Je crois en Hillary Clinton»

«Je suis ici aujourd’hui parce que je crois en Hillary Clinton», a déclaré Barack Obama lors d’un meeting en commun avec la candidate du Parti démocrate à la présidentielle à Charlotte en Caroline du Nord.
Il a ajouté qu’elle était la plus qualifiée pour être la prochaine présidente.
Même si le soutien du président centriste pour une candidate centriste ne faisait aucun doute tellement leurs points de vue sont proches ainsi que leurs projets politiques, celui-ci est total pour celle qui, après avoir été une adversaire lors de la primaire de 2008 puis sa secrétaire d’Etat de 2009 à 2012, est devenue une amie, selon les mots même de Clinton, et son héritière politique.
Lors de son discours devant une foule conquise, il a affirmé qu’il croyait comme Hillary Clinton que les Etats-Unis étaient plus forts lorsque tous les Américains travaillaient ensemble pour faire avancer le pays, une vision éminemment centriste du consensus indispensable au succès de la nation américaine depuis son indépendance.
De même, il a estimé qu’elle savait, en tant que centriste, comment mettre sur pied des coalitions pour faire passer des mesures en trouvant les compromis nécessaires avec tous.
Il a également expliqué pourquoi il trouvait Hillary Clinton brillante et intelligente, pourquoi il l’avait choisi comme secrétaire d’Etat et pourquoi elle était la mieux qualifiée pour conduire le pays, à la fois, pour l’avenir de celui-ci mais aussi pour continuer la politique qu’il avait mis en œuvre pendant ses huit ans à la Maison blanche.
Dans le même temps, il a attaqué durement Donald Trump en expliquant que si l’on voulait une politique économique en faveur des travailleurs, il n’était pas qualifié à la différence d’Hillary Clinton.
D’autant que, selon lui, le choix des électeurs au mois de novembre sera celui du futur avec Clinton ou du retour en arrière avec Trump, celui d’une Amérique pour tous avec Clinton ou seulement pour quelques uns avec Trump.
Il a terminé son discours en disant qu’il était prêt à passer le bâton du relais à Hillary Clinton et a demandé aux Américains de voter pour elle.
De son côté, Hillary Clinton l’a loué sur sa présidence, notamment sur la sortie de la crise économique qui est survenue en 2008, juste avant le début de son premier mandat, et sur son leadership.
«Barack Obama malgré toutes les obstructions dont il a été victime a travaillé pour tout le monde», a-t-elle continué.
Puis elle a rappelé que «Ni Obama, ni moi n’aurions pu être ici en tant que président et candidate au début de l’histoire des Etats-Unis», faisant allusion à la couleur de peau d’Obama et à son sexe.
Elle est revenue sur la raison pour laquelle, malgré leurs différends pendant la campagne des primaires en 2008 il lui a proposé de devenir sa secrétaire d’Etat et pourquoi elle a accepté, parce que «Tous les deux nous aimons notre pays.»
Elle a également expliqué que «Nous avons besoin d’une économie qui marche pour tout le monde et pas seulement pour les plus nantis», comme celle qu’a voulu mettre en place Obama et que les républicains ont combattu avec vigueur, voire hargne.
C’est pourquoi, elle a pris l’engagement d’augmenter les salaires notamment le salaire minimum au niveau fédéral.
Faisant allusion à Donald Trump et à ses propos qui divisent, elle a affirmé qu’«En Amérique, nous faisons passer l’intérêt général avant notre intérêt particulier» et qu’«En Amérique nous n’enfonçons pas les autres nous les aidons en s’en sortir».
Juste avant ce meeting, le directeur du FBI, James Comey, avait fait une déclaration devant la presse pour révéler les conclusions des investigations réalisées à propos des e-mails d’Hillary Clinton lorsqu’elle était secrétaire d’Etat et le fait qu’elle avait utilisé un serveur personnel et non celui de son administration.
Selon lui, rien ne permet de la mettre en accusation parce qu’aucune faute intentionnelle ou aucune volonté de se mettre hors-la-loi n’ont été relevées même si quelques messages top secrets se sont retrouvés sur ce serveur et auraient pu être piratés.
En revanche, il a déclaré que Clinton et son équipe mais aussi le Département d’Etat avaient géré cette question des e-mails parfois de manière «imprudente».
Rappelons que d’autres secrétaire d’Etat, auparavant, avaient, eux aussi, gérés leur e-mails sur des serveurs personnels comme les républicains Condoleezza Rice et Colin Powell.
Même si cette affaire est désormais close au niveau judiciaire, les réactions des républicains – celle de Trump en particulier – montrent que, politiquement parlant, il n’en est pas de même et ces derniers devraient utiliser cette histoire jusqu’au jour de l’élection pour décrédibiliser Hillary Clinton qui, néanmoins, peut aujourd’hui pousser un ouf de soulagement.

Alexandre Vatimbella

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