Alors que les pays du G8 ont déclaré dans le communiqué
final de leur réunion de Camp David aux Etats-Unis, samedi, que «notre
impératif est de promouvoir la croissance et l’emploi», le premier ministre
chinois, Wen Jiabao, leur a répondu comme en écho que son pays doit «continuer
à appliquer une politique fiscale proactive et une politique monétaire
prudente, tout en donnant une plus grande priorité au maintien de la croissance».
Cette déclaration intervient alors que les nuages s’amoncèlent
au-dessus de l’économie chinoise.
Elle semble être un revirement du gouvernement qui avait
déclaré en début d’année qu’un croissance plus faible n’était pas un problème
et que la priorité était aux grands équilibres, à la lutte contre l’inflation
et les inégalités sociales, même si le premier ministre a ajouté que «le pays
doit traiter correctement la relation entre le maintien de la croissance,
l'ajustement de la structure économique et la gestion des prévisions
inflationnistes».
Les propos de Wen Jiabao sont évidemment de nature à
redonner de l’espoir aux investisseurs et aux boursiers.
Néanmoins, ils posent aussi la question de savoir si, comme
par le passé, la Chine va investir dans les infrastructures et supporter des
entreprises publiques endettées pour produire cette croissance alors que les
limites et les dangers à terme de ce type de mesures ont été mises en lumière.
Si tel était le cas, alors la lutte contre les déséquilibres
internes chinois serait remise à plus tard, malgré la volonté de Wen de ne pas l’oublier,
au risque de conduire à une crise aux graves répercussions dans les années à
venir.
Alexandre Vatimbella
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