Le monde est malade de l’extrémisme.
Et je ne parle même pas de ces groupes terroristes qui, au
nom d’une idéologie morbide tentent d’assassiner lâchement, par des attentats
sanglants qui ciblent des populations sans défense, tous ceux qui ne sont pas
d’accord avec eux ou qui ne sont pas assez bons, selon leurs critères criminels
pour demeurer en vie.
Non, je parle de tous ces partis extrémistes et de leurs
leaders qui retrouvent de la voie dans les pays autoritaires et dictatoriaux mais
aussi et surtout qui gagnent du terrain dans les pays démocratiques.
Voici une liste qui n’est malheureusement pas exhaustive.
La France, avec le Front national dirigé par Marine Le Pen
et la droite dure de l’UMP sans oublier le Front de Gauche de Jean-Luc
Mélenchon.
Les Etats-Unis avec le Tea Party où officie un certain Ted
Cruz, sénateur du Texas, nouveau héraut aux côtés d’autres personnages glauques
de l’extrême-droite américaine; la Grande Bretagne avec le parti populiste
antieuropéen de l’UKIP; la Grèce avec le parti néo-nazi de l’Aube Dorée; la
Russie avec le parti Russie unie de Vladimir Poutine; la Tunisie avec le parti
islamiste Ennahda; la Chine avec le Parti communiste où s’opère un retour en
force glaçant de l’idéologie maoïste de sinistre mémoire grâce à son nouveau
secrétaire général, Xi Jinping; Israël avec le populiste d’extrême-droite
Netanyahu.
Juste quelques exemples donc car l’on pourrait largement
étendre la liste.
Le désarroi des populations face aux difficultés, face à la
crise économique, face à un monde qu’elles considèrent d’autant plus dangereux
qu’elles ne le comprennent pas (ou qu’elles refusent de comprendre) semble une
nouvelle fois les attirer vers les partis extrémistes et leurs idées simplistes,
comme si les leçons de l’histoire, encore une fois, n’avaient pas été comprises
(et bien expliquées…).
Bien sûr, on ne peut encore parler d’un retour d’Hitler, de
Staline voire même de Mao et de quelques autres monstres qui peuplent les
poubelles de l’histoire.
Mais l’on sait bien que les ans patinent les dictateurs et
leurs visions criminelles grâce à l’oubli coupables des nations qui
transforment ceux-ci en personnages historiques où leurs actions criminelles
sont atténuées par leur mélange avec d’autres.
Ainsi la construction d’autoroutes devient un pendant aux
chambres à gaz, l’industrie lourde à des famines meurtrières provoquées et au
goulag tandis que le massacre d’étudiants ainsi que l’emprisonnement de tous
ceux qui demandent la démocratie sont justifiés par une croissance fulgurante
de l’économie.
Au sortir de la Deuxième guerre mondiale, la plupart des
pays démocratiques ont adopté, face à l’ignominie des actes de l’extrême-droite
fasciste et nazie ainsi qu’au péril réel de l’extrême-gauche communiste, n’en
déplaise aux historiens révisionnistes des années 1960, une «centriste
attitude» avec des partis modérés et consensuels qui ont gagné les élections et
ont gouverné avec modération.
Il ne s’agissait pas toujours de partis centristes et encore
moins de Centrisme.
Mais l’on avait compris, alors, que face aux ennemis de la
démocratie, l’on devait rechercher le consensus afin d’assoir les valeurs
humanistes.
Or, tout ceci aurait pu être adopté avant même que le
deuxième conflit mondial n’éclate.
Des hommes comme Aristide Briand s’y employèrent, en vain.
Cela aurait évité la mort de 50 millions de personnes.
Aujourd’hui, personne ne sait si nous sommes à l’aube de
conflits mondiaux. Mais les guerres régionales et locales font toujours rage
aux quatre coins de la planète.
Pendant ce temps, dans les pays en paix, monte une
agressivité attisée par quelques dangereux pousses-au-crime qui tentent de
capitaliser sur le mécontentement des populations.
Il est donc urgent que cette «centriste attitude» soit à
nouveau pratiquée par la majorité des partis dans les pays démocratiques où un
front humaniste, que j’ai appelé de mes vœux, se mettent en place et que ces
mêmes pays démocratiques fassent pression sur les régimes autoritaires pour que
ceux-ci se rendent compte qu’ils n’ont rien à gagner dans la violence et
l’agressivité, notamment vis-à-vis de leur peuples.
Tout cela est une question de responsabilité, notion au cœur
même de toute gouvernance, quelle soit locale, régionale ou mondiale.
Or, actuellement, c’est bien l’irresponsabilité qui domine
la classe politique mondiale qui n’a pas appris grand-chose de l’histoire afin
de prendre la bonne direction, celle qui assure le respect, la liberté, le
tolérance et la solidarité, celle de la voie du juste équilibre afin de montrer
aux peuples de la planète que la haine, le ressentiment, le repli sur soi, les
boucs émissaires et la violence n’ont jamais été de bonnes réponses pour vivre
en paix.
Faudra-t-il que l’on perde cette dernière, comme d’habitude,
pour se rappeler qu’elle n’a pas de prix?!
Alexandre Vatimbella
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