Dans les pays latinos, la Chine avance des pions sous l’œil inquiet de Washington. Mais les frictions sont de plus en plus fortes avec les gouvernements et, surtout, les populations locales. Comme en Afrique.
La Chine est-elle en train de gâcher tout son crédit à l’international? Certains le pensent. D’autres non, tel l’universitaire américain, R. Evans Ellis qui estime que tant que la Chine aura de l’argent, elle pourra être détestée mais elle sera courtisée. D’autres encore pensent que tout cela n’est qu’une incompréhension sur les motivations de Pékin.
Tel est le cas, par exemple, de l’universitaire chinois, Jiang Shinxue qui a exprimé cette opinion lors d’un débat avec le premier nommé à l’IFRI (institut français des relations internationales) sur la présence de la Chine en Amérique latine.
Tout en reconnaissant les problèmes existants entre la Chine et les pays de l’Amérique latine (dont le pillage des matières premières, l’achat de terres fertiles et l’inondation de produits à bas prix chinois sur les marchés locaux, tout cela exaspérant population et gouvernants), il estime que Pékin n’a d’autres buts qu’économiques et de soutien à sa politiqué étrangère dans un jeu «gagnant-gagnant-gagnant», tant pour la Chine, l’Amérique latine mais aussi les Etats-Unis et l’Europe, principaux partenaires de la région avant l’arrivée tonitruante des chinois depuis une vingtaine d’années. «Jamais l’Amérique latine ne divorcera des Etats-Unis et de l’Europe pour se marier avec la Chine», prédit-il.
Pour autant, comme le rappelle R. Evans Ellis, si le commerce bilatéral Chine-Amérique latine ne représentait en 2005, que 1/12° du commerce Etats-Unis-Amérique latine, en 2010, le premier se montait à 180 milliards de dollars et le second à 300 milliards de dollars, soit un rapport de moins de un à deux! Et tant que le chéquier sera du côté de l’Empire du milieu…
Alexandre Vatimbella
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