Les Actualités sur www.ecoinfosmonde.com

lundi 28 janvier 2013

ACTU-MONDIALISATION. Etats-Unis: Sans le savoir, les Américains ont élu un nouveau président!

Voilà donc un nouveau président des Etats-Unis qui, physiquement, ressemble étrangement à celui qui vient d’accomplir un terme de quatre ans, avec une voix et un sourire identiques, sans parler de la couleur de sa peau mais qui, s’il sera mû par les mêmes valeurs et les mêmes principes, s’il aura les mêmes objectifs politiques, n’aura pas le même comportement et la même façon de gouverner que son prédécesseur.
Il ne sera pourtant pas le 45° président du pays mais plutôt un 44° bis!
Oui, Le deuxième mandat d’Obama devrait être fort différent du premier.
Plusieurs raisons militent pour cette thèse un peu étrange au premier abord.
En 2008, Obama avait été élu comme le premier président afro-américain et il avait gagné cette élection comme n’importe quel autre démocrate y serait parvenu face à un candidat du Parti républicain complètement discrédité par les huit années de présidence de Georges W Bush.
Les commentateurs avaient alors expliqué pendant la campagne que n’importe quel âne (emblème des démocrates) devait gagner l’élection et serait le prochain pensionnaire de la Maison blanche.
Les électeurs avaient, d’une part, fait l’histoire en élisant un noir au poste suprême et, d’autre part, voulu solder l’ère «W» fait de deux guerres, d’une manière de gouverner parfois discutable et d’une crise économique et financière qui menaçait le pays d’une récession encore plus forte que celle des années trente après le crash de Wall Street en 1929.
Mais, en 2013, Ils n’avaient donc plus aucune mission de ce genre à accomplir.
Dès lors, la reconduction d’Obama à la tête du pays n’allait pas de soi.
D’autant que si l’économie s’était améliorée, en particulier dans la dernière année de son mandat, la croissance n’est toujours pas mirifique.
De même, le pays n’est pas devenu «post-partisan» comme l’espérait Obama, mais encore plus divisé du fait même que les républicains, par peur et aussi par haine, se sont opposés systématiquement à lui pour éviter qu’il réussisse sa présidence et que cela aboutisse effectivement à cette ère nouvelle qui ne les relègue dans l’opposition pendant des décennies.
Certains commentateurs, certes moins nombreux qu’en 2008, ont expliqué que, dans ces conditions, n’importe quel éléphant (emblème des républicains) devaient gagner la présidentielle…
On connait la suite.
Barack Obama a fait mentir le pronostic et bien d’autres prévisions du même type en étant réélu malgré ces handicaps et quelques autres avec la majorité absolue du corps électoral.
Une des raisons principales est que les Américains l’aiment. Mais il a également un bilan que les électeurs ont trouvé acceptable au vu des circonstances difficiles qu’ont connues les Etats-Unis.
En outre, c’est vrai, peu d’entre eux, même beaucoup d’électeurs républicains, pensaient que Mitt Romney avait la carrure pour occuper le Bureau ovale…
Résultat, la situation est bien différente pour Barack Obama aujourd’hui par rapport à 2008.
Il sait maintenant, avec soulagement, qu’il n’a pas été élu uniquement comme une curiosité politique (le premier président noir), ni même que grâce à la conjoncture politique (la haine de George W Bush) et économique (crise économique et financière).
Sa réélection est de ce point de vue une libération.
C’est la raison pour laquelle il ne gouvernera pas de manière identique lors de son second mandat et qu’il tentera beaucoup.
Passionné par l’Histoire,  il veut y entrer, non seulement, comme un président qui a réparé la machine USA mais également comme un leader qui a permis la nécessaire métamorphose de cette nouvelle Amérique désormais majoritairement métissée, lui permettant de demeurer la première puissance mondiale au XXI° siècle.
Concrètement, cela signifie, par exemple, qu’il ne compte plus faire de cadeaux exorbitants aux républicains comme il a été obligé d’en faire au cours de son premier mandat, les deux premières années, parce qu’ils voulaient les convaincre de voter des mesures consensuelles, les deux dernières années, parce que ceux-ci avaient conquis la Chambre des représentants et qu’ils bloquaient toutes ses initiatives pour en faire un «one term president» comme l’avait claironné assez maladroitement dans les médias Mitch McConnell, le chef des sénateurs républicains.
Cela signifie aussi qu’il se sent plus libre vis-à-vis de la gauche du Parti démocrate qui n’a pas été, non plus, très tendre avec lui (elle avait même, un temps, imaginé présenter un candidat contre lui lors des primaires démocrates).
On devrait donc voir un président plus pugnace, plus volontaire comme c’est déjà le cas avec sa croisade contre la vente des fusils d’assaut et pour un contrôle plus important des armes à feu ou, comme on l’a constaté, dans sa fermeté à ne pas céder au chantage des républicains lors des négociations sur la résolution de la «fiscal cliff» puis sur le relèvement du plafond de la dette (ce qui a été payant même si les deux problèmes ne sont pas totalement réglés).
On a eu un nouvel aperçu de la détermination de Barack Obama dans le discours qu’il a prononcé le jour de l’inauguration de son second mandat, le 21 janvier dernier.
Certains n’ont pas hésité à le qualifier de déclaration de guerre aux républicains et de très marqué à gauche, ce qui n’est le cas.
Il s’agit effectivement d’un discours volontariste et sans compromission sur tout ce qu’Obama a promis depuis 2008 et sur la manière de gouverner par et dans le consensus et le compromis mais certainement pas dans le renoncement.
Il est bien sûr trop tôt pour savoir si ce «nouveau» président réussira dans son entreprise qui ne s’annonce guère plus facile que celle de son «prédécesseur».
En tout cas, on peut être sûr que Barack Obama ne compte pas faire de la figuration et qu’il l’a fait savoir!
Alexandre Vatimbella
© 2013 LesNouveauxMondes.org

