Les pays totalitaires et
autoritaires n’aiment pas internet, c’est bien connu. Ou, en tout cas, ils
détestent la liberté du web, celle qui permet la libre-parole ainsi que la
dénonciation des droits de l’homme, de la violence et de la corruption.
Une belle brochette d’entre eux, l'Algérie,
l'Arabie Saoudite, la Chine, l'Egypte, les Emirats-Arabes-Unis, la Russie et le
Soudan, ont donc décidé de demander que les Etats puissent désormais contrôler le
réseau.
Sous couvert de dénoncer la
primauté des agences américaines qui le gère aujourd’hui, ils ont élaboré une
proposition qui a circulé à Dubaï où se sont réunis les 193 pays membres de l’ITU
(International telecommunication union). Celle-ci demande expressément que tous
les Etats bénéficient de droits égaux afin dans la gestion de la toile.
On comprend très bien l’intérêt
pour le Parti communiste chinois, pour Vladimir Poutine ou encore pour les
régimes islamistes au pouvoir à Ryad ou au Caire de contrôler ce qui circule
sur internet et de faire le tri selon ce qui les arrange.
Bien entendu, la liberté qui règne
sur internet et l’absence de (auto)régulation produit le meilleur comme le pire
avec les sites de haine et pédophiles, entre autres.
Néanmoins, pour ces pays, ce pire
n’est évidemment pas la raison de leur mobilisation mais il s’agit pour eux qu’internet
parle d’une seule voix, la leur, tout au moins chez eux.
Dès lors, comme le préconise
Bernard Benhamou, délégué aux usages d’internet au ministère charge des PME, de
l’innovation et de l’économie numérique, il faut que se noue une alliance
transatlantique (Etats-Unis-Europe) pour défendre la liberté sur le web mais
aussi pour mettre en place une véritable législation de protection de la vie privée
des internautes face au développement des outils qui permettent de tout
connaître ou presque de chacun d’eux.
Selon ses propos, lors d’une
conférence du Centre d’analyse stratégique sur la «cybermondialisation», les
pays comme la Russie et la Chine essayent de mettre internet «sous tutelle» des
Etats ce qui provoquerait, à la fois, la «balkanisation» de celui-ci ainsi que
sa «fragmentation». «Remettre en cause l’unité d’internet serait, poursuit-il,
dangereux économiquement, politiquement et socialement».
Cette proposition de mettre
internet sous tutelle étatique est refusée par tous les Etats démocratiques qui
se sont, pour l’occasion et alors que des différends les opposent, rangés
derrière les Etats-Unis afin de défendre le principe de liberté même s’ils sont
souvent critiques sur l’appropriation par les Américains de la gestion du web.
Pour autant, la vigilance doit
être de mise car les outils de contrôle et de censure deviennent, également, de
plus en plus sophistiqués même s’ils ne parviennent pas à faire taire
totalement les internautes qui, comme on le voit en Chine et en Russie, ont
pour l’instant, toujours un temps d’avance.
Alexandre Vatimbella
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