La publication du mauvais taux de
croissance de l’Inde au premier trimestre 2012 (5,3%), confirme tous les signaux
de faiblesse qui se sont accumulés ces derniers mois et ces dernières semaines
sur l’économie du pays.
Ce taux de croissance, le plus
bas depuis neuf ans, a mis en émoi tout le pays lors de son annonce par les
chaînes de télévision.
Cela va de pair avec une roupie
au plus bas face au dollar (56,50 roupies pour un dollar).
De même, les investissements
étrangers sont de moins en moins nombreux, les capitaux étrangers se détournant
du pays au vu de ses difficultés.
Dans le même temps, la grogne
sociale monte sur fond de hausse du prix de l’essence (le gouvernement a décidé
de moins le subventionner, du fait du déficit grandissant des finances
publiques).
Cette hausse est la plus forte
depuis dix ans.
Il faut dire que l’inflation
demeure également haute (plus de 7%) ce qui oblige, par ailleurs, la Banque de
réserve (banque centrale) à maintenir des taux d’intérêts élevés, ce qui est
dénoncé par les entrepreneurs qui estiment que cela ne leur permet pas de
financer leurs activités et leur développement.
L’Inde a, en outre, un besoin
urgent de réformes structurelles pour adapter son économie, seul moyen de faire
venir les investisseurs étrangers et de relancer la machine productive.
Mais l’instabilité politique ne le permet pas actuellement.
Le parti du Congrès au pouvoir n’a
pas la majorité et doit composer avec des petits partis alliés pour gouverner.
Cela se fait au prix de demandes
exorbitantes de ceux-ci pour contenter leurs électeurs et donc de blocages
inextricables.
A noter que les analystes
estiment que l’Inde ne parviendra pas à son objectif de croissance pour l’année
fiscale 2012-2013 (mars à mars) de 7,5% - qui était pourtant une estimation déjà
revue à la baisse - mais que la hausse du PIB pourrait n’être que de 6% à 6,5%.
Louis-Jean de Hesselin
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