L’histoire des instituts de sondage américains est jalonnée d’erreurs et d’approximations qui viennent de la complexité de sonder un pays comme les Etats-Unis mais également de toute une série de biais sur les échantillons qui sont choisis, voire du sérieux avec lequel sont conduites les enquêtes ou les méthodes utilisées.
On ne parle même pas des instituts qui sont proches des partis politiques et qui brouillent encore plus les cartes en publiant des sondages qui sont souvent plus favorables à leur camp.
Ou bien les médias qui ne publient que ceux qui vont dans leur sens idéologique et partisan.
C’est pourquoi, les deux derniers sondages qui viennent de sortir sur la présidentielle du 8 novembre et qui montrent une montée de Donald Trump doivent être interprété avec précaution.
D’abord parce qu’ils sont encore beaucoup trop loin du scrutin pour donner le sens que va prendre celui-ci.
Ce qui vaut évidemment pour tous les autres publiés jusqu’à présent.
A la même époque, Jimmy Carter battait Ronald Reagan, George H Bush battait Bill Clinton, John Kerry battait George W Bush et Mitt Romney battait Barack Obama…
Ensuite, parce que la récente victoire de Donald Trump aux primaires républicaines lui a donné – s’il en avait besoin de plus! – une couverture média supplémentaire ainsi qu’une dynamique de la victoire qui a toujours eu une répercussion dans les sondages lors de toutes les présidentielles.
D’autant que n’étant plus que le seul républicain en course, il commence à récupérer tout doucement les intentions de vote qui se portaient sur les autres candidats du parti même si des résistances ont encore lieu actuellement.
Toujours est-il que l’institut Ipsos pour Reuters donne Hillary Clinton à 41% et Donald Trump à 40% alors que l’institut Gravis pour One America news network donne Hillary Clinton à 48% et Donald Trump à 46%.
Même si les deux instituts sont connus pour favoriser souvent les candidats républicains face à ceux du Parti démocrate et que Gravis se soit singularisé en donnant des résultats farfelus lors de nombre de scrutins, il semble bien qu’il y ait, actuellement, un resserrement des intentions de vote entre les deux candidats.
Côté démocrate, une des explications que l’on peut donner, c’est que la bataille pour les primaires continue.
Si Bernie Sanders ne peut plus l’emporter, son duel avec Hillary Clinton produit naturellement de la division et de l’animosité entre les deux camps.
Ainsi, comme ce fut les cas en 2008 lorsque nombre de sympathisants de Clinton affirmaient à la même époque qu’ils ne voteraient pas pour Obama à l’élection générale, nombre de sympathisants de Sanders disent la même chose à propos de Clinton aujourd’hui.
Mais, après la Convention démocrate de Denver, les électeurs de Clinton se tournèrent sans problème vers Obama et l’on peut supposer que ceux de Sanders feront de même avec Clinton après la Convention de Philadelphie, d’autant que le sénateur du Vermont a affirmé qu’il avait, au moins, une chose en commun avec l’ancienne secrétaire d’Etat, la volonté de faire battre Trump par tous les moyens possibles.
Alexandre Vatimbella
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