La deuxième édition de l’European foreign policy scorecard (Tableau de bord de la politique étrangère européenne*) publié par le think tank European council on foreign relations (Conseil européen des relations étrangères) pose d’emblée un constat abrupt pour l’Europe dans le monde en 2011: «dans l’introduction de notre tableau de bord de l’année dernière nous écrivions que l’Europe était déstabilisée par la crise. Cette année l’Europe a été diminuée par celle-ci».
Pour autant, les deux auteurs principaux du rapport, Justin Vaïsse et Hans Kundnani ne se veulent pas aussi pessimistes que d’autres observateurs en posant la question: «reste à savoir si 2011 se révélera être un moment décisif dans le déclin à long-terme de l’Europe ou si elle sera le début d’une reconquête».
Néanmoins, le constat n’est pas vraiment réjouissant puisque, selon le rapport, «pour faire court, l’idée d’Europe est moins puissante qu’il y a douze mois».
Mais ce n’est pas tout: «comme résultat de l’inversion de son rôle de solution à celui de problème, les relations de l’Europe avec les grandes puissances du monde ont changé. En termes économiques, d’un sujet, elle est devenue un objet».
Et même le «soft power» de l’UE à laquelle les Européens tiennent tant a été largement écorné: «il y a peu de doutes qu’à la fin 20011, (l’Europe) est devenue nettement moins attractive comme un modèle de gouvernance pour le reste du monde qu’elle l’était seulement un an auparavant».
Pour autant, l’Europe n’a pas été qu’un problème. Elle a été capable, rappellent les auteurs, d’intervenir en Lybie (même si c’était sous le parrainage américain) et en Côte d’Ivoire. De même, elle a été en pointe à Durban à la conférence sur le changement climatique.
Alexandre Vatimbella
© 2012 LesNouveauxMondes.org
(*) Ce rapport analyse et note les performances de l’Europe (Union européenne et Etats membres) dans sa capacité à faire avancer ses intérêts et à promouvoir ses valeurs dans le monde. il est consultable sur le site ecfr.eu.