lundi 14 janvier 2013

ACTU-MONDIALISATION. Chine: Les défis de Xi Jinping en 2013



Le nouveau premier secrétaire du Parti communiste chinois (et, accessoirement président de la république), Xi Jinping prend donc véritablement les rênes du pays en cette année 2013.
Celle-ci recèle de nombreuses inconnues et dangers pour la nouvelle direction de la Chine, que ce soit en termes économiques ou politiques, sociaux et sociétaux.
Les derniers mois ont en effet mis en lumière plusieurs caractéristiques de la société chinoise qui peuvent représenter des handicaps à plus ou moins brève échéance.
C’est le cas en matière économique où, même si l’activité semble repartir, les déséquilibres de la machine productive chinoise n’ont pas été réglés.
Ainsi, le pays dépend toujours beaucoup trop des exportations et ne parvient pas à réellement développer son marché intérieur dans les proportions requises pour changer de modèle de croissance.
Dans le même temps, les entreprises d’Etat sont toujours des sangsues pour le financement de l’activité industrielle au détriment du secteur privé pourtant nettement plus dynamique et porteur d’avenir sans parler des sommes gigantesques prêtées, en particulier, par les provinces à ces mastodontes publics et qui ne seront jamais remboursées.
Sans oublier que la croissance qui est repartie vient à nouveau d’un plan concerté entre l’Etat central et les provinces pour développer des infrastructures alors que le pays en possède déjà un trop plein dans de nombreux secteurs, telles les autoroutes qui ne mènent nulle part.
A cela s’ajoute un développement complètement déséquilibré au niveau environnemental, social et géographique.
La pollution, cachée largement par les autorités, est partout, dans les sols avec l’impossibilité d’utiliser un pourcentage toujours plus grand de terres arables; dans l’eau - que ce soit dans les nappes phréatiques ou les cours d’eau – avec la menace de pénuries d’eau potable, voire d’eau tout court; dans l’air avec des teneurs en polluants dépassant les seuils d’alerte comme c’est le cas actuellement depuis plusieurs jours à Pékin et alors que le gouvernement avait imprudemment annoncé que la situation s’améliorait…
Un même gouvernement qui ne parvient pas, non plus, à enrayer les déséquilibres sociaux notamment au niveau des revenus entre les villes et les campagnes mais aussi entre les Chinois de la classe aisée, de plus en plus riches, et le reste de la population.
De même, provinces de l’ouest du pays sont encore largement en retard par rapport à celles de l’Est et plus particulièrement les régions côtières.
La démocratisation de la société, réclamée de plus en plus par les classes moyennes, premier soutien du pouvoir, se fait attendre même si Pékin a annoncé qu’il allait mettre fin aux fameux camps de rééducation qui échappaient largement aux tribunaux, encore que ceux-ci n’ont rien d’indépendants puisque le règne de la loi (quand celle-ci existe) est loin d’être la règle.
De même, la rébellion de la rédaction d’un hebdomadaire du Sud du pays, le Nanfang Zhoumo, devant la censure du gouvernement local et, surtout, le soutien populaire à la grève des journalistes qui a suivi montre, d’une part, que l’information est toujours muselée mais, d’autre part, que la population a de plus en plus de mal à le supporter.
Les critiques continuent à s’amplifier sur la politique de l’enfant unique mise en place par Deng Xiaoping, que ce soit par la population et les experts.
Certains, sans remettre en cause la nécessité de sa mise en place il y a quarante-cinq ans et sa réussite (il aurait été impossible de développer le pays comme il l’a été avec un «surplus» de 400 millions d’individus), estiment qu’elle doit être aujourd’hui assouplie pour des raisons économiques et sociales.
En outre, ils affirment que son abandon n’aboutirait pas à un boom débridé des naissances, les Chinois n’étant plus favorables à des familles nombreuses.
Enfin, il y a les relations internationales où l’attitude agressive de la Chine est vue avec hostilité et inquiétude par l’ensemble de la communauté internationale.
On est désormais loin du fameux et fumeux softpower à la chinoise vendue il y a encore peu par Hu Jintao et Win Jiabao, les président et premier ministre sortants.
Les Chinois ont décidé de bomber le torse notamment avec leurs voisins à propos de contentieux territoriaux.
Quant à la politique étrangère de Pékin, elle est toujours centrée sur la défense de régimes indéfendables (Iran, Soudan, Corée du Nord ainsi que tous les régimes autoritaires d’Afrique et d’Asie) et participe peu à l’établissement d’une mondialisation apaisée.
Du coup, la Chine est aujourd’hui assez isolée sur la scène internationale, même si elle se targue du soutien de quelques chefs d’Etat autoritaires et populistes comme Vladimir Poutine ou Hugo Chavez.
La première année de Xi Jinping sera, on le voit, bien remplie.
Pour certains sinologues et experts internationaux, la Chine serait même proche d’une grave crise structurelle. Il sera donc particulièrement intéressant de voir quelles directions Xi Jinping va prendre avec les six autres hauts dirigeants du Parti communiste chinois.
Alexandre Vatimbella
© 2013 LesNouveauxMondes.org

