Un colloque consacré à celle-ci s’est tenu à Paris pour tenter de lui donner une légitimité politique, économique et juridique difficile à établir.
La «dette écologique» est un concept forgé par des ONG (Organisations non-gouvernementales) militantes dans le domaine du développement et de l’environnement. L’idée qui la soutient est que les pays riches ont, non seulement, pillé les richesses des pays pauvres mais ont exporté leurs déchets dangereux et leur pollution vers ces derniers.
Dès lors, ils ont accumulé une «dette» au profit des pays en développement que certains activistes ont d’ailleurs chiffré pour certains pays riches et qui représente des dizaines voire des centaines de milliards de dollars.
Un colloque, organisé par l’Iddri (Institut du développement durable et des relations Internationales) et le Conseil régional d’Ile-de-France à Paris, a tenté de donner à ce concept une légitimité «scientifique» qui lui manque en tentant de le traduire en termes politiques, économiques et juridiques.
En effet, la dette écologique est un concept avant tout idéologique porté par des militants antioccidentaux, comme l’a rappelé l’universitaire Olivier Godard, professeur à l’école polytechnique, ce qui, évidemment grève son objectivité.
Car les questions ne manquent sur la réalité de cette dette. Quelle est sa définition exacte? De quelle sorte de compensation parle-t-on? Pour quel préjudice? Et quel principe de responsabilité applique-t-on? Sans parler du calcul du montant de la dette et de qui doit la payer (les Etats, les entreprises, les citoyens). Et quid des hommes et des femmes politiques des pays pauvres qui ont accepté ce pillage et ces exportations et se sont remplis les poches grâce à eux?
En réalité, la dette écologique est surtout un moyen de culpabiliser les pays occidentaux et leurs populations pour qu’ils prennent conscience des problèmes écologiques et de certains comportements vis-à-vis des pays pauvres. De ce point de vue, elle a une utilité.
Cependant, le développement économique des pays émergents (anciens pays pauvres) mettent à mal cette vision simpliste. Les énormes dégâts en termes d’environnement du «miracle chinois» montre malheureusement que les soi-disant créanciers de cette dette deviennent facilement et sans problème de conscience de gros débiteurs…
Alexandre Vatimbella
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