Ça y est, le processus de désignation des candidats des deux principaux partis américains pour l’élection présidentielle du 8 novembre est entrée dans sa phase active avec le caucus de l’Iowa (qui est une primaire sans en être une au vue de son organisation particulière).
Et même si les votes de ce petit Etat sont sans grande importance en terme de comptabilité du nombre de délégués obtenus par chaque candidat (les primaires fonctionnent comme l’élection générale avec un vote à deux niveaux, les électeurs pour des délégués aux primaires, les délégués pour les candidats à la convention), il en a en termes médiatiques mais aussi en dynamique électorale, «momentum» en langage politique américain, pour ceux qui arrivent en tête, surtout si on les attendait pas dans cette position.
Ainsi, l’Iowa avait créé la dynamique Obama en 2008 alors d’Hillary Clinton dominait outrageusement les sondages, et avait porté le premier afro-américain à la Maison blanche dix mois plus tard.
Cette année, les résultats du caucus de l’Iowa montrent les centristes à la peine, tant du côté démocrate que du côté républicain.
Chez les républicains, d’abord, tous les candidats espérés par l’establishment du parti et qui se rapprochent le plus du centre de l’échiquier politique, ont tous connu une sévère déculottée avec des scores catastrophiques: Jeb Bush à 3%, John Kasihn et Chris Christie à 2%.
Cependant, cela ne remet pas encore en cause leurs chances de victoire.
Et c’est le représentant de la droite extrême du parti, Ted Cruz, champion du Tea Party (organisation largement d’extrême-droite) du Texas qui l’a emporté avec 28% des suffrages devant le populiste démagogue newyorkais Donald Trump, pourtant en tête dans les sondages, qui obtient 24% des voix devançant de peu l’ancien héros du Tea Party de Floride et représentant de la droite radicale, Marco Rubio avec 23%.
Chez les démocrates, Hillary Clinton peut pousser un ouf! de soulagement puisque la centriste l’emporte de justesse avec un peu plus de 50% des voix devant le socialiste Bernie Sanders avec un peu moins de 50% des voix, ce qui lui donne un délégué de plus pour la convention (néanmoins, il en demeure un à attribuer).
Ce soulagement de ne pas avoir perdu cet Etat qui avait révélé Obama en 2008 et lui avait permis de remporter la convention démocrate (même s’il faut toujours le rappeler avec moins de voix populaires que Clinton) est évidemment contrebalancé par la bonne tenue de Sanders même si cela était prévu dans les sondages.
La prochaine primaire sera dans le New Hampshire (et en réalité la première puisque l’Iowa est un caucus) aura lieu le 9 février.
Côté républicain, les sondages donnent vainqueur assez largement Donald Trump devant la paire Cruz-Rubio.
Chez les démocrates, c’est Bernie Sanders qui est en tête, notamment parce qu’il s’agit d’un Etat mitoyen à celui dont il est sénateur, le Vermont.
A noter que Mike Huckabee, champion des évangélistes radicaux s’est retiré de la course républicaine après les résultats de l’Iowa tout comme Martin O’Malley, l’ancien gouverneur du Maryland, de la course démocrate qui ne compte plus désormais que deux candidats, Clinton et Sanders.
Alexandre Vatimbella
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