La Cour suprême indienne ne pouvait pas faire moins en annulant les 122 licences de téléphonie mobile que le gouvernement avait attribuées de manière illégale en 2008, suite à des pots de vin touchés par le ministre alors en charge du secteur. Un scandale qui avait été révélé en 2010 et conduit ledit ministre à la case prison.
Pour autant, elle a provoqué un véritable séisme dans le secteur des télécommunications et rappelé que l’Inde est un des principaux pays corrompus de la planète, notamment en matière de marchés publics (ce qui, peut-être, n’augure rien de bon pour les négociations en vue de finaliser la vente de l’avion français Rafale à l’armée indienne!).
Du coup, une nouvelle vente aux enchères va devoir être organisée dans les trois mois. Elles devront, évidemment, prendre en compte le prix réel de ces licences, alors que lors de la première attribution, ces dernières avaient été bradées avec des estimations datant de 2001, bien avant l’explosion du téléphone portable dans le pays…
Encore une fois, l’image de l’Inde ne sort pas grandi de cette affaire de corruption. Même si le premier ministre n’est pas responsable de ce scandale (le ministre en question faisait partie d’une petite formation indispensable au Parti du Congrès de Manmohan Singh pour avoir une majorité au Parlement), il en sort affaibli. De même, cela jette une ombre sur les pratiques de l’Inde au moment où celle-ci a absolument besoin des investissements et des capitaux étrangers pour se développer.
Louis-Jean de Hesselin
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