La Chine a fait appel à l’expertise de l’institution financière internationale pour la conseiller sur son futur économique.
C’est Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale qui l’a lui-même annoncé lors d’une visite à Pékin, la Chine et son institution, «recherchent conjointement les moyens de rééquilibrer la deuxième économie mondiale et d'adopter un mode de croissance durable dans la situation économique actuelle difficile».
Un rapport, fruit de la coopération entre la Banque mondiale, le ministère chinois des Finances et le Centre de recherche sur le Développement du Conseil des Affaires d'Etat, sera publié avant la fin de l’année. Selon l’agence de presse officielle chinoise, Xinhua, il aidera «la Chine à identifier les nombreux défis et les choix politiques auxquels elle devra faire face dans les deux prochaines décennies».
Ce rapport abordera de nombreux domaines listés par Xinhua: «comment la Chine achèvera sa transformation vers une économie de marché, comment promouvoir l'innovation ouverte, comment faire progresser le développement vert et comment offrir un accès égal aux opportunités et à la sécurité sociale aux citoyens, comment renforcer le système fiscal et comment la Chine peut devenir un acteur responsable dans le système international».
Surtout, il aidera la Chine a changé son mode de croissance en lui donnant des clés pour booster sa consommation intérieure pour que cette dernière devienne le moteur du développement économique du pays et non plus les exportations. Comme l’explique le président de la Banque mondiale, «le rapport examinera les mesures pratiques que la Chine pourrait prendre pour s’écarter de la dépendance excessive à l’égard d’une croissance axée sur les exportations au profit d’une politique consistant à compter davantage sur la demande intérieure et l’investissement».
Robert Zoellick se montre confiant à l’égard des capacités de la Chine à agir en ce sens, même si ce ne sera pas aussi simple à réaliser: «l’ajustement du modèle de croissance de la Chine constituera un défi encore plus ardu étant donné la conjoncture économique actuelle caractérisée par un ralentissement de la croissance et la baisse du niveau de confiance. (…) Mais la Chine a prouvé à maintes reprises au cours des trente dernières années qu’elle est capable d’accomplir des progrès remarquables en offrant la prospérité à son peuple et stimuler ainsi la croissance régionale et globale. Le potentiel de croissance de la Chine demeure élevé. Nous estimons que la Banque mondiale pourrait aider la Chine à réaliser une croissance intelligente et durable tout en évitant le ‘cercle vicieux du revenu intermédiaire’»(*).
Alexandre Vatimbella
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(*) Selon la Banque mondiale, «La majorité de la population la plus pauvre du monde se concentre encore dans les pays à revenu intermédiaire (entre 1.000 et 10.000 dollars de revenu annuel par habitant), souvent dans certaines régions ou au sein de certains groupes ethniques. Même si ces pays présentent, en règle générale, de bonnes cotes de crédit et bénéficient d'un certain accès aux marchés financiers, ils rencontrent des difficultés pour mobiliser les fonds dont ils ont besoin pour investir dans les infrastructures et les services de base, et nécessitent un soutien financier pour mener à bien les réformes politiques et institutionnelles susceptibles d'améliorer le climat d'investissement».