Lors de la septième édition des «Etats
de la France», organisée par l’INSEAD, la business school basée à
Fontainebleau, au Conseil économique et social à Paris, et intitulée cet année «Comment
concilier compétitivité et justice», Angel Gurria, le secrétaire général de
l’OCDE, a révélé que dans tous les entretiens qu’il avait au niveau
international et dans tous les pays avec les chefs d’Etat et de gouvernement,
le maître-mot était désormais la compétitivité.
Et c’est bien le mot à la mode
dans la mondialisation et la clé première de la capacité des pays avancés de
retrouver de la croissance suffisante face à la montée des grands pays
émergents.
Mais, au fait, qu’est-ce que la
compétitivité exactement? Il s’agit d’un terme qui évalue la capacité d’une
entité économique (Etat, entreprise, etc.) à être concurrentielle sur un marché
particulier (ou sur un segment de ce marché comme le haut de gamme) ou de
manière plus générale (la compétitivité de l’économie française, par exemple).
La compétitivité prend évidemment
en compte la productivité mais aussi nombre d’autres facteurs comme la
fiscalité, le prix des matières premières mais aussi les choix des
entrepreneurs (gestion des facteurs de production ou investissements efficaces
et cohérents, …).
En période de crise économique
plus ou moins larvée, elle est évidemment essentielle pour se positionner
favorablement alors qu’il n’y a pas de la place pour tous.
De même, avec la montée en
puissance continue des pays émergents avec leurs avantages comparatifs
(notamment un coût de la main d’œuvre beaucoup plus bas et un marché intérieur
en développement), les pays avancés (Etats-Unis, Union européenne, Japon, etc.)
et leurs entreprises doivent relever un défi encore plus important pour
demeurer compétitifs.
Evidemment, cette compétitivité
pose des problèmes fondamentaux à pays avancés, notamment en matière sociale et
de systèmes de protection sociale en particulier qui sont au cœur même de la
réflexion sur la perte de celle-ci.
Selon le rapport de l’INSEAD présenté
lors de ces Etats de la France, il faut «répartir équitablement le poids des
ajustements nécessaires» et l’équité est «un facteur essentiel de la cohésion
sociale».
Les auteurs du rapport
poursuivent en affirmant, qu’«(…) équité et efficacité économique sont loin d’être
antinomiques, mais à trois conditions. Premièrement, il faut assurer un
meilleur équilibre entre justice sociale et justice économique, ce qui suppose
de mettre l’accent sur le mérite. Deuxièmement, il faut une stratégie de
redressement fondée sur des comportements ‘équitables’, ce que les anglo-saxons
appellent le fair-play (ou jouer franc-jeu): ceci consiste à faire le pari de
la clarté et de la transparence, à mettre toutes les parties prenantes sur un
même plan, et à les écouter véritablement sans faire passer certains intérêts,
voire certaines idéologies, avant ceux d’autrui et du pays. Troisièmement, il
faut adopter une ‘méthode juste et équitable’ fondée sur une communication
claire et une concertation continue».
Alexandre Vatimbella
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