Les autorités de Pékin vont-elles, comme elles le font depuis des années, soutenir artificiellement l’activité économique de la Chine? C’est ce que croient savoir les investisseurs et les analystes financiers. Méthode Coué ou non, ils se basent sur quelques signes qui vont dans ce sens et anticipent un desserrement du crédit. Surtout, ils parient sur un Parti communiste qui ne peut se résoudre à voir l’économie ralentir avec tous les dangers, notamment sociaux, que cela recèle.
Pourtant, les interventions de l’Etat sont une des raisons majeures des graves difficultés qui risquent de toucher la Chine dans les années qui viennent. L’investissement à tout va dans des infrastructures qui ne servent à rien pour soutenir l’activité, les aides massives des gouvernement locaux aux entreprises publiques qui sont des gouffres financiers sont, parmi d’autres, des mesures qui font grimper le taux de croissance mais ne résolvent pas, bien au contraire, les problèmes structurels de la machine productive chinoise, incapable de se réformer et de se projeter vers un nouveau mode de développement tourné vers son marché intérieur plutôt que vers l’exportation.
Si la croissance devait tout de même atteindre les 9% comme le prévoit désormais la banque d’affaires Morgan Stanley (contre 7,5% prévu par le gouvernement chinois), cela rassurerait les financiers, peut-être aussi les politiques, mais pas les économistes…
Nicolo Morfino
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