Lors du sommet des Brics (Brésil,
Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) puis celui de l’OCS (Organisation de
coopération de Shanghai) dont il était l’hôte, Vladimir Poutine a tout tenté
pour se présenter comme le leader du monde anti-occidental, le résistant à ses
valeurs malfaisantes, avec une rhétorique des plus agressives style guerre
froide, une propagande éhontée que seules les dictatures pratiquent et un
égocentrisme qui confine de plus en plus à un culte de la personnalité
rappelant de bien tristes souvenirs en son pays.
On l’a même vu proposer, en marge
de ces rencontres, à son ami Alexis Tsipras, le premier ministre grec d’extrême-gauche,
de lui prêter de l’argent pour faire la nique à l’Union européenne sans avoir
le moindre petit rouble pour tenir cette promesse démagogique!
Car le problème essentiel du
président russe c’est qu’il brasse beaucoup d’air mais n’a aucune capacité à
être le leader d’un mouvement quelconque sauf celui de la nuisance
internationale notamment grâce à ses armes et ses bombes atomiques.
Pire, il pourrait même être le
fossoyeur de toute renaissance de la Russie sur le long terme.
Jusqu’à présent, il a réussi à
faire de la Russie un des pays les plus corrompus du monde, à détruire
systématiquement tout ce qui pourrait la moderniser en matières économique,
sociétale et politique, à l’isoler avec son intervention en Géorgie puis en
Ukraine, démontrant, en outre, que le mensonge était son moyen de communication
favori.
De plus, il est un des grands
responsables de la naissance de Daech avec sa politique répressive en Tchétchénie
et son soutien sans faille au boucher Assad en Syrie (alors que l’éviction de
celui-ci au premier temps de la guerre civile aurait empêché le développement
de l’organisation terroriste).
Mais, il ne s’est pas arrêté là,
en cassant la croissance de la Russie par l a
corruption, l’incapacité à libérer l’économie et les sanctions américaines et
européennes qui ont suivi son coup de force illégal en Ukraine.
Néanmoins, le plus grave pour la
Russie, c’est qu’il est en train de la placer dans l’orbite de la Chine qui n’en
demandait pas tant.
Au-delà du soutien à Xi Jinping
qui va dans le sens de ses amitiés avec tant de despotes à travers le monde
comme Kim Jong-Un en Corée du Nord, la Chine représente actuellement son seul
espoir de salut.
Mais en se rapprochant de Pékin,
il fait entrer le loup dans la bergerie tant les intérêts des deux pays sont
antinomiques sur le moyen et le long terme.
Car l’Empire du milieu voit dans
la Russie un territoire rempli de matières premières dont elle a absolument
besoin, des zones inhabitées, notamment le long du fleuve Amour où elle
pourrait installer des millions de Chinois, un inféodé soumis et docile pour
ses ambitions mondiales et ses visées territoriales et hégémoniques en Asie
ainsi qu’un marché potentiel pour ses produits.
Tout ce qui fait que, jusqu’à
maintenant, la Russie avait toujours refusé de basculer dans le giron chinois.
Mais Poutine a besoin d’amis et
surtout d’argent qu’il espère trouver en Chine quitte à vassaliser son pays.
Voulant entrer dans l’Histoire
comme l’égal des grands tsars, voire de Staline qu’il a réhabilité largement,
Vladimir Poutine pourrait y figurer comme étant celui qui a ruiné son pays et
en a fait, en fin de compte, une puissance mineure ce que même les plus
incompétents des dirigeants à travers les siècles avaient réussi à éviter.
Alexandre Vatimbella
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