Les deux attentats consécutifs qui
viennent d’endeuiller la ville de Volgograd dans le Caucase russe sont une
nouvelle fois l’œuvre de terroristes sanguinaires pour lesquels on ne peut
avoir aucune sympathie, eux qui tuent sans discriminer des civils innocents et
qui prônent une idéologie mortifère.
Ces actes rappellent que la
communauté internationale doit être unie dans sa lutte contre les extrémismes
d’où qu’ils viennent et leurs tueurs sordides.
Mais, à l’occasion de ces
attentats, on ne peut s’empêcher de parler du patron de cette Russie meurtrie,
monsieur Vladimir Poutine – le grand donneur de leçons aux «Occidentaux
décadents» – qui n’a vraiment rien compris à la mondialisation et à cette union
de tous les pays de la planète contre l’hydre terroriste.
Ainsi, en Syrie, le chef du
Kremlin a tellement tenu à bout de bras le régime criminel de son «ami» Assad
que plus aucune solution modérée voire démocratique n’est possible actuellement
dans ce pays où, désormais, s’affrontent, face à face, les assassins d’Al Qaeda
et ceux du tyran en place pour un pouvoir qui, quel que soit le vainqueur, fera
encore des milliers et des milliers de victimes parmi les civils, femmes et
enfants en premiers.
Dans le même temps et pour faire
la nique à sa bête noire, les Etats-Unis, il a accueilli à bras ouverts, dans
la plus pure tradition de la guerre froide, Edward Snowden, l’ancien
collaborateur de la NSA qui distille petit à petit tous les secrets de la lutte
américaine contre le terrorisme, affaiblissant dangereusement cette dernière,
au nom d’un soi-disant combat éthique contre le «big brother» de Washington.
Un Edward Snowden dont on aurait
aimé, soit-dit en passant, qu’il nous dise ce qu’il pensait des prisonniers
politiques en Russie mais qui, là, a été étrangement muet pour un homme qui
donne interviews sur interviews dans tous les médias du monde qui lui offrent
une tribune.
Même dans l’organisation de la
mondialisation, Poutine a tout faux.
Pour éviter la décadence de sa
chère Russie, il a décidé de faire alliance avec la Chine dans le fameux club
du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), pensant en retirer des
avantages pour faire revivre, son fantasme à peine voilé, une sorte d’Union
Soviétique, uniquement mue par un nationalisme russe rétrograde ainsi que de
bas étage.
Mais le seul résultat tangible du
Brics a été de sortir la Chine communiste de son isolement diplomatique en
prenant le leadership de ce club où la Russie n’a absolument rien gagné et grâce
auquel Pékin peut maintenant afficher son hubris en menaçant ses voisins et
leur allié américain de ses foudres comme c’est le cas actuellement avec le
Japon, l’Inde, les Philippines, le Vietnam et, sans doute, demain, la Russie!
Au lieu d’ouvrir son pays vers
l’Europe, il a continué de privilégier la constitution d’un «glacis» de pays
«amis» à la mode stalinienne autour des frontières occidentales russes, comme
en Biélorussie ou en Ukraine, ainsi que le montre la crise encore chaude dans
cette dernière nation, ancienne «république sœur», qui souhaitait s’ouvrir à
l’Union européenne et à son régime démocratique pour ne pas tomber dans le
sous-développement à terme.
Et l’on pourrait malheureusement
multiplier les exemples de ce genre.
Car monsieur Vladimir Poutine est
tout sauf le grand leader qui passera pour le sauveur de la Russie éternelle
dans les livres d’Histoire.
Il sera plutôt celui qui aura
empêché la vraie et indispensable rénovation politique, économique, sociale et
sociétale de son pays au nom de rêves de grandeur obsolètes et d’une vision
particulièrement étriquée de la mondialisation et de la globalisation.
Sans oublier sa vision
réactionnaire de la modernité que l’on retrouve dans les brimades vis-à-vis de
tout ce qui est «différent».
La lamentable affaire de
l’emprisonnement des Pussy Riot pour avoir dansé contre Poutine dans une église
mais aussi les lois anti-homosexuels montrent bien comment cette vision peut
être également une catastrophe en terme d’image pour la Russie.
Pour finir, revenons un instant à
la Syrie où nombre de médias occidentaux, trop contents de faire de l’«Obama
bashing», ont loué la stratégie de sortie de crise de Moscou avec la
proposition de l’élimination, acceptée par Damas, des armes chimiques d’Assad
(qui reste malgré tout difficile à mettre en place).
Des médias qui ont seulement «oublié»
que c’est bien grâce à Poutine que le même Assad a pu, en toute impunité,
utiliser ces armes scélérates et que ce même Poutine a permis à ce criminel de
se maintenir au pouvoir alors qu’il aurait plus sa place dans le box du Tribunal
pénal international.
Surtout, il a réussi à faire du
dictateur de Damas la seule solution acceptable aujourd’hui en Syrie face aux
menaces terroristes.
Oui, monsieur Poutine n’a
vraiment rien compris à la mondialisation…. Et à quelques autres choses!
Tout cela ne doit pas faire oublier
ce peuple russe qui vient d’être endeuillé et qui doit supporter l’incompétence
de son leader auquel, il faut bien l’avouer, il apporte largement son soutien
même si les élections sont en partie truquées.
Les Jeux olympiques d’hiver de
Sotchi, station pas très éloignée de Volgograd, arrivent à grands pas. Espérons
vivement que le grand leader autoproclamé sera capable à cette occasion d’éviter
des bains de sang à sa population.
Alexandre Vatimbella
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