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lundi 21 novembre 2011

MONDIALISATION-BRICS-GEOECONOMIE. Le seul ciment du Brics, son anti-occidentalisme?


Le club des grands pays émergents existe et le fait parfois savoir par une prise de position commune de ses membres, plus rarement par des actions et des mesures en commun.
Les grands pays émergents du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont accompli un petit exploit, celui de donner vie à ce club inventé sur le papier par des économistes.
Petit exploit car les différences de vision sur le monde, sur la mondialisation et son développement mais également les antagonismes séculaires sont énormes entre eux comme, par exemple, la Chine et l’Inde ou la Russie et cette même Inde. Mais les divergences sont aussi profondes entre le Brésil et la Russie, la Chine et l’Inde. Quant à l’Afrique du Sud, sa place dans le club provient plus d’une vision géostratégique (avoir un pays africain comme membre) que d’une réalité géoéconomique.
Reste que l’on peut se demander si le seul ciment du Brics n’est-il pas d’être un «club anti-occident»? Ainsi, on a nettement l’impression que ces pays ne retrouvent une unité au niveau politique (ou, plus rarement, économique) que lorsqu’il s’agit de dire «Non aux Occidentaux».
Leur appui à Kadhafi en Lybie, aux autocrates Moubarak en Egypte et Ben Ali en Tunisie ainsi que celui à Assad en Syrie sont avant tout des réactions aux prises de position contraires des pays européens et des Etats-Unis.
Mais quand il s’agit de se mettre d’accord pour coopérer, pour avoir une même vision du monde, pour mettre en place et en œuvre des mesures économiques communes, il n’y a pas de terrain d’entente.
Car il faut être conscient que les intérêts de chacun des pays du Brics, sauf cas particulier, ne sont pas solubles dans un quelconque «intérêt général» du club.
Dans un hors-série des Strategy Papers du mois de novembre du CERI (Centre d’études de relations internationales) de Sciences Po Paris, le chercheur Zaki Laïdi estime ainsi que les pays du Brics «n’ont aucun problème à contester collectivement la domination de l’Occident sur les affaires internationales. De la même manière, ils n’ont aucun problème, individuellement, à s’allier avec les Occidentaux pour préserver un avantage national particulier, même au prix d’affaiblir la position commune des pays émergents. Au bout du compte, les différences parmi les pays du Brics excèdent largement leurs convergences».
Reste que, selon Zaki Laïdi, «le Brics doit être pris au sérieux parce que son importance dans la globalisation ne va faire que grandir dans les prochaines années et les prochaines décennies. Et ce malgré que son existence a, à la fois, des implications fortes et contradictoires».

Alexandre Vatimbella
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