jeudi 10 janvier 2013

ACTU-MONDIALISATION. Etats-Unis: 2013, année charnière pour la stature historique de Barack Obama

Barack Obama débutera son second mandat cette année. Les avis sont partagés sur sa capacité à gouverner de manière consensuelle et à parvenir à faire passer les mesures qu’il a promises aux Américains durant la campagne électorale.
On a vu ainsi avec quelles difficultés le Congrès est parvenu à un accord minimum sur les hausses d’impôts fin décembre et début janvier afin d’éviter un blocage qui aurait conduit à des difficultés économiques et financières pour le pays (appelées trivialement la «fiscal cliff».
Cet accord que l’on a qualifié de «victoire» pour Obama, est demeurée en travers de la gorge de nombreux républicains jusqu’au-boutistes qui veulent, d’après nombre de commentateurs, la lui faire payer très cher en bloquant désormais toutes ses initiatives, quelles qu’elles soient, au mépris même de l’avenir du pays.
Dans ce contexte, les réformes urgentes sur la fiscalité (priorité d’Obama), les finances publiques (priorité des républicains), la protection sociale (priorité des républicains et d’Obama), le port d’arme (priorité d’Obama et des démocrates) mais aussi les remises à plat du budget de la défense (priorité de tous) et des axes de la politique étrangère (priorité de tous) risquent de n’être que des prétextes à des affrontements idéologiques et des tribunes partisanes sans des décisions à la hauteur des enjeux.
L’espoir de faire sauter le blocage viendrait alors des élections de mi-mandat, en 2014, qui sanctionneraient l’obstruction des républicains les plus radicaux afin de donner une vraie majorité consensuelle capable de prendre ses responsabilités dans la direction du pays.
Rappelons tout de même que la volonté des Américains a été assez claire en novembre dernier puisque, non seulement Barack Obama a été réélu mais le Sénat est demeuré à majorité démocrate et que si les élections à la Chambre des représentants ont certes ramené une majorité de républicains, ce n’est que grâce aux charcutages des circonscriptions puisque les démocrates ont été, là aussi, majoritaires en voix.
Toujours est-il que, comme le pensent beaucoup d’historiens, c’est au cours d’un deuxième mandat qu’un président des Etats-Unis bâtit sa stature historique.
Et l’on connait la passion de Barack Obama pour l’Histoire, à la fois pour la découvrir et s’en imprégner ainsi, et surtout, que pour la faire.
Dès lors, il semble que celui-ci cherchera, dans plusieurs domaines sensibles et hautement symboliques, à parvenir à changer la donne actuelle.
On pense bien sûr à mettre enfin les Etats-Unis de plain-pied dans le XXI° siècle en matière d’innovation, d’énergie, d’environnement et d’un Etat fédéral plus efficace tout en étant moins dépensier.
Mais il y aura aussi le contrôle du port d’arme (tout au moins pour les fusils d’assaut), la politique de l’immigration (il a promis une grande loi à ce sujet) ainsi qu’une initiative importante dans le domaine de la politique étrangère (plusieurs pistes sont évoquées que ce soit au Moyen-Orient ou en Asie, par exemple).
Sans oublier la consolidation des réformes qui ont été mises en place lors de son premier mandat comme celle sur l’assurance-santé ou sur la régulation financière, entre autres.
En tout cas, il est une chose certaine: même si Barack Obama a fait l’histoire en 2008 en étant le premier afro-américain à être élu président des Etats-Unis d’Amérique et s’il l’a fait également (et surtout) en 2012 en étant réélu malgré le fait d’être afro-américain et face à une situation économique difficile, cela ne lui suffit pas. Car, comme il l’a souvent dit, c’est l’action qui déterminera s’il a été ou non un grand président.
Alexandre Vatimbella
© 2013 LesNouveauxMondes.org

