Dans l’édition 2012 de l’Année stratégique publiée par l’IRIS, qui vient de sortir, son directeur se veut optimiste sur l’élan démocratique parti de la Tunisie et qui pourrait submerger tous les régimes autocratiques et corrompus.
Au milieu d’analyses et de commentaires bien sombres sur le devenir de la planète, Pascal Boniface, le directeur de l’IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques) détonne par son optimisme dans la dernière livraison de «L’Année stratégique» publiée par son think tank. Il salue ainsi le «printemps arabe» et estime que celui-ci est porteur d’une dynamique positive dans le monde entier, notamment dans tous les pays émergents qui souffrent encore d’une absence réelle de démocratie et où les pratiques de la classe dirigeante demeurent gangrenées par la corruption et l’immobilisme.
«L’onde de choc, écrit-il dans son analyse, est en fait mondiale et n’est pas limitée au seul monde arabe. L’Afrique, l’Asie sont également impliquées. Elle concerne l’ensemble des pays émergents où la population est suffisamment éduquée pour ne pas prendre pour argent comptant la propagande officielle et où les inégalités sociales, la corruption, l’immobilisme politique sont devenus inacceptables».
Et il prédit que «les régimes seront forcés de faire preuve d’ouverture politique et sociale, de tenir compte des aspirations de leurs populations, de crainte d’être emportés».
En outre, il affirme que le jeu démocratique qui pourrait s’instaurer dans les pays arabes qui se sont libérés de leurs autocrates, ne recèle pas autant de dangers mis en avant par ceux qui craignent que les mouvement islamistes extrémistes ne mettent la main sur le pouvoir et fondent une nouvelle dictature d’autant plus inquiétante qu’elle augmenterait la menace terroriste au niveau mondial.
A noter que l’Année stratégique, comme toujours, recèle de chiffres et de données qui en font un ouvrage de consultation courante en matière de géopolitique.
Alexandre Vatimbella
© 2011 LesNouveauxMondes.org
L’Année Stratégique 2012, IRIS, Editions Armand Colin, 25 €
