Dans son dernier numéro, la
Nouvelle revue de Géopolitique publie un article de son responsable éditorial
et spécialiste de prospective, Jeremy Ghez, sur l’intérêt de l’entreprise à
développer et posséder une vision géopolitique (*).
L’auteur reconnaît tout de suite
que cette analyse à long terme est le plus souvent vue comme un «luxe», voire
une «hérésie» dans un monde où tout devient instantanéité et où le chef d’entreprise
est accaparé par le court-terme.
Pourtant, il estime que «la
politique influence largement l’environnement stratégique dans lequel l’entreprise
évolue et dans lequel le dirigeant prend ses décisions. Comprendre les
dynamiques politiques et géopolitiques peut conférer un avantage stratégique
décisif au chef d’entreprise suffisamment curieux et adoptant une vision
suffisamment large».
Ainsi, continue-t-il, «une bonne
appréhension des dynamiques politiques et géopolitiques permet de tester la
pertinence d’une décision et d’une stratégie développée hier, sous des cieux
bien différents».
Il est sûr que certaines erreurs
aux très lourdes conséquences auraient pu être évitées si certaines entreprises
avaient analysé correctement leur environnement géopolitique et avaient pu
avoir la flexibilité nécessaire pour s’adapter à des nouvelles donnes.
Jeremy Ghez explique, cependant,
que les outils font encore défaut dans ce domaine avant de donner quelques
pistes.
«Il est possible d’identifier un
certain nombre de principes qui pourraient constituer une telle approche:
compréhension des rapports de force et des avantages stratégiques, capacité à
manier et à mettre à jour les probabilités de scénarios prospectifs, maîtrise
de la notion d’inconnu et des événements rares, et prise en compte du risque
humain et des différences culturelles.»
Alexandre Vatimbella
© 2012 LesNouveauxMondes.org
(*) «La géopolitique: un outil
stratégique pour l’entreprise?», Jeremy Ghez, la Nouvelle revue de
Géopolitique, n°5, juillet-septembre 2012, 10 €