Le dernier sommet Chine-Afrique
qui vient de se tenir à Pékin en présence de cinquante délégations africaines a
permis au président Hu Jintao d’annoncer à ces dernières que vingt milliards
supplémentaires de prêts sur trois ans seraient accordés à leurs projets d’infrastructures
et agricoles mais aussi en faveur de leur industrie manufacturière et du
développement de leurs PME.
Ce doublement des crédits a bien
sûr ravi les délégations dont la plupart voient en Pékin une opportunité de
développement de leurs économies.
C’est d’ailleurs ce que répète
inlassablement les autorités chinoises qui se targuent d’être le premier
partenaire du continent noir tout en niant toute volonté de s’accaparer ses
matières premières, de vendre ses produits à bas prix tout en tuant l’artisanat
et les PME locales, d’acheter les meilleures terres agricoles pour nourrir sa
population et, même, de trouver de faciles alliés pour sa géopolitique.
Car les largesses de la Chine
envers des dirigeants africains, dont beaucoup sont des autocrates corrompus, ne
sont évidemment pas gratuites et ne sont toujours pas perçues comme une aide
amicale ou même une coopération gagnante-gagnante de la part des populations
locales.
Pékin en a fait la douloureuse
expérience avec des destructions et des émeutes antichinoises.
La réalité, sur le terrain, est
en effet, moins rose.
Par exemple, les investissements
chinois ne créent que peu d’emplois pour les autochtones.
Cependant, devant le retrait des
occidentaux, l’Afrique n’a souvent pas beaucoup le choix.
Si l’Inde et le Brésil ont aussi
la volonté de s’implanter en Afrique leurs propositions sont souvent bien moins
alléchantes que les chinoises.
Alexandre Vatimbella
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