Demain, mardi 14 février, sera une journée bien remplie pour la politique extérieure de la Chine. Xi Jinping, le successeur probable d’Hu Jintao à la tête de la Chine cette année et actuel vice-président, sera reçu par Barack Obama à la Maison blanche. Et, dans le même temps, Hu Jintao et son premier ministre, Wen Jiabao, recevront, dans le cadre du 14° sommet Union européenne-Chine, Herman Von Rompuy et José Manuel Barroso à Pékin.
Deux événements qui vont préciser, sous l’œil attentifs des analystes, la politique de la Chine envers l’Occident. Car les choses évoluent même si Pékin semble faire du surplace. Les Occidentaux ont, en effet, décidé d’accentuer leurs pressions vis-à-vis des dirigeants chinois pour que ceux-ci adoptent des positions plus souples et plus responsables dans de multiples domaines.
Evidemment, ces derniers détestent cette façon de procéder et feront tout pour montrer que rien ne change et que si quelques chose doit changer, cela se fera au rythme qu’ils auront eux-mêmes choisi.
Cependant, ce serait être dupe de croire que la Chine peut demeurer immobile face à la montée des griefs que les Etats-Unis et l’Europe ont à son encontre. Que ce soit son double-jeu en matière économique où elle n’applique pas les accords internationaux qu’elle a signés (notamment celui de l’Organisation mondiale du commerce) en refusant d’ouvrir réellement son marché intérieur tout en continuant à subventionner largement ses entreprises ou que ce soit son irresponsabilité assumée en matière de politique étrangère où elle montre de l’agressivité vis-à-vis de ses voisins tout en refusant de s’impliquer dans les affaires du monde, pire en bloquant les processus démocratiques en cours, en particulier dans le monde arabe, et en continuant à supporter l’Iran.
Pour autant, à part des déclarations lénifiantes et quelques signatures de contrat, les résultats à court terme ne seront guères spectaculaires. En revanche, les nouvelles fermetés occidentales pourraient, si elles ne sont pas un feu de paille, obliger Pékin à lâcher du lest dans les mois à venir. Reste une inconnue, la capacité des Occidentaux à demeurer inflexibles alors qu’ils ont besoin des capitaux des chinois (et ceux-ci leur font miroiter beaucoup dans ce domaine sans qu’il y ait eu jusqu’à présent grand-chose à se mettre sous la dent) pour sortir de la crise et/ou pour retrouver de la croissance… Mais il serait temps aussi à ces mêmes Occidentaux de s’apercevoir que la Chine a autant besoin d’eux, qu’eux de la Chine. Pour cela, il leur faut la jouer grouper. C’est sans doute cela le plus difficile!
Alexandre Vatimbella
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