Cela fait longtemps que les économistes mettent en garde le gouvernement chinois. A force d’aider prioritairement les grandes entreprises publiques, dont beaucoup n’ont aucune viabilité si elles ne sont pas perfusées constamment avec des fonds venus de Pékin ou des autorités régionales (il faut dire qu’elles sont pourvoyeuses de nombreux emplois), le tissu indispensable pour pérenniser la croissance du pays, fait de petites et moyennes entreprises, voire de micro-entreprises, va dangereusement se désertifier.
Car beaucoup de ces structures ne reçoivent aucune aide et sont souvent confrontées à des tracasseries administratives et, plus grave, à une impossibilité de trouver les fonds nécessaires pour vivre et se développer. Là encore, les banques et autres institutions financières reçoivent des instructions afin d’ouvrir la vanne du crédit avant tout aux entreprises d’Etat.
Mais les choses vont peut-être (un peu) changer. En tout cas, un fonds de près de 2,4 milliards de dollars, destiné à «soutenir les petites entreprises confrontées à des difficultés de prêts bancaires et de coûts croissants» selon les dires du pouvoir politique, devrait voir le jour dans les mois qui viennent.
Cela devrait leur permettre, toujours selon Pékin, de régler les «problèmes croissants de hausse des coûts des matières premières et de la main-d'œuvre depuis le quatrième trimestre de 2010» mais aussi d’aider des entreprises exportatrices qui connaissent des difficultés liées au ralentissement de la croissance mondiale.
Alexis Levé
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