Depuis la chute du communisme, les Etats-Unis tentent de définir un multilatéralisme où ils demeurent dans une position prééminente.
Première puissance mondiale et fière de l’être, les Etats-Unis veulent bien partager le pouvoir à l’échelle du monde mais seulement s’ils sont au-dessus des autres…
Une position paradoxale qui montre que, depuis la chute du communisme et de l’Union soviétique (dont les Américains exagéraient la puissance), être la seule superpuissance et pourtant avec des moyens limités, comme l’ont montré les conflits en Afghanistan et en Irak, n’est pas toujours facile à gérer.
C’est ce qu’est venu analyser lors d’une conférence au CERI (Centre études et de recherches internationales) de Sciences po Paris, le professeur de «global affairs» à l’université Rutgers de New York, Simon Reich.
Car, entre la vision de Barack Obama, «l’Amérique première parmi des égaux» et celle de George W Bush, «l’Amérique en premier», il n’y a pas autant de différence que les joutes politiques veulent le faire croire. On est soit dans le «multipolar leadership» (Obama), soit dans le «unipolar leadership» (Bush).
Dans tous les cas, la doctrine de la politique étrangère américaine est, en réalité, de retrouver ou de garder une position hégémonique. Telle est d’ailleurs la vision de l’actuelle secrétaire d’Etat, Hillary Clinton.
Celle-ci parle de «civilized power» qui combine les pouvoirs militaire, économique et culturel.
Pour Simon Reich, les réalistes (néoconservateurs) et les libéraux (centre-gauche), partagent une vision proche mais qui est une chimère. Car l’hégémonie américaine comme base du multilatéralisme est, selon lui, «une illusion qui n’a jamais réellement existé sauf pour une très courte période après la fin de la Deuxième guerre mondiale».
Alexandre Vatimbella
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