Ancien maire de New York (2002-2013) et milliardaire,
Michael Bloomberg a eu des velléités passées de se présenter à la
présidentielle.
Mais même s’il demeure intéressé par la politique et qu’il
soutient financièrement plusieurs causes qui lui sont chères (comme
l’interdiction des armes à feu ou la lutte contre le tabagisme ou l’obésité) ainsi
que des personnalités modérées des deux camps (républicains et démocrates), il
a toujours déclaré qu’il ne souhaitait pas se présenter en 2016.
Néanmoins, celui qui est un centriste assumé (enregistré
d’abord comme démocrate, puis comme républicain et enfin comme indépendant,
mais nous sommes à New York…) pourrait peut-être revoir sa copie s’il se
trouvait que les candidats des deux grands partis soient des extrémistes et/ou
des dangereux populistes comme Donald Trump ou Ben Carson (chez les
républicains) ou Bernie Sanders (chez les démocrates).
Pour l’instant, ce sont ses amis, comme le magnat de la
presse, Rupert Murdoch, qui l’appellent à considérer une candidature mais sans
succès.
Et le tweet du consultant politique, Ian Bremmer, affirmant
que «Bloomberg considère maintenant sérieusement une candidature indépendante»
n’a pas été confirmé par l’intéressé.
Lui se dit plutôt focalisé sur la reprise en main la
direction de son groupe de communication financière qu’il a fondé en 1981 et
qu’il avait confié à d’autres pendant son mandat.
Mais il est vrai que l’ancien maire de New York a pris une
nouvelle dimension depuis son départ de City hall du fait que son successeur,
le démocrate Bill de Blasio, soit considéré comme un homme de gauche plutôt
diviseur et ayant pris plusieurs mesures controversées depuis son élection.
Du coup, Michael Bloomberg retrouve un certain statut qui
pourrait lui permettre de rassembler ce qui reste de centristes au Parti
républicain et les centristes, beaucoup plus nombreux, du Parti démocrate si
les circonstances s’y prêtaient.
Surtout, il pourrait aussi être le catalyseur de tous ces
«independents» qui se disent au centre et qui cherchent vainement un leader
pour défendre leur cause depuis des années, même s’ils sont plutôt enclins à
être proches d’Hillary Clinton.
Selon le site internet conservateur Politico, l’ancien maire
de New York douterait que sa victoire soit possible.
Car en bon Newyorkais, «il est à la gauche du président
Obama sur plusieurs questions sociales, ce qui n’est pas où est une majorité du
pays. Mais il pourrait changer d’avis si les deux partis choisissaient un
candidat qu’il considère inéligible et qu’il était clair qu’il était temps de
bâtir une campagne viable».
Cette observation fait écho à ce que Bloomberg avait
lui-même déclaré au New York Magazine en 2013: «Je suis convaincu à 100% que
vous ne pouvez pas gagner une élection dans ce pays si vous n’êtes pas le
candidat d’un des deux grands partis. La seconde chose dont je suis convaincu
est que je ne pourrais pas l’emporter dans la primaire d’aucun des deux partis».
Alexandre Vatimbella
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