La crise économique ainsi que les
difficultés des pays européens et de la zone euro ont remis à l’ordre du jour une
intégration plus fédérale de l’Union européenne.
Comme il a été dit ici de
multiples fois, les Européens ne s’en sortiront pas s’ils demeurent désunis ou
si l’Union européenne n’est qu’un club où les pays membres restent à jamais
fiancés sans jamais se marier.
Au-delà de la création de ce
formidable outil d’intégration et de paix à la fin de la Deuxième guerre
mondiale afin d’en éviter une troisième qui serait encore une fois venue du
vieux continent, les circonstances ont fait que l’Union européenne est
désormais, également, la planche de salut de ses membres.
Parce qu’elle seule peut
permettre de concurrencer des entités de plus en plus grandes et de plus en
plus fortes comme les Etats-Unis, la Chine, l’Inde ou l’Indonésie et le Brésil.
Parce qu’elle seule peut donner
le dynamisme qui manque à chaque pays pour des raisons différentes (dénatalité
en Allemagne, désindustrialisation en France, déficits publics en Grèce, etc.).
Seul le niveau européen fait que
les pays qui composent l’Union sont encore de grands pays.
Dès lors, pour demeurer un
continent leader, le fédéralisme doit s’approfondir dans tous les domaines.
Reste que cela n’est pas simple.
Pour que l’Union européenne
devienne cette entité forte et dynamique, il faut une volonté politique sans
faille des leaders des différents pays qui la composent.
Or, cette volonté n’existe pas
vraiment.
Actuellement, ce n’est que la
nécessité de ne pas sombrer dans un chaos qui est le moteur de l’Europe.
Cela ne peut suffire.
Il faut un projet clair et
ambitieux.
Une question reste centrale:
doit-on demander aux peuples leur consentement à chaque étape de cette progression
vers plus d’intégration?
La réponse, qui peut choquer
certains, est non.
Non parce qu’il n’est pas
nécessaire de demander systématiquement aux peuples de se prononcer sur ce que
décident leurs représentants qu’ils ont élus.
Il n’existe pas de mandat
impératif en démocratie républicaine représentative.
Ce sont les élections à venir qui
permettent aux peuples de se prononcer.
Non, parce que cette consultation
populaire est la raison facile et fallacieuse invoquée par les politiques pour
ne rien faire, transis de peur d’être désavoués pour avoir pris des initiatives
courageuses.
Non parce que seul le résultat
sera le juge de paix.
Avec du courage et de la ténacité
– deux des principales qualités en politique -, les leaders européens peuvent
changer le cours de l’histoire qui est, pour l’instant, celui de l’affaiblissement
et de la marginalisation de leurs pays.
S’ils réussissent, ils
permettront aux Européens de regarder de nouveau avec espoir vers l’avenir.
Puis, plus tard, viendra le
moment où tous les peuples européens se prononceront pour savoir s’ils veulent
l’établissement d’un vrai fédéralisme à tous les niveaux.
Alexandre Vatimbella
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