Après sa réélection remportée beaucoup facilement qu’on pouvait l’imaginer
une semaine avant le scrutin (les résultats définitifs lui donnent désormais 332
grands électeurs contre 206 à Mitt Romney puisque le recomptage ordonné en Floride
le donne vainqueur), Barack Obama va devoir vite se remettre au travail avec,
en ligne de mire, la nécessité de conforter la reprise économique que l’on
constate depuis plusieurs mois aux Etats-Unis mais qui n’est pas assez forte actuellement
pour sortir le pays d’un taux de chômage important.
De même, il va devoir s’attaquer à cette fameuse «fiscal cliff» qui se
mettra automatiquement en place en janvier (suite à l’accord de 2011 au Congrès
sur le relèvement du plafond de la dette publique) avec impôts supplémentaires
et coupes budgétaires si aucun nouvel accord n’est trouvé auparavant entre les
républicains et les démocrates à propos des impôts sur les plus riches et de la
réduction des dépenses en matière sociale.
Dans cette optique, il va devoir prendre des mesures afin d’éviter la
dérive des déficits publics, en coupant, entre autres, dans les programmes sociaux
et militaires.
Sans oublier le suivi de la mise en place de sa loi sur l’assurance-santé,
la réindustrialisation du pays, la modernisation d’infrastructures obsolètes
(ponts, routes, réseaux électriques, etc.) ainsi qu’une politique énergétique
qui permette le développement de l’extraction du gaz de schiste tout en mettant
en œuvre un plan ambitieux d’énergie verte.
Il devra également s’attaquer à la pauvreté qui a progressé ces
dernières années et qui menace, en plus, un certain nombre de personnes de la
classe moyenne à terme, par exemple ceux qui ont perdu leur logement du fait de
la crise des subprimes et alors que le marché de l’immobilier donne enfin des
signes de reprise.
En matière de mondialisation, il va devoir travailler avec une Chine
plus agressive tout en la contenant et la contrant, en particulier en matières
commerciale et monétaire.
Quant à l’Europe, il devra s’en occuper, sans doute à contrecœur, afin d’éviter
que ses problèmes ne rejaillissent négativement sur l’économie américaine.
On le voit, la tâche de Barack Obama et de son Administration ne sera pas
de tout repos. Peut-il la réussir?
N’oublions pas que les débats qui ont dominé cette élection ont tourné
autour du bilan économique des quatre dernières années, après la crise et la
récession de 2008-2009, ainsi que de la situation de l’emploi, les deux
préoccupations majeures des électeurs et de leur choix du 6 novembre selon les
sondages «sortie des urnes».
Tout dépendra, à la fois, du contexte économique mondial, des mesures d’incitations
à produire et consommer et, surtout, à la capacité de Washington (Présidence + Congrès)
de travailler ensemble.
Mais aussi de la capacité de Barack Obama d’être un leader qui indique
le bon chemin à prendre. Avec, au bout du compte, le jugement de l’Histoire sur
sa présidence…
Alexandre Vatimbella
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