Alors que le nombre de créations
d’emplois en novembre (203.000 et une moyenne de 204.000 sur les quatre
derniers mois) a fait tomber le taux de chômage à 7%, du jamais vu depuis cinq
ans et que le taux de croissance du troisième trimestre a été revu à la hausse (+3,6%
en rythme annuel), le débat continue chez les experts sur la solidité de la
reprise américaine.
Pour l’une d’entre eux, Florence
Pisani, pas de toute là-dessus, la reprise est bien là et elle va se poursuivre
en s’accentuant en 2014.
Lors de la conférence annuelle de
l’IFRI sur les Etats-Unis, l’économiste de chez Dexia a estimé que le choix
fait par Washington de donner la priorité au retour à la croissance alors que
les pays européens, eux, ont privilégié la résorption des déficits publics, a
été la bonne stratégie.
Grâce à la reprise, on constate
un désendettement massif des ménages et un marché immobilier qui, petit à petit
se normalise avec une demande latente de logements qui devraient soutenir la
croissance dans les années à venir, notamment de tous les jeunes qui, jusqu’à
présent, n’ont pu quitter le domicile de leurs parents du fait de la crise.
Sans oublier le rééquilibrage des
comptes publics même si celui-ci est du, en partie, au «sequester», c’est-à-dire
aux coupes budgétaires automatiques suite à l’incapacité du Congrès de se
mettre d’accord sur un budget fédéral.
En outre, cela fait désormais
trois ans que l’économie américaine crée des emplois chaque mois et le temps de
travail a tendance à revenir vers la normale (moins de temps partiel) avec des
salaires qui augmentent (+2% en moyenne sur un an) même si beaucoup d’entre eux
demeurent assez faibles.
En 2014, Florence Pisani estime
que le pouvoir d’achat des ménages augmentera avec un revenu disponible qui
devrait croître de 4%.
Ainsi, si le taux de croissance
du PIB devrait avoisiner les 1,7% en 2013, il devrait être de 2,6% en 2014
selon les calculs de l’économiste.
Bien entendu, il demeure encore
des problèmes avec un taux d’emploi de la population en âge de travailler
encore bas, une augmentation des inégalités et de la pauvreté chez les enfants
et les personnes de moins de 65 ans.
De même, le crédit ne repart pas
encore de manière significative, l’investissement des entreprises connait un
ralentissement et les problèmes budgétaires sont encore loin d’être totalement
résolus avec les questions brûlantes du coût des retraites (social security) et
des dépenses de santé (malgré l’Obamacare).
Reste que le tableau général
incite à l’optimisme, ce que semble penser Wall Street en hausse et ce, malgré
le possible désengagement de la FED (la banque centrale américaine) dans son
injection mensuelle de liquidités afin de soutenir l’activité.
Alexandre Vatimbella avec la
rédaction de l’agence
© 2013 LesNouveauxMondes.org