Même si quelques décisions secondaires ont été prises, la nouvelle session de l’organisation internationale n’a pas permis des avancées majeures. Comme c’est devenu une mauvaise habitude.
L’OMC a-t-elle une nouvelle fois (une fois de trop) montrée ses limites au moment où, enfin, la Russie en devient membre? Tel semble être le cas après la session qui s’est achevée ce week-end à Genève et qui a permis de constater que les divergences entre les pays étaient pratiquement impossibles à dépasser.
Car il ne faudrait pas limiter le blocage qui touche le fonctionnement de l’Organisation mondiale du commerce à de simples questions d’égoïsmes. Il s’agit, pour chacun des acteurs de ne pas être un perdant dans le maelström de la mondialisation. Et, en ces temps de crise économique et de ralentissement de l’activité, ce n’est pas rien.
Au jour d’aujourd’hui, quasiment tous les pays ont des intérêts primordiaux qu’ils ne veulent pas laisser tomber. D’où le constat qu’une négociation regroupant tous les membres de l’OMC n’a, actuellement, pratiquement aucune chance de déboucher sur un accord. D’où l’idée qu’il faut essayer autre chose, passer à des négociations multilatérales et à des accords «plurilatéraux», comme on dit dans le jargon international, ne concernant que des pays ayant les mêmes préoccupations.
Par exemple, en matière de technologies de l’information qui ne sont absolument pas capitales pour les pays en développement de l’Afrique sub-saharienne mais qui le sont pour les pays occidentaux et les pays asiatiques ainsi que quelques autres.
Au rang des satisfactions de cette session, il faut mentionner l’entrée de la Russie et de trois autres petits pays fait que l’OMC regroupe désormais 97% du commerce mondial.
De même, en matière d’ouverture des marchés publics aux entreprises étrangères, des négociations prometteuses ont débuté avec des pays comme le Japon et, peut-être, la Chine qui est la principale accusée d’empêcher une réelle concurrence dans ce domaine, protégeant excessivement ses entreprises nationales.
Reste que les négociations du «round de Doha» dont le but était de donner un coup de pouce aux pays en développement dans la mondialisation semblent définitivement enterrées. C’est ce qui a sans doute amené le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, de déclarer qu’il ne serait sans doute plus à la tête de l’organisation en 2013, ne postulant pas à un nouveau mandat.
Alexandre Vatimbella
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