La primaire démocrate de Caroline du Sud qui s’est tenue le samedi 27 février a vu un raz-de-marée d’Hillary Clinton face à Berrnie Sanders.
L’ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama l’a emporté avec 73,5% des voix contre 26% au sénateur du Vermont.
Surtout, ce vote a montré sa capacité à mobiliser en sa faveur l’électorat afro-américain après avoir rassemblé autour d’elle la majorité de l’électorat hispanique dans le Nevada.
De plus, en Caroline du Sud, elle a réduit l’écart avec Sanders dans l’électorat blanc.
Pour les commentateurs, cette victoire nette et sans appel pourrait bien être pour Clinton ce fameux «momentum», cette dynamique, qui permet à un candidat de décoller réellement dans une élection et éventuellement de ne plus pouvoir être rejoint par ses adversaires.
Nous n’en sommes pas encore là d’autant que Bernie Sanders qui n’était même pas en Caroline du Sud lors du scrutin a non seulement indiqué qu’il continuait la course à l’investiture mais qu’il était persuadé d’en sortir vainqueur fin juillet à la Convention démocrate de Philadelphie.
Dans son discours de remerciement aux électeurs démocrates de l’Etat, Hillary Clinton a, encore une fois, parlé de rassemblement et d’unité du peuple américain, s’en voulant la leader alors que cette campagne électorale est marquée par des discours, tant du côté républicain que du côté de son opposant démocrate, Bernie Sanders, diviseurs, partisans et clientélistes.
De ce point de vue, même si ses déclarations se déportent parfois un peu vers le centre-gauche ces dernières semaines, particulièrement sur la question sociale et les inégalités de revenus, Clinton n’en garde pas moins les fondamentaux de son positionnement centriste traditionnel de ces vingt dernières années.
«Malgré ce que vous entendez, nous ne n’avons pas besoin que l'Amérique soit forte à nouveau – l'Amérique n’a jamais cessé d’être forte. Mais nous devons vraiment faire de l’Amérique un pays uni. Au lieu de construire des murs, nous devons démolir des barrières. Nous devons montrer, par tout ce que nous faisons, que nous sommes vraiment ensemble pour le faire.»
Sans oublier la référence aux opportunités pour tous.
Des propos qui rappellent une nouvelle fois qu’elle veut continuer les politiques centristes de Barack Obama:
Même si cette dernière affirmation n’est pas une surprise pour ceux qui veulent bien se souvenir que la primaire démocrate de 2008 opposant Obama à Clinton s’est déroulée au centre entre deux centristes assumés, elle lui permet de montrer qu’elle est la championne naturelle d’une majorité de l’électorat américain et même démocrate.
Ainsi, en Caroline du Sud, les désormais traditionnels sondages sur les motivations et les positionnements politiques des électeurs aux primaires réalisés par les chaînes de télévision, ont montré qu’une grosse majorité des démocrates qui se sont déplacés veulent que le prochain président des Etats-Unis continue l’œuvre d’Obama et qu’ils sont majoritairement modérés ou «liberals» modérés (centre-gauche).
Tout ceci alors qu’il ne faut pas l’oublier, Hillary Clinton est la seule centriste encore en lice tant chez les républicains que chez les démocrates pour occuper la Maison blanche en 2017.
Alexandre Vatimbella
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