En présentant le nouveau rapport
RAMSES (*), trente-et-unième du nom, Thierry de Montbrial, directeur général du think
tank IFRI (Institut français des relations internationales) s’est dit convaincu
qu’une disparition de l’euro entraînerait une désintégration de l’Union
européenne.
Même s’il ne pense pas que les
membres de l’Union, notamment l’Allemagne, jouent la carte du pire, il estime
que ce dernier n’est pas à écarter d’autant que les gouvernements européens
doivent prendre des décisions difficiles et les appliquer face à des opinions
publiques devenues très eurosceptiques, ce qui n’est pas encore le cas dans la
plupart des pays.
Comme il explique dans l’introduction
du rapport, l’Union européenne doit faire face aujourd’hui à «une énorme crise
de gouvernance, derrière laquelle se profile une autre crise, celle-là
existentielle» sur sa signification.
Bien sûr, et les Européens ont la
mémoire courte, l’intégration européenne a permis aux pays du Vieux continent
depuis soixante ans la croissance et la paix, deux acquis essentiels, à défaut
d’avoir pu créer une réalité politique sous la forme d’une fédération.
Mais, comme l’Histoire nous l’apprend,
rien n’est donné et les atermoiements des dirigeants européens face à la crise
montrent une absence de responsabilité (et/ou de capacité!) qui rend possible
les scénarios les plus noirs.
D’autant que si l’Europe s’effondre,
le monde entier en subira les conséquences.
Pourtant le directeur de l’IFRI
ne se veut pas trop pessimiste: «la bonne nouvelle (…) est que les principaux
protagonistes de la partie qui se joue ont clairement conscience des enjeux».
Mais, comme celui-ci l’explique
très bien «les Européens ont perdu la foi en l’Union européenne. Or, le salut
ne peut que procéder d’un renforcement considérable de cette Union».
Alexandre Vatimbella
© 2012 LesNouveauxMondes.org
(*) Ramses 2013 / Gouverner
aujourd’hui?, ouvrage collectif sous la direction de Thierry de Montbrial et
Philippe Moreau Defarges, IFRI, Editions Dunod, 32 €