Mauvais chiffre pour l’emploi aux Etats-Unis au mois de mai.
L’économie américaine n’a ainsi créée que 69.000 nouveaux
emplois, bien loin des prévisions et en recul par rapport aux deux mois
précédents qui étaient déjà décevants.
Surtout, le taux de chômage est remonté à 8,2% de la
population active avec une progression des chômeurs de longue durée.
Cette mauvaise performance peut s’expliquer par un
ralentissement saisonnier même si la crise de la zone euro et les difficultés
des grands pays émergents comme la Chine et l’Inde pèsent également.
Certains analystes estiment qu’il faut encore attendre pour
savoir si c’est, plus grave, le signe que l’économie américaine est dans une spirale
baissière qui pourrait devenir négative.
Ce n’est qu’à la rentrée de septembre après les chiffres des
trois prochains mois que l’on y verra plus clair selon eux.
Cette annonce s’est évidemment invitée dans la campagne
présidentielle alors qu’un sondage pour la chaîne ABC montre que les Américains
sont divisés sur le candidat le mieux à même de s’occuper de l’économie.
47% des personnes interrogées estiment que c’est le
républicain Mitt Romney et 46% que c’est Barack Obama.
Romney, invité par la chaîne MNSBC en a profité pour
immédiatement réagir en affirmant que c’était «un mauvais jour pour la classe
moyenne» et «une très mauvaise nouvelle pour le peuple américain».
Il a ajouté que la responsabilité en revenait plus à
l’inaction de Barack Obama ainsi qu’à sa politique de réglementation tous
azimuts et à sa volonté de passer sa législation notamment sur l’assurance
maladie qu’à la crise de la zone euro et au ralentissement mondial (alors que
la plupart des analystes et des patrons disent le contraire).
Installé devant une pancarte de sa campagne où était inscrit
le slogan «Putting jobs first» (priorité aux emplois), il a donné également ses
solutions pour faire baisser le chômage: ouvrir largement le marché de
l’énergie (avec des permis de forages sans restrictions) permettant ainsi des
embauches massives dans ce secteur; «tuer» la loi sur l’assurance santé qui
«effraie» les employeurs qui n’embauchent plus; faire voter un budget en
équilibre afin de rassurer les investisseurs et faire du dollar une monnaie
forte.
De son côté, Barack Obama, en déplacement dans une usine de
la société Honeywell dans l’Etat du Minnesota, a également réagi à ces chiffres
de l’emploi et du chômage en déclarant que si l’économie était en croissance,
elle ne l’était pas encore assez, notamment à cause de la crise en Europe.
«Nous ne créons pas autant d’emplois que nous le voudrions»
a-t-il expliqué.
De même, il estimé que «nous avons beaucoup de travail à
faire, pas seulement pour le retour à une croissance forte mais pour mettre en
place une économie durablement réparée».
«Il y aura de meilleurs jours» a-t-il ajouté. «Je parie sur
les travailleurs américains et sur les entrepreneurs américains».
Et de rappeler ses différentes initiatives législatives pour
s’attaquer aux problèmes du chômage, des déficits publics et d’une croissance
molle, toutes refusées par la majorité républicaine à la Chambre des
représentants.
«Le Congrès n’a pas d’excuse (…) au moment où il y a tant de
gens qui cherchent un emploi».
On l’a compris, la situation du marché de l’emploi sera une
des clés de l’élection présidentielle du 6 novembre prochain.
A noter que dans la foulée de l’annonce de ces chiffres
décevants, la plupart des bourses mondiales ont clôturé à la baisse.
Alexandre Vatimbella
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