mercredi 2 janvier 2013

ACTU-MONDIALISATION. Etats-Unis – Le Congrès parvient à un accord et évite la «falaise fiscale»


Il n’y aura donc pas de «falaise fiscale» aux Etats-Unis… pour l’instant. Ainsi, la Chambre des représentants, dominée par les républicains et comptant de nombreux radicaux de droite, a plié, mardi 1er janvier dans la nuit, devant les appels du président Barack Obama et, plus sûrement, devant la crainte de se voir accusée d’être antiaméricaine dans son refus de voter des dispositions qui vont sans doute éviter une récession économique au pays.
Les représentants ont voté les mesures déjà approuvés par les sénateurs le lundi 31 décembre et qui permettent, entre autres, à plus de 98% des Américains de ne pas voir leurs impôts augmenter, ce qui ne sera pas le cas des plus riches, ceux qui ont un revenu annuel de 400.000 $ (pour une personne seule) ou 450.000 $ (pour un couple).
Le vote a été acquis par 257 vois contre 167 et a été salué par Barack Obama qui a déclaré que "l'un des piliers de ma campagne présidentielle était de changer un code des impôts qui était trop favorable aux riches aux dépens de la classe moyenne».
Et il a rendu hommage dans la foulée aux deux camps qui se sont entendus en estimant que «ce soir, nous l'avons fait grâce aux voix des démocrates et des républicains au Congrès».
Néanmoins, cet accord n’est évidemment pas un vrai cadeau politique des républicains à Obama. Dès lors, il faut s’attendre à une volonté de blocage des initiatives présidentielles dans les semaines et les mois à venir.
Cela concerna, en particulier, les discussions sur les réductions des dépenses fédérales dont on sait que les républicains veulent qu’elles touchent les programmes sociaux et qu’elles épargnent les dépenses militaires, ce qui est exactement le contraire de ce que prévoit la Maison blanche!
De même, Barack Obama a affirmé, lors d’une allocution, qu’un de ses principaux objectifs était de mettre en place une législation restrictive sur le port d’arme après la tuerie de Newton (Connecticut) de décembre dernier. Or, là aussi, ses principaux opposants seront les républicains.
Reste que, tant sur les réductions des dépenses que sur un contrôle plus strict du port d’arme, les Américains, selon les sondages, sont nettement du côté de Barack Obama, ce qui jouera certainement un rôle dans le comportement du Parti républicain.
D’autant que c’est bien Barack Obama qui a remporté en novembre dernier l’élection présidentielle, ce que ses partisans rappellent à ses adversaires dès qu’ils en ont l’occasion…
Alexandre Vatimbella
© 2013 LesNouveauxMondes.org