D’abord, quelques chiffres: trois
milliards de personnes travaillent dans le monde (presque la moitié d’entre
elles ayant une activité agricole ou travaillent pour leur propre compte); 200
millions de personnes sont au chômage et cherchent un travail; 620 millions de
jeunes (en majorité des femmes) dans les pays en développement ne travaillent
pas et ne recherchent pas un emploi au sens des critères qui sont utilisés pour
qualifier une personne de chômeur dans les pays avancés; 115 millions d’enfants
de 5 à 17 ans sont employés à des travaux dangereux; 21 millions de personnes
sont victimes d’esclavage, de prostitution forcée et d’autres formes de travail
non volontaires; pour maintenir constant le taux d’emploi actuel, il faudra
créer, dans les quinze ans à venir, six cents millions d’emplois.
Toutes ces données viennent du rapport
2013 sur le développement de la Banque mondiale consacré à l’emploi.
Dans celui-ci, les experts de l’organisation
internationale ont essayé de définir ce qu’est un «bon» emploi.
Selon eux, «les emplois bons pour
le développement sont ceux qui ont le plus de valeur pour la société, compte
tenu non seulement de ce qu’ils apportent à leurs titulaires, mais aussi des
retombées positives ou négatives, qu’ils peuvent avoir sur d’autres personnes.
Les emplois qui réduisent la pauvreté, relient l’économie aux marchés mondiaux,
ou favorisent l’établissement d’un climat de confiance ou l’engagement citoyen
peuvent davantage contribuer au développement que d’autres».
Dans ce cadre, «le rôle des
pouvoirs publics est de veiller à ce que les conditions soient réunies pour
permettre une croissance forte tirée par le secteur privé, de comprendre
pourquoi il n’y a pas plus d’emplois bons pour le développement dans un pays
donné, et de lever ou d’atténuer les obstacles qui empêchent la création de ce
type d’emplois».
Quant à ce que les individus
considèrent comme un «bon» emploi pour eux, «découle non seulement des revenus
et des avantages qu’il procure mais aussi du fait qu’il contribue à leur estime
de soi et à leur bonheur».
Nicolo Morfino
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